Le Brésil accorde l'asile politique à Cesare Battisti


Lundi 2 Février 2009 - 18:21
Le Monde.fr/AFP


Le ministre de la justice brésilien, Tarso Genro, a décidé d'accorder, mardi 13 janvier, le statut de réfugié politique à l'ex-activiste italien d'extrême gauche devenu écrivain, Cesare Battisti, 52 ans.


Après avoir fui la France en 2004, Battisti s'était réfugié au Brésil où il avait été arrêté en 2007. Il était écroué dans l'attente d'une éventuelle extradition vers l'Italie où il avait été condamné à la prison à perpétuité par contumace pour l'assassinat de quatre personnes entre 1977 et 1979.

Battisti, qui nie avoir participé aux quatre homicides dont il est accusé avait quitté clandestinement la France, où il avait trouvé refuge en 1981 sous la présidence du président socialiste François Mitterrand, peu avant que la justice française donne le feu vert à son extradition vers l'Italie en octobre 2004. Dans un entretien publié le week-end dernier dans l'hebdomadaire Epoca, Cesare Battisti avait affirmé craindre pour sa vie s'il était extradé. "Je suis certain que si je vais en Italie, je serai l'objet de vengeance. Je serai assassiné", avait-il assuré.

Il avait appelé Tarso Genro, "qui a lui-même personnellement souffert de la répression politique quand il était militant" sous la dictature militaire (1964-1985), à refuser son extradition. Le ministre de la justice est allé à l'encontre d'une décision du Comité national pour les réfugiés du Brésil, où siègent notamment des représentants du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, qui avait rejeté le 28 novembre sa demande de réfugié politique, ce qui ouvrait la voie à son extradition.

Jusqu'alors, le Brésil avait toujours refusé les demandes d'extradition vers l'Italie d'anciens activistes italiens, notamment des Brigades rouges, considérant qu'ils étaient poursuivis pour des délits de nature politique. Mais en avril, le procureur général de la République, Antonio Fernando Souza, avait rendu un avis favorable à la demande d'extradition de Battisti, refusant de considérer ses crimes comme "politiques". Il avait estimé "qu'ils avaient été marqués par une certaine froideur et un certain mépris pour la vie humaine".


           

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