Les Marocains ont été les victimes d'un conflit entre les syndicats des transports et le gouvernement. Les professionnels, mécontents des dispositions du nouveau Code de la route, avaient débrayé pour la première fois le 12 mars et lancé une grève générale le 6 avril.
L'impact sur les citoyens et l'économie a été important.
A Casablanca, les personnes se rendant à leur travail formaient de longues files d'attente aux arrêts de bus. Salariés, fonctionnaires et étudiants éprouvèrent toutes les peines du monde à se rendre sur leurs lieux de travail et à en revenir.
Abdellah Hammouchi, un syndicaliste, a affirmé que le mouvement de grève chez les chauffeurs de taxi avait été suivi à 95 pour cent. Le secteur des taxis était totalement paralysé, tout comme celui des transports de marchandises.
Ce débrayage a également eu un impact négatif sur l'approvisionnement des marchés.
"Si la grève continue, nous serons à court de stock", avait expliqué Hassan El Hadi, secrétaire général de l'association des commerçants de gros de Casablanca.
Les stations d'essence étaient pratiquement fermées au sixième jour de la grève. Les conducteurs, placés dans l'impossibilité de remplir leurs réservoirs, étaient forcés d'attendre des heures pour quelques gouttes d'essence seulement.
En outre, les marchés de fruits et légumes ont également subi de plein fouet l’impact de la grève, et les prix ont grimpé alors que la demande dépassait l’offre. Selon les associations des producteurs et exportateurs des fruits et légumes, le mouvement de grève est venu compromettre les espoirs des producteurs à l'heure où ils aspiraient, après un début d'amélioration relative des prix, à pouvoir compenser les pertes subies durant cette saison.
Dans un communiqué publié lundi, ces associations ont affirmé que la grève avait entravé l'approvisionnement des marchés en fruits et légumes, où la demande est estimée à près de 5 000 tonnes par jour.
Noureddine Mouharrir, secrétaire général de la branche des transports de l'UNTM, a affirmé que les syndicats étaient prêts à faire tout ce qu'il fallait. "Si le ministre persiste à refuser de nous rencontrer, nous demanderons au Premier ministre d'intervenir."
Pour Ahmed Boudali, un chauffeur de taxi, le ministère des Transports et de l'Equipement doit entamer un dialogue honnête avec les représentants syndicaux pour parvenir à un consensus concernant les amendes et les peines privatives de liberté contenues dans le projet de loi.
Samedi, sous la pression des syndicats, le ministre des Transports Karim Ghellab et le président du Sénat Maati Benkeddour ont annoncé que le Code de la route avait été retiré provisoirement de l'examen et que des consultations auraient lieu avec les représentants du secteur.
"Je m’engage personnellement à prendre en compte les propositions des professionnels pour l’introduction des amendements nécessaires. Le texte doit être adapté à la réalité marocaine, notamment en ce qui concerne le SMIG", a déclaré M. Benkeddour.
Le gouvernement est prêt à entamer les négociations et à introduire les amendements nécessaires, a ajouté M. Ghellab.
Après cette annonce, la position des syndicalistes est mitigée. Certains ont suspendu leur mouvement, d’autres préférant le poursuivre jusqu’à l’intervention du Premier ministre.
Pour tenter de désamorcer la situation, M. Ghellab et plusieurs autres ministres ont rencontré les leaders syndicaux lundi et promis de prendre en compte leurs demandes.
M. Benkeddour a également eu des entretiens avec des représentants syndicaux des transports, pour tenter de les tranquilliser et les informer des raisons du report de l'examen du projet de Code de la route au niveau de la deuxième Chambre.
Le coordinateur général de la Confédération générale des travailleurs du Maroc (CGTM), Mekki Hrizi, a expliqué que le mouvement s’était poursuivi parce que les protestataires n'avaient pas bien compris la décision de suspendre l'examen de ce texte par la Chambre des conseillers.
Driss Reddah, secrétaire général national du Syndicat démocratique des professionnels du transport, a déclaré pour sa part que les dispositions répressives contenues dans le projet de Code de la route devaient être supprimées pour que la grogne cesse.
Les sénateurs de l’opposition ont affirmé que la grève était légitime mais ne devait pas être prolongée après le changement de position du gouvernement.
"Les citoyens ont raison d’avoir peur du projet de Code de la route. Il y a des dispositions à modifier, notamment les peines privatives de liberté et les amendes. Mais le texte est actuellement de la responsabilité du Parlement", a déclaré Mohamed Fadili, sénateur du Mouvement Populaire.
Les sénateurs de la majorité voient les choses différemment. Pour eux, cette grève a été organisée pour des raisons purement électorales, alors que se rapproche la date du scrutin.
"Il s'agit d'une manoeuvre purement pré-electorale. Le recours à la grève ne peut se justifier parce que le Code de la route en l'état actuel est dépassé et doit être modifié", a déclaré le sénateur Mohamed Ansary.
Pour sa part, les citoyens appellent les parties à entamer le dialogue et à mettre un terme à ce mouvement, qui a fortement perturbé l'activité quotidienne.
Ilham Chakibi, une étudiante, a expliqué qu'il lui était difficile de suivre ses études durant la grève. "J'ai dû manquer des cours parce que je ne trouvais aucun taxi pour m'emmener à la fac. Quant aux bus, ils étaient pleins à craquer."
Lundi soir, le Premier ministre Abbas El Fassi a rencontré les représentants des transports à Rabat, et s'est engagé à suspendre l'examen de ce projet de loi par la Chambre des conseillers, et à mettre en place une commission spéciale chargée d'examiner les demandes des professionnels du secteur.
