Le petit musée Marmottan présente sa grande collection de Monet


Jeudi 7 Octobre 2010 - 17:16
AFP


Paris - Le petit musée Marmottan à Paris a ouvert jeudi "son" exposition Claude Monet, riche d'une centaine de toiles dont le fameux "Impression soleil levant", alors qu'une grande rétrospective consacrée au maître impressionniste bat son plein au Grand Palais depuis 15 jours.


Le petit musée Marmottan présente sa grande collection de Monet
Pour la première fois, ce musée, propriété de l'Académie des Beaux-Arts depuis les années 1930, présente l'intégralité de son fonds Monet (toiles, pastels, croquis, carnets de compte, correspondance). Tous les espaces d'exposition de ce joli hôtel particulier du XIXe siècle, situé près de la Muette, sont emplis de 136 oeuvres de Monet (1840-1926).

Un vrai délice, particulièrement en ce qui concerne les dernières années à Giverny : saules, iris, pont japonais, nymphéas emplissent la rotonde du sous-sol. Une immersion à savourer.

Pour préserver "l'attractivité" de Marmottan, l'Académie des Beaux-Arts a refusé il y a quelques mois au musée d'Orsay de lui prêter des oeuvres significatives pour sa grande rétrospective sur Monet qui a démarré le 22 septembre au Grand Palais.

"On nous a demandé de prêter un certain nombre de tableaux majeurs comme +Impression soleil levant+, +Le Pont de l'Europe+, +Le train sous la neige+, qu'on ne pouvait pas laisser partir à ce moment-là", explique à l'AFP Jacques Taddei, directeur du musée Marmottan et membre de l'Académie.

"Le musée d'Orsay a alors dit que nous étions un petit musée de province - c'est la vérité - et que ce serait la guerre de David contre Goliath, eux étant Goliath et moi David", a affirmé Jacques Taddei. "Mais ce n'est pas toujours Goliath qui gagne", a-t-il ajouté.

Pour sa part, le président du musée d'Orsay, Guy Cogeval, a assuré récemment à l'AFP que ne pas avoir eu les toiles de Marmottan ne l'avait finalement pas "gêné". "Nous avons largement compensé par des prêts extraordinaires de l'étranger", a-t-il dit. Co-organisée par la Réunion des Musées nationaux et Orsay, l'exposition présente 170 toiles du peintre.

Une chose est sûre, entre le Grand Palais, Marmottan et l'Orangerie, c'est le moment où jamais pour voir un rassemblement extraordinaire de toiles de Monet à Paris. Mais les tensions entre les deux musées n'ont pas permis de mettre sur pied un billet unique, comme cela avait été envisagé au départ.

La collection exceptionnelle de tableaux de Monet détenue par Marmottan s'est constituée grâce à des donations successives.

En 1957, la fille du docteur Georges de Bellio, mécène des impressionnistes, lègue d'importantes toiles dont "Impression soleil levant" (1874), qui a donné son nom au mouvement pictural. Quelques années plus tard, en 1966, Michel Monet, le fils de l'artiste, lègue à Marmottan la collection de son père et la maison de Giverny.

L'Académie des Beaux-Arts, via Marmottan, se retrouve ainsi propriétaire du plus grand ensemble au monde de toiles de Monet. Une situation qui ne manque pas d'un certain piquant quand on pense à la façon dont l'artiste, à la peinture révolutionnaire, a combattu l'Académie.

"Certains pensent qu'en choisissant Marmottan comme légataire universel des biens transmis par Claude Monet, son fils a voulu rapprocher la collection laissée par son père de la toile maîtresse, +Impression soleil levant+", explique Noémie Goldman, la jeune commissaire belge de l'exposition.

(Exposition "Claude Monet, son musée" jusqu'au 20 février au musée Marmottan-Monet, 2 rue Louis-Boilly. XVIe arrondissement.

Catalogue édité par Hazan. 240 pages, 200 illustrations)


           

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