Le nouveau couple-star de l'opéra chante "La Bohème" à Los Angeles


Vendredi 11 Mai 2012 - 12:36
AFP


Los Angeles - Après le règne du couple Alagna-Gheorghiu sur les scènes lyriques, la relève frappe à la porte avec les jeunes époux américains Stephen Costello et Ailyn Perez, même s'ils assurent ne pas vouloir chanter systématiquement ensemble.


Roberto Alagna et Angela Gheorghiu
Roberto Alagna et Angela Gheorghiu
Le jeune couple -- elle est née en 1979, lui en 1981 -- a tous les atouts pour devenir le nouveau duo-star de l'art lyrique: glamour, sympathique et surtout talentueux. Ils ont tous les deux remporté le prestigieux Richard Tucker Prize, qui récompense les meilleurs chanteurs américains à l'orée de leur carrière, et qui a déjà distingué des artistes comme Renée Fleming, Deborah Voigt, Jennifer Larmore ou Joyce DiDonato.

A partir du 12 mai, le ténor et la cantatrice seront sur la scène de l'Opéra de Los Angeles pour "La Bohème" de Puccini, dans une mise en scène du cinéaste américain Herbert Ross, qui avait signé "Potins de femmes" (1989).

Depuis l'apparition dans les années 90 du couple formé par le Français Roberto Alagna et la Roumaine Angela Gheorghiu, surnommés les "Bonnie and Clyde" de l'opéra et mariés sur la scène du Metropolitan Opera à New York, le monde lyrique raffole de ces duos main dans la main à la scène comme à la ville.

L'étoile Alagna-Gheorgiu ayant quelque peu pâli -- une procédure de divorce était en cours avant que le couple ne se reforme récemment -- Stephen Costello et Ailyn Perez sont en bonne position pour assurer la relève. Mais pas de la même manière que leurs aînés, inséparables sur scène et au disque.

"Nous adorons chanter ensemble mais nous ne ferons jamais pression sur une maison d'opéra pour nous engager tous les deux", déclare le ténor à l'AFP.

La raison? "On ne se développe pas vraiment artistiquement si on chante ensemble tout le temps", dit-il. "On apprend davantage en regardant travailler d'autres chanteurs, en voyant leur manière d'aborder les choses".
   

"Nous ne sommes pas dans une relation exclusive, où l'on dirait: +Nous ne faisons rien l'un sans l'autre+", ajoute Ailyn Perez.

Ils assurent éviter les écueuils de la rivalité au sein de leur couple, chacun vivant sa propre expérience enrichissante.

"Elle a chanté dans une production avec Daniel Barenboïm et Placido Domingo. Je n'ai jamais chanté avec eux mais j'ai chanté au Met (à New York) et elle, pas encore", observe le ténor. "Je pense que, comme dans tous les couples, on soutient l'autre dans ce qu'il fait".

"La priorité c'est nous. La carrière, c'est secondaire", ajoute Ailyn Perez.

Mariés depus quatre ans, le ténor et la diva se sont rencontrés sur les bancs de l'Academy of Vocal Arts of Philadelphia, l'une des plus prestigieuses écoles de chant des Etats-Unis, où ils étaient boursiers.

Aucun des deux n'avait de parents musiciens et rien ne les prédestinait à une carrière musicale. "Je suis venue au chant grâce aux cours de musique à l'école" puis au lycée, explique Ailyn Perez, née à Chicago de parents mexicains.

"Nous sommes tous les deux issus de l'éducation publique", ajoute Stephen Costello. "Je n'aurais pas fait cette carrière si les cours de musique que nous avions à l'école n'avaient pas existé".

Des programmes qui sont souvent les premières victimes en période de crise et de coupes budgétaires. "Aujourd'hui, beaucoup d'écoles se débarrassent de leurs cours de musique. C'est une honte", dit-il.

Après un triomphe cet hiver au Covent Garden de Londres dans "La Traviata", le couple aborde en confiance les représentations de "La Bohème". Ailyn Perez reconnaît sentir un peu de pression, mais "quand on est ténor et soprano, tous les rôles ont déjà une longue histoire. On est habitués à la pression".


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement