Le chaos en Libye depuis la chute de Kadhafi


Mercredi 26 Décembre 2018 - 11:21
AFP


Tripoli - La Libye, secouée mardi par une attaque "terroriste" contre le ministère des Affaires étrangères à Tripoli, a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.


Le pays est notamment dirigé par deux autorités rivales: à Tripoli, le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, soutenu par la communauté internationale, et dans l'Est, un cabinet parallèle appuyé par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par Khalifa Haftar.

En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe, une contestation violemment réprimée par le régime Kadhafi débute à Benghazi (est), avant de s'étendre. En mars, une coalition emmenée par Washington, Paris et Londres lance une offensive après un feu vert de l'ONU.

Le 20 octobre, Mouammar Kadhafi, en fuite depuis août et la prise de son QG à Tripoli par les rebelles, est tué dans le dernier assaut contre sa région d'origine, Syrte.

Le 23 octobre, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, proclame la "libération totale" du pays.

En août 2012, le CNT remet ses pouvoirs au Congrès général national (CGN, Parlement), élu un mois plus tôt.



Le 11 septembre 2012, quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens, sont tués dans une attaque contre leur consulat à Benghazi. Un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda est montré du doigt.

Le 23 avril 2013, un attentat à la voiture piégée vise l'ambassade de France à Tripoli, blessant deux gardes français. La plupart des ambassades étrangères ferment.



Le 16 mai 2014, Khalifa Haftar, proche de l'Egypte et des Emirats arabes unis, lance une opération contre les groupes jihadistes à Benghazi. Plusieurs officiers rallient l'ANL.

Le 25 juin 2014, après de nouvelles élections, le CGN est remplacé par un Parlement dominé par les anti-islamistes.

Fin août, après des semaines de combats, une coalition de milices, "Fajr Libya", s'empare de Tripoli et réinstalle le CGN. Un gouvernement est mis en place.

Le gouvernement d'Abdallah al-Theni et un Parlement élu en juin s'exilent dans l'Est. Le pays se retrouve avec deux gouvernements et deux parlements.

En décembre 2015, après des mois de négociations, des représentants de la société civile et des députés signent à Skhirat (Maroc) un accord parrainé par l'ONU. Un gouvernement d'union nationale (GNA) est proclamé.

En mars 2016, son chef Fayez al-Sarraj parvient à s'installer à Tripoli.



le 25 juillet 2017, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar, réunis en région parisienne s'engagent à oeuvrer pour sortir le pays du chaos, appelant à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections.

Le 29 mai 2018, quelques semaines après une attaque du groupe Etat islamique (EI) contre le siège de la Commission électorale à Tripoli (14 morts), MM. Sarraj et Haftar notamment s'engagent à Paris à collaborer pour organiser des législatives et présidentielle en décembre 2018.



Le 14 juin 2018, des groupes armés attaquent deux sites dans le Nord-Est par lesquels le pétrole libyen est acheminé vers l'étranger.

Le 25, l'ANL annonce la prise de "contrôle total" de cette région surnommée le "Croissant pétrolier". Le maréchal Haftar, qui réclame une part plus grande des revenus du pétrole, confie la gestion de plusieurs sites aux autorités parallèles, avant de faire marche arrière.

Le 28, ses forces s'emparent de Derna, bastion des islamistes radicaux et seule ville de la région orientale qui échappait à son contrôle.



Fin août, des groupes armés tentent d'entrer dans Tripoli, se heurtant aux milices de la capitale.

Le 24 septembre, le chef de la mission de l'ONU en Libye Ghassan Salamé estime "nécessaire de libérer le gouvernement de l'emprise des groupes armés". Il affirme le 8 novembre que le processus électoral devrait démarrer au printemps 2019.



Enième tentative pour sortir le pays de l'ornière, une conférence internationale à Palerme (12-13 novembre), est plombée par le boycott du maréchal Haftar et par le coup de colère de la Turquie qui quitte la réunion.

Le 6 décembre, le président de la Haute commission nationale électorale (HNEC), Imed al-Sayeh, affirme qu'un référendum sur une nouvelle Constitution pourrait se tenir en février 2019 si les conditions de sécurité sont réunies.


           

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