1- L’année 2008 s’est achevée sur une crise financière mondiale qui n’a pas encore atteint son pic et par la fin de la période de grâce pour les pays producteurs de pétrole, avec un prix du baril dévalué. Dans quelle mesure ces deux évènements peuvent-ils affecter l’Algérie en 2009 et dans quelles proportions ?
Ces événements affectent fortement l’Algérie parce que l’Algérie est très dépendante de l’étranger quant à son alimentation. Il faut savoir que nous importons tout de l’étranger. Les exportations hors pétrole sont négligeables d’une part et d’autre part si les prix du pétrole baissent au-dessous de 30 dollars, ce sera le retour aux emprunts sur les marchés financiers avec les conditions que nous savons.
A la question de savoir si la crise financière a touché les avoirs de l’Algérie à l’étranger, seul le gouvernement peut y répondre. Cette question demande des informations et non une analyse.
2- On entame, une année 2009 charnière au vue de la conjoncture économique, politique et sociale délicate que traverse le pays actuellement. Etes-vous optimiste pour l’avenir et pensez-vous que nos dirigeants seront à la hauteur pour prendre les décisions qui s’imposent afin sortir de la crise ?
Il y a de quoi être pessimiste quand vous voyez ce qui se passe en Algérie : chômage, corruption, violence, etc. Les dirigeants ne sont pas à la hauteur parce que c’est un régime autoritaire qui ne veut pas se réformer et tenir compte de la volonté de la population. L’armée veut encore jouer un rôle politique comme si l’Algérie de 2009 était celle de 1963. A l’époque, il y avait mille étudiants, aujourd’hui il y en a un million. Le pays comptait 10 millions d’habitants ; aujourd’hui il en compte 35 millions. On ne dirige pas de la même manière un pays qui a changé à cette échelle.
3-Bouteflika veut rempiler pour un troisième mandat, malgré son bilan contesté. D’autres candidats veulent défendre leurs « chances » aux présidentielles du mois d’avril. Mais l’on remarque un désintéressement quasi-total de l’opinion algérienne à la chose politique. Le véritable danger ne situe-t-il pas à ce niveau précisément : la rupture entre le peuple et ceux censés le représenter ?
Mais c’est là tout le problème. L’armée désigne aux postes de responsabilités de gens qui n’ont aucune légitimité et donc aucune autorité. C’est de là qu’est issue la crise algérienne. C’est un problème politique. Le président obéit comme un fonctionnaire à des officiers cachés derrière leurs grades. Les candidats qui se présenteront contre le candidat du régime n’ont aucune chance. La presse les appelle « les lièvres ».
4-Si par chance le futur gouvernement voudrait s’attaquer sérieusement à la réforme des institutions algériennes tant attendues, par quel secteur devra-t-il commencer ? Autrement dit, quelles sont les priorités aujourd’hui en Algérie ?
La priorité aujourd’hui est de mettre fin à la violence et de regagner la confiance de la population. La population n’a pas confiance dans les institutions de l’Etat et ceux qui les dirigent. La priorité est de rétablir cette confiance pour que les Algériens se remettent au travail et pensent à l’après-pétrole. Dans cette perspective, il faudrait totalement libérer la justice de la tutelle administrative. La justice en Algérie n’est pas libre et c’est ce qui explique la corruption généralisée.
5- Quelle place occupe l’intellectuel dans la société algérienne contemporaine, et s’acquitte-il de la mission qui lui incombe ?
Les intellectuels n’ont aucun poids parce que la société civile, dont ils sont les fournisseurs en termes d’idées, est très faible. L’intellectuel est un producteur d’idées, de théories, c’est un animateur du débat public autour des questions qui intéressent tout le monde.
6- Un dernier mot ?
Il faut espérer qu’à l’occasion de l’élection présidentielle du mois d’avril 2009, les militaires prennent conscience de la situation du pays et permettent des élections libres afin que la population ait confiance dans son Etat.
Ces événements affectent fortement l’Algérie parce que l’Algérie est très dépendante de l’étranger quant à son alimentation. Il faut savoir que nous importons tout de l’étranger. Les exportations hors pétrole sont négligeables d’une part et d’autre part si les prix du pétrole baissent au-dessous de 30 dollars, ce sera le retour aux emprunts sur les marchés financiers avec les conditions que nous savons.
A la question de savoir si la crise financière a touché les avoirs de l’Algérie à l’étranger, seul le gouvernement peut y répondre. Cette question demande des informations et non une analyse.
2- On entame, une année 2009 charnière au vue de la conjoncture économique, politique et sociale délicate que traverse le pays actuellement. Etes-vous optimiste pour l’avenir et pensez-vous que nos dirigeants seront à la hauteur pour prendre les décisions qui s’imposent afin sortir de la crise ?
Il y a de quoi être pessimiste quand vous voyez ce qui se passe en Algérie : chômage, corruption, violence, etc. Les dirigeants ne sont pas à la hauteur parce que c’est un régime autoritaire qui ne veut pas se réformer et tenir compte de la volonté de la population. L’armée veut encore jouer un rôle politique comme si l’Algérie de 2009 était celle de 1963. A l’époque, il y avait mille étudiants, aujourd’hui il y en a un million. Le pays comptait 10 millions d’habitants ; aujourd’hui il en compte 35 millions. On ne dirige pas de la même manière un pays qui a changé à cette échelle.
3-Bouteflika veut rempiler pour un troisième mandat, malgré son bilan contesté. D’autres candidats veulent défendre leurs « chances » aux présidentielles du mois d’avril. Mais l’on remarque un désintéressement quasi-total de l’opinion algérienne à la chose politique. Le véritable danger ne situe-t-il pas à ce niveau précisément : la rupture entre le peuple et ceux censés le représenter ?
Mais c’est là tout le problème. L’armée désigne aux postes de responsabilités de gens qui n’ont aucune légitimité et donc aucune autorité. C’est de là qu’est issue la crise algérienne. C’est un problème politique. Le président obéit comme un fonctionnaire à des officiers cachés derrière leurs grades. Les candidats qui se présenteront contre le candidat du régime n’ont aucune chance. La presse les appelle « les lièvres ».
4-Si par chance le futur gouvernement voudrait s’attaquer sérieusement à la réforme des institutions algériennes tant attendues, par quel secteur devra-t-il commencer ? Autrement dit, quelles sont les priorités aujourd’hui en Algérie ?
La priorité aujourd’hui est de mettre fin à la violence et de regagner la confiance de la population. La population n’a pas confiance dans les institutions de l’Etat et ceux qui les dirigent. La priorité est de rétablir cette confiance pour que les Algériens se remettent au travail et pensent à l’après-pétrole. Dans cette perspective, il faudrait totalement libérer la justice de la tutelle administrative. La justice en Algérie n’est pas libre et c’est ce qui explique la corruption généralisée.
5- Quelle place occupe l’intellectuel dans la société algérienne contemporaine, et s’acquitte-il de la mission qui lui incombe ?
Les intellectuels n’ont aucun poids parce que la société civile, dont ils sont les fournisseurs en termes d’idées, est très faible. L’intellectuel est un producteur d’idées, de théories, c’est un animateur du débat public autour des questions qui intéressent tout le monde.
6- Un dernier mot ?
Il faut espérer qu’à l’occasion de l’élection présidentielle du mois d’avril 2009, les militaires prennent conscience de la situation du pays et permettent des élections libres afin que la population ait confiance dans son Etat.