Autre signe, Tracy Chapman fait salle comble. Fin novembre, elle était aux Folies-Bergère, à Paris. En décembre, elle est allée à Marseille, Lyon, Strasbourg. Avant de revenir à Paris, au Palais des congrès, vendredi 19 décembre. Autour d'elle, quelques guitares, acoustiques et électriques - un rendu de son très léger pour ces dernières. Elle porte un jean bleu et un sweat-shirt marron. Elle est entourée d'ampoules et d'un écran blanc, sur lequel un soleil jaune, le temps du concert, se déplace lentement de gauche à droite, parmi les nuages.
Par quel mystère celle qui a été surnommée la Bob Dylan noire à la fin des années 1980, dont les chansons ont tendance à se ressembler, qui donne un non-spectacle frisant l'engourdissement, déclenche-t-elle autant de ferveur ? Pas de réponse. A part celle de constater que Tracy Chapman a une présence, que certaines chansons ont un élan, une vérité d'interprète.
Bonne nuit
C'est sensible dans Across the Lines, chanson du premier album, en 1988, qui fut porté par le tube Talkin'Bout a Revolution. Pour la présenter, Chapman raconte, longuement, ce qu'était sa ville natale, Cleveland. Une cité industrielle au bord du Lac Erié, dans l'Ohio, Etat où la séparation - elle ne dit pas ségrégation - était forte, où l'on n'a pas voté pour des démocrates durant des années. Jusqu'à l'élection qui "vit un Afro-Américain devenir président. Parce qu'on a voté pour des idées et non la couleur de la peau." Une phrase, pas de discours. Et, dans la foulée, une chanson forte.
Le public jeune, venu en couple ou en groupes de filles, reconnaît aux premières notes les titres, y compris les nouveaux - volonté d'améliorer le monde, histoires d'amour du quotidien, sans fin spécialement heureuse.
Derrière elle, le soleil fait son petit tour. Il s'est levé, monte au zénith, se couche. Il a accompagné une quinzaine de chansons, dont une reprise moyenne de House of the Rising Sun, un air traditionnel que Dylan interpréta à ses débuts et dont la version rock par The Animals a été un tube de 1964. Johnny Hallyday transformera la maison du soleil levant, évocation d'un bordel, en Pénitencier. Au final, c'est l'apothéose avec Give Me One Reason, Telling Stories et Talkin'Bout a Revolution. Avant de dire bonne nuit.
Par quel mystère celle qui a été surnommée la Bob Dylan noire à la fin des années 1980, dont les chansons ont tendance à se ressembler, qui donne un non-spectacle frisant l'engourdissement, déclenche-t-elle autant de ferveur ? Pas de réponse. A part celle de constater que Tracy Chapman a une présence, que certaines chansons ont un élan, une vérité d'interprète.
Bonne nuit
C'est sensible dans Across the Lines, chanson du premier album, en 1988, qui fut porté par le tube Talkin'Bout a Revolution. Pour la présenter, Chapman raconte, longuement, ce qu'était sa ville natale, Cleveland. Une cité industrielle au bord du Lac Erié, dans l'Ohio, Etat où la séparation - elle ne dit pas ségrégation - était forte, où l'on n'a pas voté pour des démocrates durant des années. Jusqu'à l'élection qui "vit un Afro-Américain devenir président. Parce qu'on a voté pour des idées et non la couleur de la peau." Une phrase, pas de discours. Et, dans la foulée, une chanson forte.
Le public jeune, venu en couple ou en groupes de filles, reconnaît aux premières notes les titres, y compris les nouveaux - volonté d'améliorer le monde, histoires d'amour du quotidien, sans fin spécialement heureuse.
Derrière elle, le soleil fait son petit tour. Il s'est levé, monte au zénith, se couche. Il a accompagné une quinzaine de chansons, dont une reprise moyenne de House of the Rising Sun, un air traditionnel que Dylan interpréta à ses débuts et dont la version rock par The Animals a été un tube de 1964. Johnny Hallyday transformera la maison du soleil levant, évocation d'un bordel, en Pénitencier. Au final, c'est l'apothéose avec Give Me One Reason, Telling Stories et Talkin'Bout a Revolution. Avant de dire bonne nuit.