Le Centre Pompidou expose Kandinsky, fondateur de l'art abstrait


Mardi 7 Avril 2009 - 09:16
AFP/Fabienne FAUR


Après Munich et avant New York, Paris accueille la première rétrospective consacrée depuis 25 ans à l'oeuvre de Vassily Kandinsky, fondateur de l'art abstrait, à l'occasion d'une étape française enrichie par les dessins et manuscrits que conserve le Fonds Kandinsky du Centre Pompidou.


Le Centre Pompidou expose Kandinsky, fondateur de l'art abstrait
L'exposition "Kandinsky" (8 avril - 10 août) présente au Centre Pompidou une centaine de grands formats pour la plupart issus des trois musées les plus riches en Kandinsky - le Lenbachhaus de Munich, le Centre Pompidou grâce au legs de la veuve de l'artiste Nina Kandinsky et le Guggenheim de New York - qui accueillent tout à tour l'accrochage.
Des prêts d'autres musées, de collections particulières ou, pour l'unique étape parisienne, de toiles venues de Tbilissi en Georgie, complètent la manifestation.
"L'idée de départ était de réunir les oeuvres majeures des trois grands fonds", indique à l'AFP Alfred Pacquement, directeur du Musée national d'art moderne du Centre Pompidou, permettant au visiteur de découvrir "un parcours vraiment exhaustif sur un des plus grands peintres du XXe siècle", ajoute-t-il.
La rétrospective qui s'étale sur près de 2.000 m2, retrace la vie et la carrière du peintre, né à Moscou en 1866, enseignant au Bauhaus en Allemagne jusqu'à 1933 et mort à Neuilly-sur-Seine près de Paris en 1944, cinq ans après avoir acquis la nationalité française.
Kandinsky, qui fait des études de droit et d'économie, commence à peindre tard, après avoir été ébloui racontera-t-il par la vue d'une meule peinte par Claude Monet.
Il part étudier à Munich, voyage, et peint en 1907, âge de 41 ans, +La vie mélangée+, que l'on voit pour la première fois en France, sorte de fresque colorée évoquant la Russie traditionnelle, avec ses popes, ses moujiks et les coupoles du Kremlin.
L'œuvre est figurative mais l'on voit déjà l'importance donnée par l'artiste au chromatisme et à la répartition des taches colorées.
Puis "tout va très vite", dit M. Pacquement. Kandinsky s'installe à Murnau en Bavière, travaille avec Jawlensky, rencontre Franz Marc avec qui il fondera le groupe Der Blaue Reiter (Le cavalier bleu).
"Il continue sa peinture figurative mais les éléments de la représentation sont éludés, ou traduits de manière qui n'est pas réaliste. Il donne de plus en plus de place à l'expression chromatique, l'aspect figuratif s'estompe de plus en plus", dit le directeur du MNAM.
En 1911, il peint +Peinture avec cercle+, une toile jamais vue à Paris qui vient de Tbilissi. L'oeuvre est considérée comme le premier tableau abstrait de Kandinsky.
En même temps, il écrit "Le spirituel dans l'art", ouvrage qui connaît un succès immédiat et dans lequel il défend l'art abstrait, théorisant le fait que la peinture doit être, comme la musique, un mode d'expression poétique.
La guerre l'oblige à quitter l'Allemagne, il rentre à Moscou où il met en place notamment, après la Révolution, les musées de province. Sa peinture reprend des éléments réalistes. Alors que Malevitch peint son +Carré blanc sur fond blanc+, on le "considère comme trop classique", dit M. Pacquement.
L'exposition montre de nombreuses oeuvres réalisées au temps de l'école du Bauhaus, où il enseigne à partir de 1922 jusqu'à sa fermeture par les Nazis en 1933. Kandinsky part alors à Paris, une période prolifique, mais souvent rejetée, de sa production, influencée par le surréalisme.
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Le Guggenheim de New York accueille la rétrospective du 18 septembre au 31 janvier 2010.
(tlj sauf le mardi de 11h00 à 21h00. Tarifs: 10 à 12 euros, TR: de 8 à 9 euros. Catalogue Éditions du Centre Pompidou, 360 pages, 44,90 euros)


           

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