La grossièreté de Trump suscite un tollé et ravit ses partisans


Samedi 13 Janvier 2018 - 11:46
Reuters


Boston - Donald Trump n‘est pas le premier président à se montrer grossier, mais l‘emploi, jeudi, du mot “pays de merde” pour désigner Haïti et certains pays africains susceptibles d‘envoyer des migrants aux Etats-Unis a déclenché un tollé mondial, mais a ravi ses partisans.


Donald Trump s‘est défendu vendredi d‘avoir eu recours au terme “shithole countries” (“pays de merde”), tout en reconnaissant avoir eu recours à une “formulation rude”.

“Enfin un président qui dit ce que nous pensons tous ! Allez @POTUS! #ShitholeCountries #shithole #America1st”, a twitté Marco Gutierrez, un partisan du président républicain. D‘origine mexicaine, il a créé “Latinos for Trump”, un mouvement sur internet destiné à promouvoir la candidature de milliardaire à l’élection présidentielle de 2016.

La blogueuse conservatrice Stacy Rush estime pour sa part que les critiques contre les propos de Trump sont désolantes et empêchent de traiter les problèmes de fond. “Il est lamentable que notre pays, et notamment la presse généraliste, perde du temps sur le mot #shithole alors que nous avons de vrais problèmes qui doivent être traités”, écrit-elle.

De Lyndon Johnson à Richard Nixon en passant par Barack Obama, les présidents américains se sont montrés grossiers.

Dans les années 60, le président Lyndon Johnson avait pu froisser en disant en ployant le mot argot “chicken shit” à propos d‘un discours de Nixon.

Au début des années 70, le public était choqué par les jurons prononcés par Nixon dans le Bureau ovale de la Maison blanche à propos de l‘affaire du Watergate.

Le public serait moins sensible aujourd‘hui.

“Les gens se sont habitués à l‘idée que les présidents jurent”, commente Julian Zelizer, professeur d‘histoire à l‘université de Princeton. “Je pense néanmoins que les gens attendent encore une certaine solennité en public.”

Selon certains chercheurs, il pourrait toutefois être bénéfique de dire des gros mots dans certains contextes, comme par exemple pour soulager la douleur ou susciter la confiance en société.

Benjamin Bergin, professeur de sciences cognitives à l‘Université de Californie San Diego qui a écrit un livre “What the F” sur les raisons de la grossièreté, explique que des propos grossiers peuvent être perçus comme plus honnêtes.

Si le fait d‘avoir été grossier permet à Trump de ne pas quitter la table des négociations, cela pourrait être positif, estime Timothy Jay, professeur émérite de psychologie au Massachusetts College of Liberal Arts, et auteur de cinq ouvrages sur les gros mots.


           

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