La peine de mort appliquée dans une minorité de pays


Mardi 14 Juillet 2020 - 12:45
AFP


​Paris - Les Etats-Unis, où la Cour suprême a autorisé mardi la reprise des exécutions fédérales après 17 ans d'interruption, fait partie de la minorité de pays dans le monde appliquant encore la peine de mort.


Les méthodes utilisées sont la décapitation, l'électrocution, la pendaison, le peloton d'exécution ou encore l'injection létale, selon Amnesty International, dont le rapport mondial le plus récent sur la peine capitale date de 2019.

Fin 2019, Amnesty International comptabilisait 142 pays abolitionnistes en droit ou de facto, c'est-à-dire ceux n'ayant pas procédé à des exécutions au cours des dix dernières années. Soit près des trois quarts des Etats dans le monde. Parmi eux, 106 ont aboli la peine de mort par la loi, pour tous les crimes, selon l'organisation de défense des droits de l'homme. Près de la moitié d'entre eux se trouvent en Europe et en Asie centrale.

La Barbade a supprimé l'imposition obligatoire de la peine de mort de sa Constitution. Aux États-Unis, le gouverneur de Californie, État où le nombre de prisonniers sous le coup d'une sentence capitale est le plus élevé, a instauré un moratoire officiel sur les exécutions, et le New Hampshire est devenu le 21e État à abolir la peine de mort pour tous les crimes.

Des mesures ou des annonces susceptibles d'aboutir à l'abolition de la peine capitale ont également eu lieu en Gambie, en Guinée équatoriale, au Kazakhstan, au Kenya, en République centrafricaine et au Zimbabwe, selon Amnesty.

En 2019, au moins 657 exécutions capitales ont été recensées dans vingt pays, soit une baisse de 5% par rapport à 2018. Ce chiffre, le plus faible en une décennie, n'inclut toutefois pas les milliers d'exécutions qui ont probablement eu lieu, selon Amnesty, en Chine, où ces données sont classées secret d'État.

Pour la première fois depuis presque dix ans, la région Asie-Pacifique a enregistré une diminution du nombre de pays procédant à des exécutions (sept pour 2019). Ainsi, la peine capitale n'a pas été appliquée en Afghanistan, à Taiwan et en Thaïlande et la Malaisie a maintenu son moratoire officiel mis en place en juillet 2018.

Le nombre d'exécutions recensées dans la région (29) montre une légère diminution, attribuable à une baisse au Japon et à Singapour. Comme les années précédentes, ce total régional n'inclut pas la Chine, la Corée du Nord et le Viêt-Nam.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le nombre d'exécutions a augmenté de 16% en 2019, passant à 579, à l'inverse de la tendance vers une diminution constatée depuis 2015. La hausse est en grande partie due à une augmentation considérable des mises à mort en Irak (au moins 100) et en Arabie saoudite (184).

En Afrique subsaharienne, quatre pays ont procédé à un total de 25 exécutions: le Botswana, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud.

Pour la 11e année consécutive, les États-Unis ont été le seul pays du continent américain à mettre à mort des prisonniers. Le nombre d'exécutions et de condamnations à mort a toutefois diminué par rapport à 2018, passant respectivement de 25 à 22 et de 45 à 35. Plus de 40 % des exécutions enregistrées ont eu lieu au Texas.

Au Belarus, seul pays d'Europe et d'Asie centrale à recourir à la peine capitale, deux exécutions ont été enregistrées en 2019.

Au moins 2.307 condamnations à mort ont été recensées dans 56 pays en 2019, contre 2.531 dans 54 pays en 2018. Amnesty International n'a cependant pas reçu de chiffres officiels de la Malaisie, du Nigeria et du Sri Lanka, trois pays qui avaient officiellement signalé un grand nombre de condamnations à mort les années précédentes.


           

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