"La ligne suivie par cette association, qui est par ailleurs engagée dans un travail tout à fait respectable en France, n'est pas conforme à l'approche adoptée au Maroc pour traiter des questions liées à la situation des femmes", a précisé le ministère. "Conformément à la législation marocaine, elle sera donc interdite."
Comme l'a précisé à Magharebia Hassan Daoudi, membre du secrétariat général du Parti pour la Justice et le Développement, d'obédience islamiste, l'association "doit respecter les particularismes marocains".
L'association n'a pas encore demandé l'autorisation de travailler au Maroc, ont déclaré ses membres, pour lesquelles ce communiqué du ministère a fait l'effet d'une surprise.
Sa présidente Sihem Habchi considère cette interdiction comme une conséquence du "débat initié par les islamistes et certaines associations féministes de l'ancienne école". Elle a souligné que certaines ont accusé son association de vouloir transposer les problèmes français au Maroc.
"Ni Putes Ni Soumises" est un mouvement féministe fondé à Paris en 2003 par la Franco-Algérienne Fadela Amara (actuelle secrétaire d'Etat française chargée de la politique de la ville) visant à lutter contre la violence envers les femmes musulmanes dans les banlieues françaises. Cette association milite également en faveur des droits des femmes et contre les mauvais traitements sociaux, comme la pression en faveur du port du hijab, l'abandon scolaire ou les mariages précoces et arrangés.
"La coercition des filles en faveur du mariage est considérée comme un problème euro-méditerranéen, tout comme l'éducation des filles, et ils font partie de nos priorités au Maroc", a déclaré Mme Habchi.
Cette interdiction intervient vraisemblablement en réaction aux propos tenus fin décembre par Zeineb Zulfakar, l'une des fondatrices de cette association. Elle avait à l'époque déclaré que l'association envisageait d'ouvrir un bureau au Maroc le 8 mars, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, au vu des problèmes persistants "concernant les femmes, en dépit des efforts faits par les associations marocaines".
"En ouvrant un bureau au Maroc, notre association viserait à soutenir le dynamisme marocain qui a fait de la situation des femmes une question centrale", a déclaré Mme Habchi. "Je comprends que le nom de cette association soit difficile à porter au Maroc, mais il reflète une dure réalité, violente en elle-même."
L'interdiction de "Ni Putes Ni Soumises" "n'est pas une mesure très sage", a déclaré la présidente de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme Khadija Riyadi. Alors qu'il existe des bureaux de plusieurs associations internationales au Maroc", elle explique ne pas comprendre pourquoi "Ni Putes Ni Soumises" ne pourrait disposer d'une représentation dans le pays.
"Cette décision est sans fondement", a-t-elle poursuivi, "parce que cette association n'a encore déposé aucune demande d'ouverture d'un bureau au Maroc. Elle s'inscrit donc dans le procès d'intention que le ministère a récemment lancé. Comment le ministère peut-il connaître l'approche qui sera adoptée par cette association au Maroc et savoir si ce sera la même que celle adoptée en France ?"
Comme l'a précisé à Magharebia Hassan Daoudi, membre du secrétariat général du Parti pour la Justice et le Développement, d'obédience islamiste, l'association "doit respecter les particularismes marocains".
L'association n'a pas encore demandé l'autorisation de travailler au Maroc, ont déclaré ses membres, pour lesquelles ce communiqué du ministère a fait l'effet d'une surprise.
Sa présidente Sihem Habchi considère cette interdiction comme une conséquence du "débat initié par les islamistes et certaines associations féministes de l'ancienne école". Elle a souligné que certaines ont accusé son association de vouloir transposer les problèmes français au Maroc.
"Ni Putes Ni Soumises" est un mouvement féministe fondé à Paris en 2003 par la Franco-Algérienne Fadela Amara (actuelle secrétaire d'Etat française chargée de la politique de la ville) visant à lutter contre la violence envers les femmes musulmanes dans les banlieues françaises. Cette association milite également en faveur des droits des femmes et contre les mauvais traitements sociaux, comme la pression en faveur du port du hijab, l'abandon scolaire ou les mariages précoces et arrangés.
"La coercition des filles en faveur du mariage est considérée comme un problème euro-méditerranéen, tout comme l'éducation des filles, et ils font partie de nos priorités au Maroc", a déclaré Mme Habchi.
Cette interdiction intervient vraisemblablement en réaction aux propos tenus fin décembre par Zeineb Zulfakar, l'une des fondatrices de cette association. Elle avait à l'époque déclaré que l'association envisageait d'ouvrir un bureau au Maroc le 8 mars, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, au vu des problèmes persistants "concernant les femmes, en dépit des efforts faits par les associations marocaines".
"En ouvrant un bureau au Maroc, notre association viserait à soutenir le dynamisme marocain qui a fait de la situation des femmes une question centrale", a déclaré Mme Habchi. "Je comprends que le nom de cette association soit difficile à porter au Maroc, mais il reflète une dure réalité, violente en elle-même."
L'interdiction de "Ni Putes Ni Soumises" "n'est pas une mesure très sage", a déclaré la présidente de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme Khadija Riyadi. Alors qu'il existe des bureaux de plusieurs associations internationales au Maroc", elle explique ne pas comprendre pourquoi "Ni Putes Ni Soumises" ne pourrait disposer d'une représentation dans le pays.
"Cette décision est sans fondement", a-t-elle poursuivi, "parce que cette association n'a encore déposé aucune demande d'ouverture d'un bureau au Maroc. Elle s'inscrit donc dans le procès d'intention que le ministère a récemment lancé. Comment le ministère peut-il connaître l'approche qui sera adoptée par cette association au Maroc et savoir si ce sera la même que celle adoptée en France ?"