Ici, comme ailleurs dans le monde, leur destin est tout tracé: plus grands, ils seront mangés.
En dépit des défenseurs du bien-être animal de plus en plus nombreux, y compris en Pologne, qui parviennent parfois à influencer autorités et industriels. Comme à New York, où la commercialisation du foie gras, issu du gavage des animaux, vient d'être interdite, ou en France où le broyage des poussins mâles (pas rentables) devrait l'être à la fin 2021.
"Au bout de six semaines, les poulets atteignent le poids d'entre 2,7 et 2,8 kilogrammes", explique à l'AFP Andrzej Gontarski, patron de la ferme de Kondrajec Panski, à une centaine de km au nord de Varsovie, qui compte douze hangars de cette taille.
Partie de loin, la Pologne est devenue en dix ans premier producteur et premier exportateur européen de volaille. En 2018, elle a produit plus d'un milliard de poules et poulets, selon l'Office central des statistiques. Soit dix fois plus qu'en 2009.
Le poulet s'est imposé naturellement de préférence au porc: le marché d'exportation est sans limites pour la volaille, alors que le porc n'est pas admis dans de nombreux pays, notamment musulmans. En plus, le cycle de production est plus court, l'argent investi est récupéré rapidement, au bout d'une dizaine de semaines.
Vêtu d'une combinaison stérile blanche, Gontarski entre dans l'énorme poulailler, et le mouvement des oiseaux inquiets fait penser à une vague blanche.
Leur courte vie se terminera à l'énorme abattoir du groupe polonais Cedrob, à Ujazdowek, qui emploie 1600 personnes et traite 750.000 poulets par jour.
Suspendus par les jambes sur une chaîne qui avance sans jamais s'arrêter, les poulets sont d'abord mouillés, pour que le courant passe plus facilement, puis anesthésiés et paralysés par un choc électrique.
Une scie entaille le cou et c'est ainsi, vidé de son sang qui tombe dans une gouttière, que l'oiseau meurt au bout de 30 minutes.
Arrosé d'eau chaude pour être plus facilement déplumé par une machine munie de doigts en caoutchouc, il est ensuite refroidi à une température entre 0 et 4 degrés pour le découpage.
Tout est automatisé et surveillé par des ordinateurs. Une autre machine emballe les pièces. Elles seront vendues soit fraîches, soit congelées.
En Pologne, le bien-être animal est défendu notamment par l'association Otwarte Klatki (Les Cages Ouvertes).
Celle-ci a lancé une campagne intitulée "Frankenkurczak" (Frankenpoulet, par référence au monstre artificiel Frankenstein), dénonçant les problèmes liés à la croissance ultrarapide des poulets, génétiquement sélectionnés pour obtenir cet effet.
"La poitrine de l'oiseau est trop grosse par rapport à ses jambes. Il est fréquent que les os des jambes cassent, ils ne supportent pas ce poids", dénonce Anna Izynska, porte-parole de l'association.
"Imaginez-vous un enfant de cinq ans qui pèse 150 kilos. Quand un tel oiseau tombe au sol, il n'est pas en mesure de se relever, souvent il y meurt, privé d'alimentation, privé d'eau".
Piotr Tarkowski, responsable des ventes de volaille à l'étranger dans une grosse entreprise polonaise, Agraimpex, pense que la législation européenne définissant les conditions d'élevage pourrait être encore améliorée, par exemple en réduisant le nombre d'oiseaux pouvant occuper la surface d'un mètre carré dans un poulailler industriel.
1,8 milliard de poussins sortent de leur oeuf sous le ciel de Pologne chaque année, indique à
l'AFP Mariusz Paweska, responsable d'un grand établissement d'éclosion de la région. Beaucoup sont exportés, vers le Belarus et l'Ukraine notamment. Mais plus d'un milliard grandiront en Pologne et les poulets seront d'être mangés sur place, en Allemagne, en Hollande, en Afrique du Sud ou à Hong Kong.
L'industrie continue de grandir. "Rien que cette année, on a vu s'ouvrir six nouveaux abattoirs capables de traiter plus de 1,4 million de poulets par jour", s'enorgueillit Piotr Tarkowski, dont l'employeur, Agraimpex, exporte chaque année des volailles pour plus de 22 millions d'euros.
Le principal atout de la Pologne sont ses prix, nettement inférieurs à ceux des éleveurs occidentaux, dit à l'AFP Mariusz Szymyslik, l'un des directeurs de la Chambre nationale de la volaille et des aliments pour animaux.
