Ce fondateur de la plus grande galerie marchande nippone de mode en ligne rappelle ces Japonais qui, à l'époque de la bulle boursière et immobilière de la fin des années 1980, emportaient pour des sommes folles des oeuvres d'impressionnistes comme ils investissaient dans l'immobilier et les entreprises.
Mais lui jure être un "collectionneur ordinaire" et suivre son instinct sans chercher les conseils de spécialistes du marché de l'art. "J'achète simplement ce que je trouve beau. C'est tout. J'aime les grandes oeuvres et l'histoire qui est derrière elles, mais les posséder n'est pas une fin en soi", a-t-il confié dans un entretien accordé par courriel à l'AFP.
Plutôt que d'enfermer jalousement le grand tableau (1,83 m sur 1,73 m) sans titre du peintre new-yorkais mort d'une overdose à l'âge de 27 ans en 1988, il compte le prêter à des galeries à travers le monde.
"J'espère qu'il donnera autant de joie à d'autres qu'à moi et que ce chef-d'oeuvre du jeune Basquiat alors âgé de 21 ans inspirera les générations futures. Je veux prêter à des institutions et expositions à travers le monde cette pièce qui n'a pas été vue du grand public pendant plus de 30 ans", affirme-t-il.
- Naissance d'un musée -
Cet homme d'affaires de 41 ans, qui se voyait rockeur dans sa jeunesse, a déjà raflé des oeuvres de Pablo Picasso, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Alexander Calder ou Jeff Koons, ainsi qu'un autre Basquiat. Il a créé une fondation destinée à soutenir la création et sensibiliser le public. Il ambitionne à présent de créer un musée d'art contemporain dans sa ville de Chiba à l'est de Tokyo.
Ses motivations et son style tranchent avec les méthodes d'autres acteurs japonais du marché de l'art, dont les acquisitions étaient de purs investissements ou des marques de réussite sociale, jusqu'à l'arrogance parfois.
Le magnat du papier Ryoei Saito avait ainsi acheté le "Portrait du Dr. Gachet" de Vincent Van Gogh pour 82,5 millions de dollars à New York en 1990 et le "Bal du Moulin de la Galette" d'Auguste Renoir pour 78,1 millions. Il avait fait hurler en annonçant qu'il ferait placer les toiles dans son cercueil pour qu'elles soient incinérées avec son corps, puis s'était ultérieurement rétracté. M. Saito est mort en 1996. Les oeuvres lui ont survécu.
"De nombreux Japonais se précipitaient pour investir dans la peinture pendant la bulle économique", rappelle Shinji Hasada, de la maison de ventes aux enchères Shinwa Art Auction. Les données des douanes montrent des importations d'oeuvres d'art estimées à 246 millions de dollars en 1985, un chiffre qui a bondi à 3,4 milliards en 1990. Mais le marché de l'art au Japon n'est plus qu'un vingtième de ce qu'il était au plus fort de la bulle, explique M. Hasada.
- Effet Pygmalion -
D'autres passionnés ont donné un coup de fouet au monde de l'art au Japon, tels Soichiro Fukutake, qui, alors qu'il était président de la maison d'ouvrages et services éducatifs Benesse, a transformé Naoshima, petite île de la mer intérieure de Seto au Japon, en havre d'art avec la complicité de son ami architecte Tadao Ando.
Plus de deux décennies plus tard, M. Hasada voit en Yusaku Maezawa un nouveau protecteur des arts. "Toutes les périodes de l'Histoire ont vu apparaître des mécènes et il est celui que nous attendions", affirme-t-il.
"Pour les jeunes comme moi", confie à l'AFP Yukimasa Ida, 27 ans, lauréat d'un prix de sa fondation, "il est un collectionneur d'un genre pratiquement jamais vu au Japon (...) par la façon dont il révèle et influence de jeunes artistes".
M. Maezawa a créé en 1998 la société Start Today qui détient notamment le site internet de vente de vêtements ZOZOTOWN. Il est à présent la 11e personne la plus riche du Japon avec une fortune estimée à 3,5 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros), similaire à celle du président des Etats-Unis Donald Trump, selon le classement du magazine américain Forbes.
