
La situation est suffisamment préoccupante pour que le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, ait réuni lundi "en séance extraordinaire" l'Observatoire du marché de l'art, qui réunit les acteurs du marché, quelques heures seulement avant une réception au ministère à l'occasion de la Fiac.
L'"effervescence" liée à cette foire, qui ouvre jeudi au public, "ne doit pas nous empêcher de prendre du recul et de nous interroger sur la situation du marché de l'art français" dans un marché très mondialisé, a souligné le ministre devant les professionnels.
Berceau historique du marché de l'art, la France occupait jusque dans les années 1950 le premier rang mondial puis elle s'est fait distancer par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Jusqu'à se voir ravir ces deux dernières années la troisième place par la Chine.
"Et on risque de se faire rattraper par l'Allemagne", estime Thierry Ehrmann, fondateur d'Artprice, qui publie son rapport annuel sur le marché de l'art contemporain à l'occasion de la Fiac. Selon lui, les enchères représentent 80% du marché, les galeries 20%.
L'an dernier, le marché de l'art français a représenté 9% du marché mondial avec un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros, derrière les Etats-Unis (31%), le Royaume-Uni (30%) et la Chine (14%), selon des chiffres fournis par Sotheby's. Pourtant, il avait été dopé par la vente de la collection Yves Saint Laurent/Pierre Bergé (342 millions d'euros).
Une étude réalisée pour le Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques a établi que neuf des vingt plus grandes maisons de ventes aux enchères étaient désormais chinoises. La première société française, Artcurial, est 15e.
La France garde des points forts comme les livres et manuscrits, le mobilier du XVIIIe siècle, l'Art déco, les dessins anciens, l'art d'Afrique et d'Océanie. Mais elle ne pèse vraiment pas lourd dans les enchères d'art contemporain.
Pour Guillaume Cerutti, président de la filiale française de la puissante maison d'enchères Sotheby's, "la première difficulté tient au trop petit nombre d'entreprises françaises de taille mondiale".
Le marché de l'art français est composé d'un très grand nombre d'opérateurs de taille moyenne: environ 9.000 galeries et marchands, et 300 maisons de vente, souligne M. Cerutti dans la revue Commentaire.
La réglementation particulière des ventes aux enchères en France est également un handicap, estime M. Cerutti, en citant notamment l'interdiction faite à ces maisons de proposer des ventes privées (dites de gré à gré).
Une proposition de loi votée au Sénat à l'automne 2009 prévoit de faire sauter certains de ces freins (ce qui suscite des réserves de la part des galeristes). Mais elle n'a toujours pas été soumise à l'Assemblée nationale. Le gouvernement a promis son examen d'ici la fin de l'année 2010.
Les problèmes de l'Hôtel des ventes Drouot, secoué par un scandale de détournement d'oeuvres d'art révélé fin 2009, n'ont pas arrangé le tableau. L'enquête est toujours en cours. Un rapport remis en avril à la Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, souligne l'urgence d'une réforme structurelle de Drouot, où travaillent 73 sociétés de ventes volontaires.
L'Hôtel des ventes a entrepris de se moderniser mais à son rythme, jugé trop lent par nombre d'acteurs et observateurs du marché.
L'"effervescence" liée à cette foire, qui ouvre jeudi au public, "ne doit pas nous empêcher de prendre du recul et de nous interroger sur la situation du marché de l'art français" dans un marché très mondialisé, a souligné le ministre devant les professionnels.
Berceau historique du marché de l'art, la France occupait jusque dans les années 1950 le premier rang mondial puis elle s'est fait distancer par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Jusqu'à se voir ravir ces deux dernières années la troisième place par la Chine.
"Et on risque de se faire rattraper par l'Allemagne", estime Thierry Ehrmann, fondateur d'Artprice, qui publie son rapport annuel sur le marché de l'art contemporain à l'occasion de la Fiac. Selon lui, les enchères représentent 80% du marché, les galeries 20%.
L'an dernier, le marché de l'art français a représenté 9% du marché mondial avec un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros, derrière les Etats-Unis (31%), le Royaume-Uni (30%) et la Chine (14%), selon des chiffres fournis par Sotheby's. Pourtant, il avait été dopé par la vente de la collection Yves Saint Laurent/Pierre Bergé (342 millions d'euros).
Une étude réalisée pour le Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques a établi que neuf des vingt plus grandes maisons de ventes aux enchères étaient désormais chinoises. La première société française, Artcurial, est 15e.
La France garde des points forts comme les livres et manuscrits, le mobilier du XVIIIe siècle, l'Art déco, les dessins anciens, l'art d'Afrique et d'Océanie. Mais elle ne pèse vraiment pas lourd dans les enchères d'art contemporain.
Pour Guillaume Cerutti, président de la filiale française de la puissante maison d'enchères Sotheby's, "la première difficulté tient au trop petit nombre d'entreprises françaises de taille mondiale".
Le marché de l'art français est composé d'un très grand nombre d'opérateurs de taille moyenne: environ 9.000 galeries et marchands, et 300 maisons de vente, souligne M. Cerutti dans la revue Commentaire.
La réglementation particulière des ventes aux enchères en France est également un handicap, estime M. Cerutti, en citant notamment l'interdiction faite à ces maisons de proposer des ventes privées (dites de gré à gré).
Une proposition de loi votée au Sénat à l'automne 2009 prévoit de faire sauter certains de ces freins (ce qui suscite des réserves de la part des galeristes). Mais elle n'a toujours pas été soumise à l'Assemblée nationale. Le gouvernement a promis son examen d'ici la fin de l'année 2010.
Les problèmes de l'Hôtel des ventes Drouot, secoué par un scandale de détournement d'oeuvres d'art révélé fin 2009, n'ont pas arrangé le tableau. L'enquête est toujours en cours. Un rapport remis en avril à la Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, souligne l'urgence d'une réforme structurelle de Drouot, où travaillent 73 sociétés de ventes volontaires.
L'Hôtel des ventes a entrepris de se moderniser mais à son rythme, jugé trop lent par nombre d'acteurs et observateurs du marché.