"Il est difficile de faire l'éloge d'un homme... encore plus difficile de faire celle d'un géant de l'Histoire, qui a conduit une nation vers la justice", a déclaré le président américain acclamé par la foule.
Répétant son admiration pour celui "qui a montré le pouvoir de l'action", Barack Obama n'a pas hésité à dénoncer une certaine hypocrisie dans les louanges qui s'élèvent du monde entier depuis l'annonce de sa mort, jeudi dernier.
"Il y a trop de dirigeants qui se disent solidaires du combat de Mandela pour la liberté, mais ne tolèrent pas l'opposition de leur propre peuple", a-t-il tonné devant un parterre sans précédent d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Parmi eux se trouvaient des représentants du régime chinois ou le président zimbabwéen Robert Mugabe, dont les pays sont régulièrement dénoncés par les défenseurs des droits de l'homme.
En marge de l'hommage à Mandela, apôtre de la réconciliation, M. Obama a provoqué la surprise en serrant la main de son homologue cubain Raùl Castro. Selon l'un des ses conseillers, il a pris cette initiative pour montrer une nouvelle fois sa volonté de briser la glace, alors que les deux pays sont en froid depuis le début des années 1960.
Les médias officiels cubains ont immédiatement salué un geste d'espoir.
Barack Obama a aussi dressé un parallèle entre le "triomphe" de Nelson Mandela contre le régime d'apartheid et la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis.
"Michelle et moi sommes les bénéficiaires de cette lutte", a-t-il dit, comparant Mandela à ses héros personnels, dont les pères fondateurs américains et le président assassiné Abraham Lincoln qui avait libéré les esclaves noirs.
La cérémonie d'hommage a pris fin après quatre heures de discours officiels qui ont parfois semblé en décalage avec la volonté manifeste du public de célébrer Nelson Mandela de manière festive.
Atmosphère de fête
Dès sept heures du matin, les premiers admirateurs de Mandela étaient arrivés dans le stade de Soccer city, dansant et reprenant en chœur des chants hérités des années de lutte contre l'apartheid.
Dans leur répertoire: "Siyaya e Pitoli" (Nous allons à Pretoria - la capitale, symbole du pouvoir), Shosholoza (le bruit des trains qui amenaient les Noirs travailler dans les mines)...
"Quand on entend cette clameur, quand on voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage", avait alors commenté le Premier ministre David Cameron.
"Bien sûr, j'ai pleuré toute la journée après sa mort, mais aujourd'hui est une célébration", confirmait sans tristesse aucune Tiisetzo Nkomo, choriste de 49 ans.
Mais une forte pluie, la succession de discours officiels et une piètre sonorisation ont peu à peu douché les ardeurs des 50.000 à 60.000 participants, qui ont parfois manifesté une certaine agitation.
"Je ne vous donnerai pas ma bénédiction avant que vous tous soyez silencieux", leur a lancé en riant l'ancien archevêque anglican du Cap Desmond Tutu pour conclure la cérémonie.
"Je veux voir le monde célébrer la vie d'une icône extraordinaire", a-t-il lancé, avant de prier dans plusieurs langues sud-africaines, dont l'afrikaans, la langue des premiers colons blancs, au pouvoir sous l'apartheid.
Lors de ses 27 années de prison, Nelson Mandela avait aussi appris la langue de ses oppresseurs, à qui il n'a cessé de tendre la main après son élection comme président en 1994.
Mandela doit sourire là-haut
"L'Afrique du Sud a perdu un père. Le monde a perdu un ami cher et un mentor", a ainsi lancé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans son éloge funèbre.
"Regardez ce stade: nous voyons des dirigeants qui représentent de nombreuses opinions et des gens de toutes les classes sociales. Ils sont tous là unis", a-t-il ajouté.
Keffiehs, fez, boubous, costumes sombres, soutanes... Les rangs des hôtes officiels reflétaient en effet l'universalité du prestige de Nelson Mandela.
"Je suis sûr que Mandela doit sourire là-haut" en regardant cette assemblée, a renchéri le porte-parole de la famille, le général Thanduxolo Mandela. Il y a "des forts et des faibles, des riches et des pauvres, des puissants et des gens ordinaires", a-t-il noté.
Le président sud-africain Jacob Zuma, un peu chahuté par la foule, a promis en conclusion de poursuivre le travail engagé par Nelson Mandela. "En son honneur, nous nous engageons à continuer de construire une Nation basée sur les valeurs démocratiques (...) débarrassée de la pauvreté, de la faim et ne comptant pas de sans-abris."
