La majorité veut changer le mode de financement de la protection sociale


Mercredi 9 Décembre 2009 - 11:12
AFP


Paris - Plusieurs personnalités de premier plan de la majorité UMP et de l'exécutif ont jugé nécessaire un changement "structurel" du mode de financement de la protection sociale, lors d'un colloque sur l'après crise organisé mardi par le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez.


Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez
Actuellement, les retraites et les dépenses maladie sont financées par des cotisations versées par les employeurs et les salariés.

Invités à ce colloque intitulé "Après la crise, les nouvelles frontières du social", le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino et son conseiller social Raymond Soubie ont tous deux cité "le sauvetage de notre système de solidarité" parmi les chantiers pour l'avenir.

"Les transferts sociaux nous ont énormément aidé pendant la crise, c'est évident", a souligné M. Soubie.

"Il y a deux pièges à éviter dans le nouveau modèle, le premier c'est de verser dans un système d'assistanat dans lequel les indemnités tiennent lieu de politique" mais "ce n'est pas suffisant, il faut que les systèmes de solidarité puissent se maintenir", a-t-il ajouté.

"Nous avons des problèmes de déficits, dus en grande partie à la crise, donc il faut faire remonter des recettes et retrouver la croissance. Mais il faut mener aussi des politiques structurelles, et dans l'après crise rechercher les conditions de la pérennité de notre système social", a-t-il ajouté.

Pour M. Guaino également, "on n'échappera pas à cette discussion" notamment "avec nos amis syndicalistes".

Selon lui, "la crise a ébranlé les certitudes qu'on avait dans les années 1990" voulant que "chacun se fasse, par capitalisation, sa propre couverture sociale totalement privée". Elle a aussi "montré que les assurances privées peuvent assurer mais jusqu'à un certain point" et "l'idée de l'individualisation est arrivé à son terme".

"Donc si on admet qu'on ne peut pas fonder la solidarité sur autre chose que la nation et sa cohésion, alors cela va nous amener à changer sans doute notre mode d'organisation et de financement de nos systèmes sociaux", a-t-il dit, avant de lancer : "L'individualisation non, la fiscalisation oui !".

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, présent comme son homologue CFTC, Jacques Voisin, a dit craindre des attaques contre le système de protection sociale français, sur le mode "on a mieux résisté grâce aux amortisseurs mais quand ça reprend c'est lourd".

"Je suis prêt à discuter des modes de financement", a-t-il néanmoins ajouté.

Le ministre du Travail Xavier Darcos, en charge de la réforme des retraites qui se profile en 2010, a souligné que l'étymologie grecque du mot "crise signifie que "c'est un moment où il faut choisir".

Pour Laurent Wauquiez, qui ouvrait le colloque, il faut "évaluer nos dispositifs, réfléchir à leur sens et leur actualité", et "assumer que le social ce n'est pas agir seulement pour les plus défavorisés, mais aussi pour les classe moyennes".

"C'est évidemment le sujet des seuils fiscaux et des statuts qui est posé", a-t-il dit, en évoquant aussi "une personnalisation des dispositifs" et le fait que "verser une prestation, un chèque ne suffit pas" car "on ne peut plus se contenter de systèmes massifs de transferts sociaux qui ne font pas bouger la réalité".


           

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