C'est la première exposition du musée d'art contemporain depuis la révélation de ses déboires financiers. Dan Graham, artiste conceptuel originaire de New York, est venu exprimer sa solidarité avec la communauté artistique locale, à qui il dédie sa première rétrospective américaine : "Ma plus grande inspiration a été de vivre à Los Angeles !"
Car le MoCA est en crise. En novembre 2008, pour remédier à la baisse de son fonds de réserve, le musée a envisagé la vente d'une partie de ses collections d'art contemporain, parmi les plus belles au monde, la fusion avec une autre institution, ou encore la fermeture de son siège de Grand Avenue, conçu par l'architecte japonais Arata Isozaki. La gestion de la direction et des administrateurs fait l'objet d'une enquête du ministère de la justice de l'Etat de Californie, chargé de superviser les organismes à but non lucratif.
La mobilisation pour sauver le MoCA s'est vite organisée, grâce au réseau Facebook, autour d'artistes comme Alexis Smith, Richard Jackson, Cindy Bernard... "Le MoCA est un musée fantastique, qui a monté des expositions qu'aucun autre musée n'aurait faites", affirme le performer Paul McCarthy, venu soutenir son ami Dan Graham, "mais il manque de financement, et les gens riches doivent intervenir et y mettre de leur poche !"
L'entrepreneur, philanthrope et collectionneur, Eli Broad - qui pendant la crise des années 1990 avait organisé le sauvetage du Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry - est venu au secours du MoCA. La Broad Foundation s'est engagée à hauteur de 30 millions de dollars et a appelé d'autres donateurs à soutenir le musée et ses deux annexes, le Geffen Contemporary, dans le quartier de Little Tokyo, et le MoCA Pacific Design Center à West Hollywood.
"e corridor des arts"
Fin décembre, Jeremy Strick, directeur du MoCA depuis neuf ans, a démissionné, ainsi que plusieurs membres du conseil d'administration. Puis un plan de redressement a été appliqué. Fin janvier, le MoCA a licencié 20 % de ses effectifs, soit 32 employés, et annoncé une réduction des dépenses d'environ 4,4 millions de dollars par an, "afin de poser de nouvelles bases qui garantissent la stabilité financière du musée à long terme, avec une gestion efficace et précise", a déclaré son directeur financier Charles Young. Le musée lance une collecte de fonds "agressive", et va recruter "de nouveaux administrateurs consciencieux, afin de poursuivre ensemble la mission exceptionnelle du musée".
Le MoCA n'est pas seul à souffrir. La récession économique affecte tout le "corridor des arts" du centre-ville. Le grand projet de tours imaginé par Frank Gehry sur Grand Avenue a du mal à sortir de terre. D'autres institutions culturelles californiennes, tributaires des contributions caritatives, sont affectées.
Au Lacma (Los Angeles County Museum of Art), "la fréquentation du musée reste toujours forte, mais nous attendons un déclin de nos revenus", estime un porte-parole du complexe, qui a ouvert, en février 2008, une aile conçue par l'architecte italien Renzo Piano. Les embauches sont gelées, les dépenses et déplacements réduits et des retards sont annoncés dans la rénovation de Lacma West (l'ancien grand magasin May Co.), à l'angle de l'avenue Fairfax.
Les compagnies de théâtre ne se portent pas mieux. Gilbert Cates, directeur de la Geffen Playhouse à Westwood, a fait des coupes sévères dans ses budgets de production, "mais jusqu'où l'oiseau peut-il encore voler ?", demande celui qui a produit la cérémonie des Oscars. Malgré l'éventualité de crédits alloués aux arts dans le plan de stimulation de l'économie de la Maison Blanche, sur la Côte ouest, on ne compte guère sur les aides fédérales.
Car le MoCA est en crise. En novembre 2008, pour remédier à la baisse de son fonds de réserve, le musée a envisagé la vente d'une partie de ses collections d'art contemporain, parmi les plus belles au monde, la fusion avec une autre institution, ou encore la fermeture de son siège de Grand Avenue, conçu par l'architecte japonais Arata Isozaki. La gestion de la direction et des administrateurs fait l'objet d'une enquête du ministère de la justice de l'Etat de Californie, chargé de superviser les organismes à but non lucratif.
La mobilisation pour sauver le MoCA s'est vite organisée, grâce au réseau Facebook, autour d'artistes comme Alexis Smith, Richard Jackson, Cindy Bernard... "Le MoCA est un musée fantastique, qui a monté des expositions qu'aucun autre musée n'aurait faites", affirme le performer Paul McCarthy, venu soutenir son ami Dan Graham, "mais il manque de financement, et les gens riches doivent intervenir et y mettre de leur poche !"
L'entrepreneur, philanthrope et collectionneur, Eli Broad - qui pendant la crise des années 1990 avait organisé le sauvetage du Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry - est venu au secours du MoCA. La Broad Foundation s'est engagée à hauteur de 30 millions de dollars et a appelé d'autres donateurs à soutenir le musée et ses deux annexes, le Geffen Contemporary, dans le quartier de Little Tokyo, et le MoCA Pacific Design Center à West Hollywood.
"e corridor des arts"
Fin décembre, Jeremy Strick, directeur du MoCA depuis neuf ans, a démissionné, ainsi que plusieurs membres du conseil d'administration. Puis un plan de redressement a été appliqué. Fin janvier, le MoCA a licencié 20 % de ses effectifs, soit 32 employés, et annoncé une réduction des dépenses d'environ 4,4 millions de dollars par an, "afin de poser de nouvelles bases qui garantissent la stabilité financière du musée à long terme, avec une gestion efficace et précise", a déclaré son directeur financier Charles Young. Le musée lance une collecte de fonds "agressive", et va recruter "de nouveaux administrateurs consciencieux, afin de poursuivre ensemble la mission exceptionnelle du musée".
Le MoCA n'est pas seul à souffrir. La récession économique affecte tout le "corridor des arts" du centre-ville. Le grand projet de tours imaginé par Frank Gehry sur Grand Avenue a du mal à sortir de terre. D'autres institutions culturelles californiennes, tributaires des contributions caritatives, sont affectées.
Au Lacma (Los Angeles County Museum of Art), "la fréquentation du musée reste toujours forte, mais nous attendons un déclin de nos revenus", estime un porte-parole du complexe, qui a ouvert, en février 2008, une aile conçue par l'architecte italien Renzo Piano. Les embauches sont gelées, les dépenses et déplacements réduits et des retards sont annoncés dans la rénovation de Lacma West (l'ancien grand magasin May Co.), à l'angle de l'avenue Fairfax.
Les compagnies de théâtre ne se portent pas mieux. Gilbert Cates, directeur de la Geffen Playhouse à Westwood, a fait des coupes sévères dans ses budgets de production, "mais jusqu'où l'oiseau peut-il encore voler ?", demande celui qui a produit la cérémonie des Oscars. Malgré l'éventualité de crédits alloués aux arts dans le plan de stimulation de l'économie de la Maison Blanche, sur la Côte ouest, on ne compte guère sur les aides fédérales.