La relance du dialogue euro-méditerranéen tributaire de la mobilisation "des citoyens pour la Méditerranée"


Vendredi 5 Avril 2013 - 14:02
MAP - Amal Tazi


Marseille - La relance du dialogue euro-méditerranéen est tributaire de la mobilisation de la société civile et des "citoyens pour la Méditerranée", proclament le président de la Fondation Anna Lindh pour le dialogue des cultures, André Azoulay et le Président du Parlement européen, Martin Schulz.


André Azoulay
André Azoulay
A l’occasion de l’ouverture jeudi à Marseille du Forum de la Fondation Anna Lindh placé sous le signe "Citoyens pour la Méditerranée", dans le cadre du 3-ème Forum des Autorités Locales et Régionales de la Méditerranée (3-4 avril) et le premier sommet des présidents des parlements de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Azoulay et Schulz soulignent l’importance de cet événement car "il s’agit du premier rassemblement politique de haut niveau de l’Union pour la Méditerranée organisé depuis le sommet de Paris, en 2008". 
 
"L’objectif est clair: à l’instar de la coopération euro-méditerranéenne qui repose sur les trois éléments que sont les moyens financiers, la mobilité et les marchés, le dialogue politique doit se construire autour de trois axes: les peuples, les parlements et la participation. Pour réussir, la relance du dialogue euro-méditerranéen doit s’articuler autour de la mobilisation de la société civile et des citoyens pour la Méditerranée", soutiennent-ils dans une déclaration conjointe.
 
Dans leur analyse, ils s’appuient notamment sur les résultats d’une enquête récente effectuée pour la Fondation Anna Lindh et l’institut Gallup sur les évolutions interculturelles, montrant que les citoyens qui vivent autour de cette mer commune manifestent "un intérêt grandissant pour la politique, l’économie et la culture de leurs voisins". 
 
Cette enquête, premier sondage d’opinion euro-méditerranéen réalisé après les soulèvements "au Maghreb et au Machreq", révèle également que les citoyens de part et d’autre de la Méditerranée pensent que le Printemps arabe "aura une incidence positive globale sur les relations euro-méditerranéennes". 
 
"Mais, au-delà des sondages, cette mobilisation massive des deux cô tés de la Méditerranée nous dit aussi que ces nouveaux citoyens n’accepteront plus d’être marginalisés s’agissant de leur propre gouvernance. L’universalité retrouvée des valeurs de liberté et de modernité au sud de la Méditerranée a remis en cause les idées reçues sur les sociétés arabes", insistent MM. Azoulay et Schulz.
 
Ils considèrent que si, dans ce contexte, "nous partageons ces valeurs, les défis que nous devons relever nous sont aussi communs et ils doivent être clairement identifiés pour ce qu’ils sont. L’instabilité économique, les inégalités sociales, le chô mage des jeunes et la dégradation de l’environnement nous concernent tous et nous devons désormais les considérer comme des enjeux communs". 
 
A leur yeux, une chose est sûre au regard des événements qui ont ébranlé les sociétés de la région : "les structures de décision et autres formes conventionnelles d’autorité locale doivent fonder leur pérennité sur cette nouvelle donne et évoluer dans cette perspective inclusive, participative et solidaire". 
 
Dans un contexte international où "les ressources économiques et matérielles se tarissent", ils estiment que les populations "doivent plus que jamais avoir leur mot à dire sur les priorités qui leur sont proposées". 
 
"Le potentiel de la région, qui tient autant à l’énergie et au dynamisme si féconds de sa jeunesse, qu’à son esprit d’entreprise et d’innovation, est immense et il nous dit une fois encore combien est légitime, opportune et fondée, cette perspective exaltante d’une destinée commune euro-méditerranéenne, en devenir, pour peu qu’elle soit pensée pour les citoyens, qu’elle participe de l’adhésion des citoyens, pour aboutir aux citoyens", concluent-ils.
 
S’articulant autour du slogan "Citoyens pour la Méditerranée", le Forum de la Fondation Anna Lindh réunit plus de mille organisations et institutions de la société civile provenant des quarante-deux pays de l’Union pour la Méditerranée pour mener une réflexion nécessaire sur le dialogue interculturel et la coopération pour faire face aux défis auxquels la région est confrontée après le Printemps arabe et la crise en Europe.
 
Cette manifestation qui prend le relais du 3ème Forum des Autorités locales et régionales, ayant rassemblé plus de 400 élus en provenance de 24 pays méditerranéens pour échanger sur la gouvernance démocratique, les moyens à mettre en Âœuvre pour conduire des politiques décentralisées de développement durable tenant compte des spécificités des territoires avec une priorité à la jeunesse et à l’emploi, sera clô turé dimanche par le premier sommet des présidents des parlements de l’UpM.
 
Les présidents des parlements, dont la réunion a été convoquée par M. Schulz, également président en exercice de l’Assemblée parlementaire de l’UpM (AP-UpM), en présence du secrétaire général de lUpM, le diplomate marocain Fathallah Sijilmassi, recevront les propositions du Forum et formuleront ensuite leurs propres recommandations aux instances gouvernantes de l’UpM.
 
L’AP-UpM, dont le Maroc fait partie, est l’institution parlementaire du "Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée". Créée en décembre 2003 à Naples. Elle vise à promouvoir le partenariat euro-méditerranéen, exercer un contrô le sur les actions et projets de ce partenariat et adopter des résolutions et recommandations à l’intention des conférences ministérielles de l’UpM.


           

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