Evoquant des barrières non tarifaire non précisées protégeant notamment les marchés français ou allemand, il affirme que "si le marché européen était totalement libre, le poulet polonais aurait balayé la concurrence occidentale"
En dépit des défenseurs du bien-être animal de plus en plus nombreux, y compris en Pologne, qui parviennent parfois à influencer autorités et industriels. Comme à New York, où la commercialisation du foie gras, issu du gavage des animaux, vient d'être interdite, ou en France où le broyage des poussins mâles (pas rentables) devrait l'être à la fin 2021.
"Au bout de six semaines, les poulets atteignent le poids d'entre 2,7 et 2,8 kilogrammes", explique à l'AFP Andrzej Gontarski, patron de la ferme de Kondrajec Panski, à une centaine de km au nord de Varsovie, qui compte douze hangars de cette taille.
Partie de loin, la Pologne est devenue en dix ans premier producteur et premier exportateur européen de volaille. En 2018, elle a produit plus d'un milliard de poules et poulets, selon l'Office central des statistiques. Soit dix fois plus qu'en 2009.
Le poulet s'est imposé naturellement de préférence au porc: le marché d'exportation est sans limites pour la volaille, alors que le porc n'est pas admis dans de nombreux pays, notamment musulmans. En plus, le cycle de production est plus court, l'argent investi est récupéré rapidement, au bout d'une dizaine de semaines.
Vêtu d'une combinaison stérile blanche, Gontarski entre dans l'énorme poulailler, et le mouvement des oiseaux inquiets fait penser à une vague blanche.
Leur courte vie se terminera à l'énorme abattoir du groupe polonais Cedrob, à Ujazdowek, qui emploie 1600 personnes et traite 750.000 poulets par jour.
Suspendus par les jambes sur une chaîne qui avance sans jamais s'arrêter, les poulets sont d'abord mouillés, pour que le courant passe plus facilement, puis anesthésiés et paralysés par un choc électrique.
Une scie entaille le cou et c'est ainsi, vidé de son sang qui tombe dans une gouttière, que l'oiseau meurt au bout de 30 minutes.
Arrosé d'eau chaude pour être plus facilement déplumé par une machine munie de doigts en caoutchouc, il est ensuite refroidi à une température entre 0 et 4 degrés pour le découpage.
Tout est automatisé et surveillé par des ordinateurs. Une autre machine emballe les pièces. Elles seront vendues soit fraîches, soit congelées.
En Pologne, le bien-être animal est défendu notamment par l'association Otwarte Klatki (Les Cages Ouvertes).
Celle-ci a lancé une campagne intitulée "Frankenkurczak" (Frankenpoulet, par référence au monstre artificiel Frankenstein), dénonçant les problèmes liés à la croissance ultrarapide des poulets, génétiquement sélectionnés pour obtenir cet effet.
"La poitrine de l'oiseau est trop grosse par rapport à ses jambes. Il est fréquent que les os des jambes cassent, ils ne supportent pas ce poids", dénonce Anna Izynska, porte-parole de l'association.
"Imaginez-vous un enfant de cinq ans qui pèse 150 kilos. Quand un tel oiseau tombe au sol, il n'est pas en mesure de se relever, souvent il y meurt, privé d'alimentation, privé d'eau".
Piotr Tarkowski, responsable des ventes de volaille à l'étranger dans une grosse entreprise polonaise, Agraimpex, pense que la législation européenne définissant les conditions d'élevage pourrait être encore améliorée, par exemple en réduisant le nombre d'oiseaux pouvant occuper la surface d'un mètre carré dans un poulailler industriel.
1,8 milliard de poussins sortent de leur oeuf sous le ciel de Pologne chaque année, indique à
l'AFP Mariusz Paweska, responsable d'un grand établissement d'éclosion de la région. Beaucoup sont exportés, vers le Belarus et l'Ukraine notamment. Mais plus d'un milliard grandiront en Pologne et les poulets seront d'être mangés sur place, en Allemagne, en Hollande, en Afrique du Sud ou à Hong Kong.
L'industrie continue de grandir. "Rien que cette année, on a vu s'ouvrir six nouveaux abattoirs capables de traiter plus de 1,4 million de poulets par jour", s'enorgueillit Piotr Tarkowski, dont l'employeur, Agraimpex, exporte chaque année des volailles pour plus de 22 millions d'euros.
Le principal atout de la Pologne sont ses prix, nettement inférieurs à ceux des éleveurs occidentaux, dit à l'AFP Mariusz Szymyslik, l'un des directeurs de la Chambre nationale de la volaille et des aliments pour animaux.
Evoquant des barrières non tarifaire non précisées protégeant notamment les marchés français ou allemand, il affirme que "si le marché européen était totalement libre, le poulet polonais aurait balayé la concurrence occidentale"