La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a salué “un grand maître”, “acteur élégant, attachant, populaire.”
Voix chaude et inamovible moustache, l‘acteur aura décliné “le bonheur de jouer” au fil de 150 films et téléfilms et plusieurs dizaines de pièces de théâtre.
Une carrière exceptionnelle - “il sait tout jouer” disaient de lui ses amis - récompensée par trois Césars : meilleur second rôle pour “Que la fête commence” de Bertrand Tavernier en 1976, meilleur acteur pour Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer en 1978 et un César d‘honneur pour l‘ensemble de sa carrière en 1999.
Orfèvre de l‘autodérision, il plaisantait il y a peu encore sur sa retraite maintes fois repoussée, flétrissant les rôles de “pépé” qu‘on lui proposait. Dans “Floride”, sorti en août 2015, il interprétait un homme cerné par la maladie d‘Alzheimer.
Après Annie Girardot, Philippe Noiret, Claude Rich, Bruno Crémer, il quitte à son tour la joyeuse “bande du Conservatoire” qu‘il forma également au début des années 1950 avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Pierre Vernier, derniers témoins de cette époque de liberté et d‘amitié.
C‘est grâce à Jean-Pierre Marielle, empêché, et Jean-Paul Belmondo, rôle-titre, qu‘il put tourner dans “Cartouche” (1962) dans le rôle de “La Taupe”.
TRAGI-COMÉDIE
Il débute sur les planches à 23 ans puis enchaîne les seconds rôles au cinéma avant de devenir un acteur de premier plan dans “Les Feux de la Chandeleur” en 1972. Ce furent ensuite “Il faut tuer Birgitt Haas”, “L‘Horloger de Saint-Paul”, “Que la Fête commence”...
Yves Robert le propulse aux sommets de la comédie avec “Le Grand Blond avec une chaussure noire”, “Le Retour du Grand Blond” (1972-74), “Un éléphant ça trompe énormément” et sa suite, “Nous irons tous au paradis” (1976-19747). Des “chefs-d‘oeuvre d‘humanisme” dira-t-il.
Dans les années 80 et 90, Patrice Leconte le met en scène dans “Tandem”, “Le Mari de la coiffeuse”, “Ridicule” et “Les Grands Ducs”.
Il n‘hésite pas non plus à accepter les “navets” pour assouvir sa passion, née lors du tournage de “Cartouche” : les chevaux.
Il fut effaré à la vue d‘une Rossinante famélique que le réalisateur américain Terry Gilliam lui imposa dans “Don Quichotte” en 2000, un tournage catastrophe pour un film qui ne vit jamais le jour et laissa Jean Rochefort terrassé - il dut arrêter en raison d‘une double hernie discale - et déprimé.
Car au-delà de cet humour et de ce flegme tout britanniques, Jean Rochefort, qui fut profondément marqué par les scènes d’épuration à la Libération et chérissait Louis-Ferdinand Céline, cultivait le sens du “tragique” de l‘existence.
“Parce que faites gaffe les jeunes, l‘homme est horrible! C‘est quand même le seul mammifère sur terre qui tue ses congénères. Quand deux lions s‘embrouillent, ils se mettent une branlée et après ils partent. Nous, c‘est pas ça. J‘aimerais aider à le faire comprendre”, avait-il déclaré un jour.
Voix chaude et inamovible moustache, l‘acteur aura décliné “le bonheur de jouer” au fil de 150 films et téléfilms et plusieurs dizaines de pièces de théâtre.
Une carrière exceptionnelle - “il sait tout jouer” disaient de lui ses amis - récompensée par trois Césars : meilleur second rôle pour “Que la fête commence” de Bertrand Tavernier en 1976, meilleur acteur pour Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer en 1978 et un César d‘honneur pour l‘ensemble de sa carrière en 1999.
Orfèvre de l‘autodérision, il plaisantait il y a peu encore sur sa retraite maintes fois repoussée, flétrissant les rôles de “pépé” qu‘on lui proposait. Dans “Floride”, sorti en août 2015, il interprétait un homme cerné par la maladie d‘Alzheimer.
Après Annie Girardot, Philippe Noiret, Claude Rich, Bruno Crémer, il quitte à son tour la joyeuse “bande du Conservatoire” qu‘il forma également au début des années 1950 avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Pierre Vernier, derniers témoins de cette époque de liberté et d‘amitié.
C‘est grâce à Jean-Pierre Marielle, empêché, et Jean-Paul Belmondo, rôle-titre, qu‘il put tourner dans “Cartouche” (1962) dans le rôle de “La Taupe”.
TRAGI-COMÉDIE
Il débute sur les planches à 23 ans puis enchaîne les seconds rôles au cinéma avant de devenir un acteur de premier plan dans “Les Feux de la Chandeleur” en 1972. Ce furent ensuite “Il faut tuer Birgitt Haas”, “L‘Horloger de Saint-Paul”, “Que la Fête commence”...
Yves Robert le propulse aux sommets de la comédie avec “Le Grand Blond avec une chaussure noire”, “Le Retour du Grand Blond” (1972-74), “Un éléphant ça trompe énormément” et sa suite, “Nous irons tous au paradis” (1976-19747). Des “chefs-d‘oeuvre d‘humanisme” dira-t-il.
Dans les années 80 et 90, Patrice Leconte le met en scène dans “Tandem”, “Le Mari de la coiffeuse”, “Ridicule” et “Les Grands Ducs”.
Il n‘hésite pas non plus à accepter les “navets” pour assouvir sa passion, née lors du tournage de “Cartouche” : les chevaux.
Il fut effaré à la vue d‘une Rossinante famélique que le réalisateur américain Terry Gilliam lui imposa dans “Don Quichotte” en 2000, un tournage catastrophe pour un film qui ne vit jamais le jour et laissa Jean Rochefort terrassé - il dut arrêter en raison d‘une double hernie discale - et déprimé.
Car au-delà de cet humour et de ce flegme tout britanniques, Jean Rochefort, qui fut profondément marqué par les scènes d’épuration à la Libération et chérissait Louis-Ferdinand Céline, cultivait le sens du “tragique” de l‘existence.
“Parce que faites gaffe les jeunes, l‘homme est horrible! C‘est quand même le seul mammifère sur terre qui tue ses congénères. Quand deux lions s‘embrouillent, ils se mettent une branlée et après ils partent. Nous, c‘est pas ça. J‘aimerais aider à le faire comprendre”, avait-il déclaré un jour.