La SNCF perd près d'un milliard d'euros en 2009


Mercredi 24 Mars 2010 - 16:30
AFP


Paris - La SNCF a subi en 2009 une perte nette de 980 millions d'euros, due en particulier à des dépréciations sans lesquelles elle afficherait un résultat tout juste positif de trois millions, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué.


La SNCF perd près d'un milliard d'euros en 2009
Le groupe avait dégagé un bénéfice de 575 millions en 2008, et de 1,042 milliard en 2007.

Sur un chiffre d'affaires --déjà publié-- en baisse de 1,2% à 24,882 milliards d'euros, le résultat opérationnel courant (avant amortissements) est divisé par 6,8 en 2009, à 145 millions.

La direction du groupe attribue en grande partie la perte de 2009 à "la crise, à l'évidence", qui a amputé de plus de 500 millions d'euros la marge opérationnelle. Celle-ci (équivalent de l'excédent brut d'exploitation) a baissé de 35%, à 1,688 milliard, soit 6,8% du chiffre d'affaires.

"2009 a été pour nous une annus horribilis avec un effondrement du transport de marchandises et un effondrement des trafics de voyageurs, certes beaucoup moins prononcé dans le ferroviaire que dans l'aérien. Néanmoins, il y a pour nous un arrêt de la croissance de TGV, et c'est une rupture historique", a commenté un haut dirigeant du groupe.

La SNCF retrouve dans ses comptes les quatre problèmes principaux qu'elle a depuis longtemps identifiés, pour lesquels elle demande sans relâche aux pouvoirs publics des solutions.

La branche infrastructures, qui travaille à l'entretien du réseau, ne dégage ainsi qu'une marge opérationnelle (hors éléments non récurrents) de 25 millions (sur 5,144 milliards de chiffre d'affaires). La marge des "trains d'aménagement du territoire" (Corail, trains de nuit, etc.), que la société voudrait voir subventionnés, est elle négative (-120 millions), tandis que celle du fret ferroviaire est de -337 millions.

Quant à Voyages SNCF --les grandes lignes-- sa marge est en baisse de 27% à 1,151 milliard d'euros. La direction voit dans cette "cassure du modèle TGV" "une part de crise et une part de problème structurel" lié à l'augmentation des péages que le groupe doit verser à Réseau ferré de France (RFF) pour faire circuler ses TGV.

Les performances des branches Proximités (TER et trains de banlieue d'Ile-de-France) et SNCF Geodis (même sans le fret ferroviaire) ont elles aussi été affectées par la crise.

En outre, la SNCF a passé dans ses comptes 2009 "des dépréciations très importantes d'actifs qui relèvent de l'impact de la crise et aussi d'éléments plus structurels, qui ne sont pas nouveaux, sur la rentabilité de certaines activités du groupe". Elles concernent la branche infrastructures et le fret ferroviaire.

Le groupe a ainsi déprécié pour 721 millions d'euros d'actifs dans le fret et pour 245 millions dans les infrastructures, des sommes que ne viennent pas compenser un produit exceptionnel de 344 millions réalisé grâce à la vente de terrains aux Batignolles, à Paris.

"On a pris des mesures comptables adaptées à la situation, mais sans grossir le trait", a commenté le dirigeant, notant que des commissaires aux comptes suggéraient d'avantages de dépréciations.

La SNCF "a réagi avec force" avec des mesures d'économies et la recherche de recettes supplémentaires qui ont permis d'améliorer la marge opérationnelle de 550 millions d'euros, souligne le dirigeant.

Il constate maintenant que "les effets de la crise ont commencé à s'estomper". "On ne s'attend pas à un rebond massif du marché, d'autant que les problèmes structurels demeurent", ajoute-t-il.

A périmètre et taux de changes constants, le chiffre d'affaires a baissé de 3,6% en 2009. Il devrait cette année progresser de 4%, calcule-t-il.


           

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