La Grèce réclame 110 milliards pour éviter sa faillite et celle de l'euro


Vendredi 24 Juin 2011 - 16:40
AFP


Bruxelles - La Grèce a chiffré vendredi à environ 110 milliards d'euros le deuxième plan de sauvetage dont elle a besoin pour éviter la faillite, avant une semaine qui s'annonce cruciale dans la course contre la montre visant à éviter l'embrasement en zone euro et au-delà.


George Papandreou
George Papandreou
A l'issue d'un sommet de l'Union européenne à Bruxelles, le Premier ministre grec Georges Papandréou a indiqué que les discussions portaient sur "un montant similaire au premier programme d'aide" de l'an dernier, qui prévoyait 110 milliards d'euros sur trois ans.

Lors du sommet, il a obtenu la promesse d'une mise sur pied, sous conditions, d'ici début juillet de ce deuxième plan. La chancelière Angela Merkel a salué un accord "important pour la stabilisation de l'euro".

"Jusqu'à présent nous avons passé toutes les épreuves" et "à chaque fois la catastrophe a été évitée", s'est aussi félicité le président français, Nicolas Sarkozy, évoquant "une volonté de sauver l'euro", y compris parmi les banques et autres créanciers privés de la Grèce censés participer au nouveau plan d'aide.

Les marchés sont moins convaincus. L'euro reperdait du terrain face au dollar dans l'après-midi, après avoir progressé en matinée. Et si les Bourses de Paris, Londres et Francfort restaient bien orientées, celles des pays jugés fragiles (Espagne, Italie, Portugal) étaient dans le rouge.

Les ministres des Finances de la zone euro, qui se retrouvent de nouveau le 3 juillet à Bruxelles, doivent toujours convaincre qu'ils peuvent surmonter la crise.

Ils doivent notamment préciser les modalités du deuxième plan de sauvetage, et notamment la plus controversée, celle concernant la participation "volontaire" des créanciers privés, avec lesquels des consultations ont été initiées cette semaine dans plusieurs capitales.

Ils devraient aussi débloquer la prochaine tranche des prêts promis dans le premier plan grec, attendue ardemment par Athènes.

Mais la condition sine qua non reste l'adoption d'ici là par le Parlement grec d'un plan finalisé jeudi avec les bailleurs internationaux, qui allie mesures d'économies et privatisations pour un montant total de 28,4 milliards d'euros. Les coupes claires provoquent de fortes tensions sociales.

Vu le contexte social tendu -une nouvelle grève générale est annoncée les 28 et 29 juin-, les dirigeants européens appellent à une "union nationale" en Grèce, incluant l'opposition de droite. Cela assurerait l'adoption du plan, prévue d'ici le 30 juin, et aurait une valeur "symbolique", a souligné une source européenne.

Les Américains ont durement critiqué la cacophonie européenne et la lenteur à régler la crise grecque, qui menace de plonger toute la zone euro dans les turbulences, voire le reste du monde à l'image de la crise mondiale provoquée mi-2008 par la faillite de la banque Lehman Brothers.

Cette réputation de désordre s'est encore confirmée lors du feu vert donné vendredi pour que l'Italien Mario Draghi succède au Français Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne.

Présentée initialement comme une formalité, la décision a suscité jusqu'au dernier moment des tractations entre l'Italie et la France, qui ne voulait pas se retrouver exclue du directoire de la BCE quand Rome y aurait deux représentants.

Pour débloquer la situation, il aura fallu que l'actuel membre italien du directoire, Lorenzo Bini Smaghi, téléphone personnellement à Nicolas Sarkozy, ainsi qu'au président de l'UE Herman Van Rompuy, et qu'il s'engage à quitter son poste avant la fin de l'année.


           

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