La mission des équipementiers auto français en Iran annulée


Mercredi 6 Juin 2018 - 10:40
Reuters


Paris - La Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) a annoncé mercredi l’annulation de sa mission prévue en Iran en juillet à cause de la menace de sanctions après la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien.


“La mission est annulée et remplacée par une réunion en France de notre club Iran pour réfléchir à la suite des événements”, a déclaré à Reuters Jacques Mauge, président de la Fiev.

“Face à la menace de la deadline portée par l’administration américaine, nous devions absolument réfléchir à la posture sur l’Iran et aux risques encourus”, a-t-il ajouté.

La mission des fournisseurs de l’automobile, qui devait compter une quinzaine de sociétés participantes, était jusqu’ici programmée du 9 au 15 juillet.

Après un accueil à l’ambassade de France à Téhéran, elle prévoyait notamment des rencontres avec la JV Saipa Citroën, la JV IKCO-Peugeot et la JV Renault-PARS.

Elle devait s’achever par une visite du salon Itapa des pièces détachées et de l’après-vente automobile à Téhéran.

Depuis la décision du président Donald Trump sur l’Iran, une course contre la montre est engagée au niveau diplomatique pour trouver une solution pour les entreprises installées sur place avant le rétablissement des sanctions américaines le 6 août.

Par précaution, PSA a déjà annoncé lundi soir avoir commencé à suspendre les activités de ses coentreprises en Iran afin de se conformer à la loi américaine.

Le groupe, qui venait de lancer en Iran sa nouvelle Citroën C3, a également dit être en contact avec les autorités américaines pour envisager une dérogation.

Interrogé sur ses propres intentions, Renault, dont l’Iran est désormais le huitième marché mondial, n’a pas fait de commentaire jusqu’ici.

“Les équipementiers automobiles français sont souvent très internationaux et en général présents aussi sur le marché américain”, a déclaré le président de la Fiev.

“Nous attendons maintenant d’en savoir davantage sur la possibilité d’une dérogation, nous attendons aussi des pouvoirs publics français un soutien très fort.”

Les constructeurs automobiles français ont été les premiers à revenir en Iran dès 2016 et 2017, après l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et la levée des sanctions qui a suivi.

Ils ont ainsi renoué des liens historiques dans un marché présentant un potentiel très important, susceptible de tripler de taille d’ici 2030 à trois millions d’unités, soit une taille supérieure à celle du marché français, et de servir de ‘hub’ d’exportation dans toute la région Afrique-Moyen-Orient.

Les coentreprises iraniennes de PSA n’étant pas consolidées, elle représentent moins de 1% du chiffre d’affaires du groupe, a précisé celui-ci. Mais la suspension de l’activité sur place devrait néanmoins avoir un impact sensible sur les volumes : les ventes de PSA en Iran ont atteint 444.600 véhicules en 2017, soit plus de 12% des volumes mondiaux du constructeur.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement