Le Maroc souhaite un plus fort engagement politique des expatriés


Dimanche 8 Mars 2009 - 11:00
Magharebia.com/Sarah Touahri


Le Conseil de la Communauté Marocaine de l'Etranger (CCME) accélère le débat sur l'implication des expatriés dans le paysage politique national. Longtemps demandé par les Marocains vivant à l'étranger, ce sujet a été discuté lors de la première conférence internationale des institutions et des conseils de l'émigration à Rabat, les 3 et 4 mars.


Le Maroc souhaite un plus fort engagement politique des expatriés
Cette réunion, la première de son genre, a vu la participation d'un millier de ministres, de responsables, d'experts, d'expatriés et de spécialistes des migrations.
Selon le Haut Commissariat au Plan, il y a à peu près 3,2 millions de Marocains vivant à l'étranger, dont 54,6 pour cent sont des hommes.
Actuellement, il existe une volonté politique d'intégrer ces expatriés dans la vie politique du pays, comme l'atteste la création du Conseil de la Communauté Marocaine de l'Etranger.
"Cette instance travaille actuellement sur les conditions d'une plus forte participation des communautés marocaines dans le développement du pays et examine la manière dont elles peuvent exercer leur droit à une participation politique. Nous pouvons nous inspirer des expériences de pays qui nous ont précédé en la matière, comme l'Espagne, l'Italie et le Portugal", a indiqué le président du Conseil, Driss Yazami.
"Malgré les expériences différentes présentées lors de cette conférence, les communautés expatriées partagent le besoin de s'intégrer dans leurs pays d'accueil, tout en souhaitant maintenir des liens étroits avec leurs pays d'origine", a-t-il ajouté.
Actuellement, le débat se centre sur les manières d'impliquer les Marocains vivant à l'étranger dans les affaires de politique intérieure de leur pays.
Mohamed Ameur, vice-ministre en charge des Marocains vivant à l'étranger, a expliqué que les Marocains restent attachés à leur pays d'origine et expriment un certain nombre de besoins. "Je ne peux commenter la question à ce stade ; la tâche en a été confiée au CCME, qui trouvera les meilleurs moyens de garantir la participation politique effective des expatriés marocains", a-t-il expliqué à Magharebia lors de cette conférence.
"Le sujet a été débattu lors des discussions sur la réforme du code électoral au parlement, sans toutefois parvenir à des résultats satisfaisants", a expliqué Lahcen Daoudi, député du Parti pour la Justice et le Développement. Il a ajouté que son parti avait proposé le système des listes pour chaque région du monde, dans le but d'assurer la participation politique de la communauté expatriée.
La présidente du groupe parlementaire d'Istiqlal, Latifa Bennani Smires, a déclaré que son parti soulevait cette question depuis plusieurs années, car "il est essentiel pour la communauté marocaine expatriée de pouvoir exercer ses pleins droits en tant que citoyens. Il reste à trouver la manière dont elle peut exercer ces droits, ce qui doit faire l'objet d'une étude très poussée."
"L'expérience française dans ce domaine est un succès", a déclaré Sahnou Larbi, un expatrié en France.
"Le Maroc… doit à nouveau regarder [vers la France] pour ce qui a trait à l'implication politique de ses ressortissants. Les Français vivant à l'étranger sont représentés au Sénat par douze sénateurs. Il existe également le Haut Conseil des Expatriés français, qui fonctionne depuis 1948. Ce conseil transmet au gouvernement les opinions de ses membres sur les questions impliquant la communauté française, en particulier les projets de législation", a-t-il expliqué.


           

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