La consommation des ménages repart à la baisse en octobre


Vendredi 26 Novembre 2010 - 11:29
AFP


Paris - Les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés sont reparties à la baisse en octobre (-0,7%), en raison principalement du recul des dépenses automobiles, après une hausse de 1,6% en septembre, selon les chiffres publiés vendredi par l'Insee.


La consommation des ménages repart à la baisse en octobre
En octobre, les dépenses en biens durables ont baissé de 1,7 %, après une forte hausse en septembre (+4,7 %). Ce retournement est imputable à l'automobile (-4,4 % après +11,3 %), notamment en raison du recul des achats dû à la fin progressive des aides gouvernementales à la casse.

Les achats en équipement du logement ont augmenté légèrement par rapport à septembre (+0,6%) tandis que les achats de textile-cuir baissaient de 0,4%, après leur légère augmentation de septembre (+0,2%).

L'Institut national de la statistique a revu à la hausse les dépenses du mois de septembre à +1,6% (contre +1,5% initialement annoncé), qui avait permis d'effacer la baisse du mois d'août.

En septembre, l'Insee avait annoncé une augmentation de 1,2% de la consommation des ménages sur l'ensemble du troisième trimestre par rapport au trimestre précédent.

Mais en glissement annuel, la consommation des ménages chute de 0,3%, relèvent des analystes.

"Rien ne va plus dans le ciel conjoncturel français. Après le recul du climat des affaires dans l?industrie en novembre, c?est au tour de la consommation de déraper", analyse Marc Touati d'Assya Cie Financière.

Il note qu'à "l?exclusion des biens d?équipement du logement, tous les postes de la consommation sont en chute libre. A commencer par l?automobile, dont les ventes s?effondrent de 4,4 % en octobre et de 7,6 % sur un an". Selon lui, "la descente aux enfers devrait s?accélérer, avec des glissements annuels qui pourraient atteindre les - 20 % en décembre".

Pour M. Touati, "il faut donc se préparer à une faiblesse durable de la consommation hexagonale".

Ce constat est partagé par Alexander Law du cabinet Xerfi. "Le chiffre de ce jour constitue donc une correction attendue après le rebond en trompe l'oeil de septembre", estime cet analyste.

Selon lui, même s'il y a eu des facteurs aggravants en octobre avec les mouvements sociaux et les pénuries ponctuelles de carburant, les freins à la consommation "vont bien au-delà: le chômage continue de progresser tandis que le pouvoir d?achat n?avance que par à-coups".

Il estime que "les interrogations restent légion quant à la capacité de la consommation à se maintenir au cours des prochains mois" et table "sur une toute petite croissance en 2011".

Compte tenu d?une progression également molle de l?investissement des entreprises, "la croissance hexagonale devrait donc avoisiner les 1,6 % cette année et les 1,8 % l?an prochain", renchérit M. Touati. L'Etat table lui sur une croissance de 1,6% en 2010 et de 2% en 2011.

Dans ces conditions, l?emploi "restera faiblard et le déficit public toujours proche des 7 % du PIB. A l?évidence, si la France est bien sortie de la récession, elle reste engoncée dans la mollesse économique", conclut-il.


           

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