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L'impact sur les citoyens et l'économie a été important.
A Casablanca, les personnes se rendant à leur travail formaient de longues files d'attente aux arrêts de bus. Salariés, fonctionnaires et étudiants éprouvèrent toutes les peines du monde à se rendre sur leurs lieux de travail et à en revenir.
Abdellah Hammouchi, un syndicaliste, a affirmé que le mouvement de grève chez les chauffeurs de taxi avait été suivi à 95 pour cent. Le secteur des taxis était totalement paralysé, tout comme celui des transports de marchandises.
Ce débrayage a également eu un impact négatif sur l'approvisionnement des marchés.
"Si la grève continue, nous serons à court de stock", avait expliqué Hassan El Hadi, secrétaire général de l'association des commerçants de gros de Casablanca.
Les stations d'essence étaient pratiquement fermées au sixième jour de la grève. Les conducteurs, placés dans l'impossibilité de remplir leurs réservoirs, étaient forcés d'attendre des heures pour quelques gouttes d'essence seulement.
En outre, les marchés de fruits et légumes ont également subi de plein fouet l’impact de la grève, et les prix ont grimpé alors que la demande dépassait l’offre. Selon les associations des producteurs et exportateurs des fruits et légumes, le mouvement de grève est venu compromettre les espoirs des producteurs à l'heure où ils aspiraient, après un début d'amélioration relative des prix, à pouvoir compenser les pertes subies durant cette saison.
Dans un communiqué publié lundi, ces associations ont affirmé que la grève avait entravé l'approvisionnement des marchés en fruits et légumes, où la demande est estimée à près de 5 000 tonnes par jour.
Noureddine Mouharrir, secrétaire général de la branche des transports de l'UNTM, a affirmé que les syndicats étaient prêts à faire tout ce qu'il fallait. "Si le ministre persiste à refuser de nous rencontrer, nous demanderons au Premier ministre d'intervenir."
Pour Ahmed Boudali, un chauffeur de taxi, le ministère des Transports et de l'Equipement doit entamer un dialogue honnête avec les représentants syndicaux pour parvenir à un consensus concernant les amendes et les peines privatives de liberté contenues dans le projet de loi.
Samedi, sous la pression des syndicats, le ministre des Transports Karim Ghellab et le président du Sénat Maati Benkeddour ont annoncé que le Code de la route avait été retiré provisoirement de l'examen et que des consultations auraient lieu avec les représentants du secteur.
"Je m’engage personnellement à prendre en compte les propositions des professionnels pour l’introduction des amendements nécessaires. Le texte doit être adapté à la réalité marocaine, notamment en ce qui concerne le SMIG", a déclaré M. Benkeddour.
Le gouvernement est prêt à entamer les négociations et à introduire les amendements nécessaires, a ajouté M. Ghellab.
Après cette annonce, la position des syndicalistes est mitigée. Certains ont suspendu leur mouvement, d’autres préférant le poursuivre jusqu’à l’intervention du Premier ministre.
Pour tenter de désamorcer la situation, M. Ghellab et plusieurs autres ministres ont rencontré les leaders syndicaux lundi et promis de prendre en compte leurs demandes.
M. Benkeddour a également eu des entretiens avec des représentants syndicaux des transports, pour tenter de les tranquilliser et les informer des raisons du report de l'examen du projet de Code de la route au niveau de la deuxième Chambre.
Le coordinateur général de la Confédération générale des travailleurs du Maroc (CGTM), Mekki Hrizi, a expliqué que le mouvement s’était poursuivi parce que les protestataires n'avaient pas bien compris la décision de suspendre l'examen de ce texte par la Chambre des conseillers.
Driss Reddah, secrétaire général national du Syndicat démocratique des professionnels du transport, a déclaré pour sa part que les dispositions répressives contenues dans le projet de Code de la route devaient être supprimées pour que la grogne cesse.
Les sénateurs de l’opposition ont affirmé que la grève était légitime mais ne devait pas être prolongée après le changement de position du gouvernement.
"Les citoyens ont raison d’avoir peur du projet de Code de la route. Il y a des dispositions à modifier, notamment les peines privatives de liberté et les amendes. Mais le texte est actuellement de la responsabilité du Parlement", a déclaré Mohamed Fadili, sénateur du Mouvement Populaire.
Les sénateurs de la majorité voient les choses différemment. Pour eux, cette grève a été organisée pour des raisons purement électorales, alors que se rapproche la date du scrutin.
"Il s'agit d'une manoeuvre purement pré-electorale. Le recours à la grève ne peut se justifier parce que le Code de la route en l'état actuel est dépassé et doit être modifié", a déclaré le sénateur Mohamed Ansary.
Pour sa part, les citoyens appellent les parties à entamer le dialogue et à mettre un terme à ce mouvement, qui a fortement perturbé l'activité quotidienne.
Ilham Chakibi, une étudiante, a expliqué qu'il lui était difficile de suivre ses études durant la grève. "J'ai dû manquer des cours parce que je ne trouvais aucun taxi pour m'emmener à la fac. Quant aux bus, ils étaient pleins à craquer."
Lundi soir, le Premier ministre Abbas El Fassi a rencontré les représentants des transports à Rabat, et s'est engagé à suspendre l'examen de ce projet de loi par la Chambre des conseillers, et à mettre en place une commission spéciale chargée d'examiner les demandes des professionnels du secteur.
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