"Repose en paix, notre père et notre héros", a-t-il ajouté, recueillant finalement des applaudissements.
A partir de mercredi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.
Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.
Répétant son admiration pour celui "qui a montré le pouvoir de l'action", Barack Obama n'a pas hésité à dénoncer une certaine hypocrisie dans les louanges qui s'élèvent du monde entier depuis l'annonce de sa mort, jeudi dernier.
"Il y a trop de dirigeants qui se disent solidaires du combat de Mandela pour la liberté, mais ne tolèrent pas l'opposition de leur propre peuple", a-t-il tonné devant un parterre sans précédent d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Parmi eux se trouvaient des représentants du régime chinois ou le président zimbabwéen Robert Mugabe, dont les pays sont régulièrement dénoncés par les défenseurs des droits de l'homme.
En marge de l'hommage à Mandela, apôtre de la réconciliation, M. Obama a provoqué la surprise en serrant la main de son homologue cubain Raùl Castro. Selon l'un des ses conseillers, il a pris cette initiative pour montrer une nouvelle fois sa volonté de briser la glace, alors que les deux pays sont en froid depuis le début des années 1960.
Les médias officiels cubains ont immédiatement salué un geste d'espoir.
Barack Obama a aussi dressé un parallèle entre le "triomphe" de Nelson Mandela contre le régime d'apartheid et la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis.
"Michelle et moi sommes les bénéficiaires de cette lutte", a-t-il dit, comparant Mandela à ses héros personnels, dont les pères fondateurs américains et le président assassiné Abraham Lincoln qui avait libéré les esclaves noirs.
La cérémonie d'hommage a pris fin après quatre heures de discours officiels qui ont parfois semblé en décalage avec la volonté manifeste du public de célébrer Nelson Mandela de manière festive.
Atmosphère de fête
Dès sept heures du matin, les premiers admirateurs de Mandela étaient arrivés dans le stade de Soccer city, dansant et reprenant en chœur des chants hérités des années de lutte contre l'apartheid.
Dans leur répertoire: "Siyaya e Pitoli" (Nous allons à Pretoria - la capitale, symbole du pouvoir), Shosholoza (le bruit des trains qui amenaient les Noirs travailler dans les mines)...
"Quand on entend cette clameur, quand on voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage", avait alors commenté le Premier ministre David Cameron.
"Bien sûr, j'ai pleuré toute la journée après sa mort, mais aujourd'hui est une célébration", confirmait sans tristesse aucune Tiisetzo Nkomo, choriste de 49 ans.
Mais une forte pluie, la succession de discours officiels et une piètre sonorisation ont peu à peu douché les ardeurs des 50.000 à 60.000 participants, qui ont parfois manifesté une certaine agitation.
"Je ne vous donnerai pas ma bénédiction avant que vous tous soyez silencieux", leur a lancé en riant l'ancien archevêque anglican du Cap Desmond Tutu pour conclure la cérémonie.
"Je veux voir le monde célébrer la vie d'une icône extraordinaire", a-t-il lancé, avant de prier dans plusieurs langues sud-africaines, dont l'afrikaans, la langue des premiers colons blancs, au pouvoir sous l'apartheid.
Lors de ses 27 années de prison, Nelson Mandela avait aussi appris la langue de ses oppresseurs, à qui il n'a cessé de tendre la main après son élection comme président en 1994.
Mandela doit sourire là-haut
"L'Afrique du Sud a perdu un père. Le monde a perdu un ami cher et un mentor", a ainsi lancé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans son éloge funèbre.
"Regardez ce stade: nous voyons des dirigeants qui représentent de nombreuses opinions et des gens de toutes les classes sociales. Ils sont tous là unis", a-t-il ajouté.
Keffiehs, fez, boubous, costumes sombres, soutanes... Les rangs des hôtes officiels reflétaient en effet l'universalité du prestige de Nelson Mandela.
"Je suis sûr que Mandela doit sourire là-haut" en regardant cette assemblée, a renchéri le porte-parole de la famille, le général Thanduxolo Mandela. Il y a "des forts et des faibles, des riches et des pauvres, des puissants et des gens ordinaires", a-t-il noté.
Le président sud-africain Jacob Zuma, un peu chahuté par la foule, a promis en conclusion de poursuivre le travail engagé par Nelson Mandela. "En son honneur, nous nous engageons à continuer de construire une Nation basée sur les valeurs démocratiques (...) débarrassée de la pauvreté, de la faim et ne comptant pas de sans-abris."
"Repose en paix, notre père et notre héros", a-t-il ajouté, recueillant finalement des applaudissements.
A partir de mercredi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.
Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.