La zone euro à nouveau confrontée à de fortes turbulences


Mardi 16 Novembre 2010 - 11:07
AFP


Bruxelles - La zone euro traverse à nouveau une zone de fortes turbulences alimentées par l'Irlande, sous pression croissante pour accepter une aide européenne, le Portugal qui l'envisage aussi, et la Grèce dont les déficits viennent à nouveau d'être révisés à la hausse.


La zone euro à nouveau confrontée à de fortes turbulences
"Il y a des inquiétudes concernant la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble", a reconnu lundi un porte-parole de la Commission européenne, soulignant que la situation en Irlande suscitait des "tensions" dans toute l'Union monétaire.

Six mois après avoir volé au secours d'Athènes, les ministres des Finances des seize pays de la zone euro aborderont le sujet mardi après-midi, lors d'une réunion à Bruxelles. Ils se rencontrent ensuite à l'échelle de toute l'UE mercredi.

Première priorité: l'Irlande. La capacité de l'ancien "Tigre celtique" à résorber son énorme déficit, suscite des doutes grandissants. Ces craintes ont fait grimper les taux d'intérêt des emprunts d'Etat irlandais à des records historiques la semaine dernière.

Du coup, l'éventualité d'un recours imminent du pays à un mécanisme de soutien financier européen prend corps, même si Dublin et les responsables européens affirment que la question d'une telle aide n'est pas à l'ordre du jour dans l'immédiat.

Si l'Irlande sollicitait une aide financière via le fonds de sauvetage de la zone euro, comme la Grèce au printemps, "nous serions prêts à répondre à cette demande aussi vite que possible", a déclaré le chef de file des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), Jean-Claude Juncker.

"La décision revient au gouvernement irlandais", a-t-il ajouté.

La Banque centrale européenne, soucieuse d'éviter une contagion de la crise sur les marchés obligataires et de protéger l'euro, pousse en ce sens.

Les autorités européennes ont évalué la situation du pays et sont "prêtes" à l'aider, s'il en fait la demande, a indiqué lundi son vice-président Vitor Constancio.

Un autre membre du conseil des gouverneurs de l'institut monétaire, Ewald Nowotny, a lancé un appel du pied à Dublin. "Nous espérons voir apparaître le plus vite possible une réponse claire (de Dublin) propre à rassurer les marchés", a déclaré l'Autrichien.

"La BCE a intérêt à voir la situation se stabiliser", a-t-il insisté.

Les Européens s'inquiètent d'une contagion de la situation irlandaise à d'autres pays fragiles comme comme le Portugal, l'Espagne, la Grèce ou l'Italie, qui se sont retrouvés eux aussi dans la ligne de mire des marchés financiers.

Le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a reconnu lundi qu'il y avait un "risque élevé" que son pays ait recours à une aide financière extérieure.

Les pays européens veulent éviter une nouvelle crise de confiance dans la zone euro comme celle du printemps.

Ils avaient alors dû mettre sur pied dans l'urgence un plan d'aide à la Grèce de 110 milliards d'euros avec le FMI, avant de créer pour trois ans un vaste mécanisme de secours pour les pays de la zone euro qui connaîtraient de graves difficultés financières.

Les inquiétudes sont d'autant plus vives que la Grèce, elle, n'est pas tirée d'affaire.

Lundi, l'office statistique européen Eurostat a révisé en hausse pour la quatrième fois le déficit public grec pour 2009, à 15,4% de son Produit intérieur brut.

C'est le niveau plus élevé de toute l'Union européenne, presque deux points au dessus de la précédente estimation, de 13,6%.

Du coup, le gouvernement grec a estimé que le déficit atteindrait 9,4% en 2010, contre 8,1% prévu initialement.

Ces nouveaux chiffres montrent que "les problèmes de la Grèce sont loin d'être terminés", a commenté Ben May, économiste chez Capital Economics.


           

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