Mais lui jure être un "collectionneur ordinaire" et suivre son instinct sans chercher les conseils de spécialistes du marché de l'art. "J'achète simplement ce que je trouve beau. C'est tout. J'aime les grandes oeuvres et l'histoire qui est derrière elles, mais les posséder n'est pas une fin en soi", a-t-il confié dans un entretien accordé par courriel à l'AFP.
Plutôt que d'enfermer jalousement le grand tableau (1,83 m sur 1,73 m) sans titre du peintre new-yorkais mort d'une overdose à l'âge de 27 ans en 1988, il compte le prêter à des galeries à travers le monde.
"J'espère qu'il donnera autant de joie à d'autres qu'à moi et que ce chef-d'oeuvre du jeune Basquiat alors âgé de 21 ans inspirera les générations futures. Je veux prêter à des institutions et expositions à travers le monde cette pièce qui n'a pas été vue du grand public pendant plus de 30 ans", affirme-t-il.
- Naissance d'un musée -
Cet homme d'affaires de 41 ans, qui se voyait rockeur dans sa jeunesse, a déjà raflé des oeuvres de Pablo Picasso, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Alexander Calder ou Jeff Koons, ainsi qu'un autre Basquiat. Il a créé une fondation destinée à soutenir la création et sensibiliser le public. Il ambitionne à présent de créer un musée d'art contemporain dans sa ville de Chiba à l'est de Tokyo.
Ses motivations et son style tranchent avec les méthodes d'autres acteurs japonais du marché de l'art, dont les acquisitions étaient de purs investissements ou des marques de réussite sociale, jusqu'à l'arrogance parfois.
Le magnat du papier Ryoei Saito avait ainsi acheté le "Portrait du Dr. Gachet" de Vincent Van Gogh pour 82,5 millions de dollars à New York en 1990 et le "Bal du Moulin de la Galette" d'Auguste Renoir pour 78,1 millions. Il avait fait hurler en annonçant qu'il ferait placer les toiles dans son cercueil pour qu'elles soient incinérées avec son corps, puis s'était ultérieurement rétracté. M. Saito est mort en 1996. Les oeuvres lui ont survécu.
"De nombreux Japonais se précipitaient pour investir dans la peinture pendant la bulle économique", rappelle Shinji Hasada, de la maison de ventes aux enchères Shinwa Art Auction. Les données des douanes montrent des importations d'oeuvres d'art estimées à 246 millions de dollars en 1985, un chiffre qui a bondi à 3,4 milliards en 1990. Mais le marché de l'art au Japon n'est plus qu'un vingtième de ce qu'il était au plus fort de la bulle, explique M. Hasada.
- Effet Pygmalion -
D'autres passionnés ont donné un coup de fouet au monde de l'art au Japon, tels Soichiro Fukutake, qui, alors qu'il était président de la maison d'ouvrages et services éducatifs Benesse, a transformé Naoshima, petite île de la mer intérieure de Seto au Japon, en havre d'art avec la complicité de son ami architecte Tadao Ando.
Plus de deux décennies plus tard, M. Hasada voit en Yusaku Maezawa un nouveau protecteur des arts. "Toutes les périodes de l'Histoire ont vu apparaître des mécènes et il est celui que nous attendions", affirme-t-il.
"Pour les jeunes comme moi", confie à l'AFP Yukimasa Ida, 27 ans, lauréat d'un prix de sa fondation, "il est un collectionneur d'un genre pratiquement jamais vu au Japon (...) par la façon dont il révèle et influence de jeunes artistes".
M. Maezawa a créé en 1998 la société Start Today qui détient notamment le site internet de vente de vêtements ZOZOTOWN. Il est à présent la 11e personne la plus riche du Japon avec une fortune estimée à 3,5 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros), similaire à celle du président des Etats-Unis Donald Trump, selon le classement du magazine américain Forbes.