La Réunion: retour à terre de la jeune navigatrice américaine rescapée d'un tour du monde


Samedi 26 Juin 2010 - 12:24
AFP


Saint-Denis-de-la Réunion - Cinq mois après avoir quitté la Californie pour un tour du monde à la voile en solitaire qui s'est achevé par un démâtage dans l'océan indien, la jeune navigatrice américaine, Abby Sunderland, 16 ans, a retrouvé samedi la terre ferme à la Réunion, "triste" d'avoir perdu son bateau mais sans rien regretter de son périple.


Abby Sunderland
Abby Sunderland
"Ces derniers mois ont été les meilleurs de ma vie. C'était une belle aventure même si je suis déçue et triste. Le naufrage n'a pas brisé mon rêve", a-t-elle déclaré à son arrivée au port de la Pointe des Galets à bord du patrouilleur des pêches Osiris qui la ramenait de Port aux Français dans l'archipel des Kerguelen.

Partie de Californie fin janvier à bord du "Wild eyes" (les yeux sauvages), un voilier de 12 mètres, pour un tour du monde en solitaire, la jeune américaine avait déclenché ses balises de détresse le 10 juin après avoir perdu son mât, lors d'un orage, au large de l'île Saint-Paul, dans le sud de l'océan indien, à 3.300 km de la Réunion.

Le Centre régional de secours et de sauvetage de la Réunion (Cross) avait aussitôt dérouté trois bateaux pour la retrouver et alerté les autorités australiennes. Elle avait été localisée le lendemain par un avion australien et récupérée ensuite par le navire de pêches "Ile de la Réunion" dans une mer démontée. Elle a finalement été transférée sur l'Osiris pour son rapatriement à l'île de la Réunion.

Les retrouvailles d'Abby avec son frère Zac, 18 ans, seul membre de sa famille venu l'attendre sur l'île - et auteur d'un tour du monde à la voile réussi en 2008 quand il avait lui aussi 16 ans - se sont déroulées à l'abri des regards, à bord du navire où ce dernier avait pu monter avant l'accostage.

Souriante, vêtue d'un tee-shirt rose et d'un sweat à capuche, la jeune skipper a été accueillie à sa descente de la passerelle par le consul des Etats-Unis à l'île Maurice Peter Chisholm et le directeur du Cross (Centre régional opérationnel des secours et de sauvetage) Philippe Museux. "La réaction des autorités françaises et des pêcheurs qui l'ont secourue a été magnifique. Ils ont fait du bon boulot", a dit le consul à l'AFP.

La jeune fille a elle aussi longuement remercié les autorités françaises et australiennes, particulièrement les marins et pêcheurs qui l'ont sauvée, rejetant les critiques émises aux Etats-Unis sur la dangerosité de son parcours dans l'océan indien, en plein hiver austral. "Tous les marins savent qu'il y a toujours des risques où que vous soyez. Vous ne pouvez pas les éliminer mais seulement les réduire", a-t-elle dit, rappelant qu'elle a toujours vécue sur un bateau.

Elle a regretté les "critiques blessantes" contre sa famille en particulier contre son père, moniteur de voile. "Ceux qui les font ne savent pas de quoi ils parlent. Ma famille m'a toujours encouragée à poursuivre mes rêves et cette aventure, c'était l'histoire d'un rêve", a-t-elle souligné, se déclarant "triste" d'avoir perdu son bateau.

Pour l'avenir, la jeune Abby n'a pas d'autres projets que de "retrouver (sa) maison, (ses) parents, (ses) frères et soeurs" dont le dernier va naître dans les jours qui viennent, sa mère attendant son huitième enfant. Mais après, Abby compte bien continuer à parcourir les mers. "J'aime naviguer, je n'arrêterai pas", a-t-elle dit.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement