Le pape se rend à Aparecida pour prier la patronne du Brésil


Mercredi 24 Juillet 2013 - 10:31
AFP


Rio de Janeiro - Le pape François se rend ce mercredi au sanctuaire marial d'Aparecida prier la patronne du Brésil, pour tous les jeunes d'Amérique Latine et d'ailleurs afin qu'ils construisent une Eglise pauvre et missionnaire.


Le pape se rend à Aparecida pour prier la patronne du Brésil
Alors que les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) ont été inaugurées mardi soir sur la plage de Copacabana par l'archevêque de Rio, Mgr Orani Joao Tempesta, en présence de 560.000 jeunes, le pape a voulu d'abord prier la Vierge à Aparecida avant de les rejoindre jeudi soir à Copacabana.

Mardi, Jorge Bergoglio, qui a 76 ans, s'est reposé de son voyage harassant.

Il aura désormais un programme très chargé jusqu'à la messe de clôture prévue dimanche sur l'immense terrain de Guarabita, à une trentaine de km de Rio. 1,5 million de jeunes catholiques de 170 pays y sont attendus.

Une réunion au plus haut niveau s'est tenue mardi dans sa résidence de Sumaré pour affiner le programme et le dispositif de sécurité, alors que le risque de voir la voiture du pape bloquée dans un encombrement obsède les services de sécurité, après le moment chaud survenu lundi soir lors d'un déplacement au centre-ville.

Alors que les manifestations de mécontentement social reprennent à la faveur de sa visite, un déplacement dans Rio aura lieu mercredi uniquement en voiture couverte, alors qu'une partie du trajet était prévu en voiture découverte, a annoncé son porte-parole, le père Federico Lombardi.

Le pape par ailleurs rejoindra mercredi matin un aéroport près d'Aparecida en avion, et non en hélicoptère, en raison du mauvais temps. Aparecida est sa seule étape hors de Rio dans un voyage de près d'une semaine.

Aparecida est à plusieurs titres important pour lui.

D'une part, il a gardé de son enfance un très grand attachement à la foi populaire et au culte marial. Il croit à la protection de la Vierge Marie.

Dans son attachement aux cultes populaires, il rejoint la religiosité latino-américaine, qui, de Guadalupe au Mexique à Aparecida, vénère la Vierge dans d'immenses pèlerinages. Il s'agit aussi pour ce jésuite d'évangéliser la culture en la respectant.

En 2007, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio avait présenté le rapport de la conférence du CELAM (Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes), qui présente les grandes options pour l'Eglise du continent sur les dix ans qui suivent.

Une conférence aussi marquante que celles historiques de Medellin (1968) ou de Puebla (1979).

Bergoglio avait su sans éclat, à sa manière discrète, sans s'imposer, après avoir consulté chacun, dans un document réconcilier autour de quelques objectifs un épiscopat divisé dans le passé en raison des polémiques suscitées par la théologie de la libération.

Devant Benoît XVI, présent à Aparecida, le cardinal argentin avait mis l'accent sur les thèmes qu'il reprend aujourd'hui comme pape: le dépouillement, la nécessité pour l'Eglise de sortir d'elle-même et d'une certaine autosatisfaction ou autisme, et le devoir d'aller prêcher l'Evangile dans les "périphéries existentielles", où existent les souffrances matérielles, morales, psychologiques les plus grandes.

Au retour d'Aparecida, le pape se rend à l'hôpital catholique Sao Francesco de Assis, à Rio, où sont soignés des drogués et des alcooliques. Un geste de proximité avec les blessés de la vie, comme il le fera les jours suivants en allant dans une favela et en rencontrant des détenus.

Le directeur de l'hôpital, le père franciscain Francisco Belotti, s'entretenant avec des journalistes mardi, a souligné son émotion de cette "rencontre entre les François"."La drogue est comme la lèpre à l'époque de François d'Assise, elle fragilise les personnes, et cela conduit à une augmentation des avortements, de la violence dans les familles touchées", a-t-il observé.

Dans ce centre hospitalier, le plus jeune patient est un garçon de huit ans, soigné en même temps que son père et sa mère toxicomanes, a-t-il témoigné. Sur le sol de la chapelle a été scellée mardi une inscription: "Francisco tu es Pedro" ("François tu es Pierre").


           

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