La retraite dorée de l'ancien PDG de la Société générale


Mardi 31 Mars 2009 - 10:02
Le Monde.fr/AFP et Reuters


Déjà sous les feux de la critique avec le débat sur les stock-options, la Société générale pourrait se trouver à nouveau au cœur d'une polémique concernant, cette fois, des retraites versées aux six mandataires sociaux de la banque et plus particulièrement à l'un d'entre eux : Daniel Bouton, président du conseil d'administration et ancien PDG de la banque.


Selon son "document de référence 2009", déposé auprès de l'Autorité des marchés financiers le 4 mars, et disponible sur son site Internet, la Société générale aurait déjà prévu un versement d'un montant total de 32,93 millions d'euros (page 296 du document en ligne) pour les six mandataires, pour une durée de vingt-trois ans.
Une retraite annuelle d'un million d'euros ?
Si l'on divise le montant total par le nombre de mandataires – en partant du principe que tous toucheront la même chose –, chacun devrait toucher environ 5,48 millions d'euros. Divisée par vingt-trois et ramenée au mois, chacun des mandataires devrait recevoir une pension d'un peu moins de 20 000 euros mensuels.
Sachant que, selon L'Express.fr, Daniel Bouton a gagné 1,25 million d'euros de salaire fixe en 2007 et 700 000 euros en 2008, une telle retraite ne semble finalement pas tant astronomique. Mais, toujours selon L'Express, ces 20 000 euros mensuels ne constitueraient qu'une partie de sa pension. Viendraient s'y ajouter une retraite de base de 727 500 euros annuels qui lui serait applicable en tant que salarié. Soit un montant total annuel de plus d'un million d'euros.
Face à la pression politique et à la polémique grandissante, Daniel Bouton et les trois autres principaux dirigeants de la Société générale avaient officiellement renoncé, dimanche 22 mars, dans une lettre adressée aux salariés de la banque, à s'attribuer 320 000 stock-options.
"La somme ne sera pas déboursée en une fois, se justifie-t-on au siège de la banque. Il ne s'agit pas d'un chèque qu'on leur verse. Ce montant sera étalé tout au long de leur retraite, et peut faire l'objet d'une réversion s'ils décèdent avant leur conjoint." La Société générale affirme dans un communiqué qu'"il n'existe aucun régime spécifique pour les mandataires sociaux" et que "les régimes existants correspondent aux régimes pour les cadres de direction". Selon le groupe, "M. Bouton est affilié au régime mis en place au début des années 80 et fermé depuis". "Ce régime a bénéficié à environ un millier de cadres, dont un nombre significatif est parti en retraite à ce jour", précise-t-il encore. Ce régime "assurera à Daniel Bouton une retraite totale, lorsqu'elle sera liquidée de 58 % de son dernier salaire de dirigeant exécutif, soit environ 730 000 euros par an".


           

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