La justice britannique examinera début février l'extradition d'Assange


Mercredi 12 Janvier 2011 - 13:02
AFP


Londres - La justice britannique examinera début février la demande d'extradition de Julian Assange formulée par la Suède, une étape importante mais probablement non décisive dans le long parcours judiciaire du fondateur du site WikiLeaks, qui dispose de nombreuses possibilités de recours.


La justice britannique examinera début février l'extradition d'Assange
Quittant pour quelque heures le manoir anglais où il est en résidence surveillée, l'Australien s'est vu signifier mardi matin par un juge du tribunal londonien que la justice se prononcerait les 7 et 8 février sur la requête de Stockholm. Si elle était acceptée, cette extradition pourrait toutefois prendre plusieurs mois, en raison des nombreux appels possibles.

Ses avocats ont rendu public mardi un résumé de leurs arguments pour contester l'extradition.

Selon eux, la procureure suédoise a fait preuve à la fois "d'abus de droit", en réclamant l'extradition uniquement pour interroger Julian Assange alors qu'une simple demande d'interrogatoire suffisait, et de "malhonnêteté", puisqu'elle avait d'abord refusé à plusieurs reprises de rencontrer M. Assange comme son avocat suédois le proposait.

La défense de Julian Assange juge qu'il y a un "risque réel" qu'une fois extradé en Suède, le fondateur de WikiLeaks soit envoyé aux Etats-Unis où il pourrait selon elle être interné sur la base de Guantanamo voire condamné à mort.

"Il y a un vrai risque qu'il puisse être soumis à la peine de mort. Il est bien connu que des personnalités de premier plan ont laissé entendre, voire ont clairement dit, que M. Assange devrait être exécuté", a déclaré l'avocat Geoffrey Robertson.

M. Assange a estimé récemment qu'il avait "de fortes chances" d'être tué en prison s'il était incarcéré outre-Atlantique.

La Suède veut l'entendre dans le cadre d'une enquête pour agression sexuelle, ouverte après la plainte de deux femmes qui l'accusent de leur avoir imposé des rapports sans préservatif. L'affaire est indépendante des remous provoqués par la publication par WikiLeaks de milliers de documents officiels, fort embarrassants pour de nombreux gouvernements.

Le fondateur du site, âge de 39 ans et qui en est déjà à sa quatrième comparution devant la justice britannique depuis son arrestation début décembre à Londres, a toujours nié toute agression sexuelle et ses supporteurs estiment qu'il est victime d'une machination politique.

A sa sortie mardi de cette audience préliminaire expédiée en dix minutes, Julian Assange s'est toutefois déclaré "satisfait".

Arrêté le 7 décembre dans la capitale britannique en vertu d'un mandat d'arrêt émis par la Suède, M. Assange avait été libéré neuf jours plus tard, moyennant une caution de 240.000 livres (environ 288.000 euros) réunie grâce au soutien de plusieurs personnalités.

Hébergé par un de ses amis dans un manoir isolé de la campagne anglaise, il est soumis à un couvre-feu et porte un bracelet électronique.

Malgré sa retraite forcée, M. Assange a assuré mardi que son équipe continuait à travailler sans relâche et promis de nouvelles révélations.

Peu avant sa comparution, il avait d'ailleurs lui-même publié un communiqué demandant que les personnalités politiques ou des médias qui tiennent des propos incitant à la violence soient poursuivis, après la fusillade meurtrière en Arizona.

Quelques heures auparavant, il avait néanmoins déclaré à une radio française que son site perdait "500.000 euros par semaine" et ne pourrait "pas survivre au train où vont les choses", l'argent des donateurs ne pouvant lui parvenir en raison du blocage de tous ses comptes.

M. Assange doit publier en avril au Royaume-Uni un livre "très personnel" sur son combat pour "établir une nouvelle relation entre les populations et leurs gouvernements". Un contrat qui devrait aussi l'aider à payer ses frais de justice et à renflouer son site.


           

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