
"Le roman policier, c'est le reflet de la société. Il permet de disséquer le monde, depuis les hautes sphères de la finance jusqu'aux bas-fonds", souligne à l'AFP François Guérif, directeur de la collection Rivages Noir Payot. "Tous les grands sujets peuvent être traités par le biais du polar, c'est ce qui fait sa force et son succès", poursuit-il.
Selon l'enquête du ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français, effectuée tous les dix ans, "le policier est devenu le genre de livres lu le plus souvent". Un livre sur quatre acheté par les Français est un polar. Les "serial lecteurs", qui sont à 70% des lectrices, se recrutent dans toutes les couches sociales et le polar transcende les générations.
Le roman noir est devenu un genre majeur de la littérature et le "noir" déteint sur le "blanc", c'est désormais officiel: Georges Simenon est entré dans la prestigieuse Pléiade, Dashiell Hammett, Chester Himes, Jean-Patrick Manchette sont publiés en Quarto chez Gallimard où ils côtoient sans complexe Marcel Proust, Hannah Arendt ou Emil Cioran.
Le magazine Lire consacre au polar un numéro spécial passionnant. Le roman noir est devenu un partenaire privilégié de la BD, les séries policières font un carton à la télévision et les films salles pleines. Sans compter les dictionnaires et revues spécialisées comme "Temps Noir" et une cinquantaine de festivals qui lui sont consacrés. Le festival America, en septembre, accueillera pour la première fois plusieurs auteurs de polars.
Rares sont aujourd'hui les titres achetés au hasard dans une gare. Le lecteur est devenu un expert qui choisit un écrivain et le suit. Il y a les fans de Michael Connelly, qui ne rateront aucun de ses ouvrages, tout comme ceux de Dan Brown, Patricia Cornwell, Camilla Läckberg ou Maxime Chattam.
Le petit polar vendu au mètre, c'est fini, il est remplacé par certaines séries télé, commente François Guérif.
Pour Françoise Triffaux, directrice de Belfond étranger, qui publie dans la collection Belfond Noir des stars comme Harlan Coben, Douglas Kennedy ou Tom Rob Smith, "qu'on parle de littérature blanche ou noire, ce qui guide nos choix c'est avant tout une bonne histoire, bien construite, une écriture qui séduit, des personnages qui se mettent à vivre et nous emportent".
Qu'elle soit plus ou moins psychologique, violente, fantastique, exotique ou sociale, la littérature policière "constitue une grille de lecture qui convient à l'époque dans laquelle nous vivons", renchérit Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel, autre maison à polars de qualité.
Le roman policier a pris la place des Balzac ou Zola, ces romans épiques du XIXe siècle qui tenaient le lecteur en haleine mais lui parlaient aussi de la société contemporaine, de la bourgeoisie aux classes populaires.
"Le roman policier, c'est toujours la transgression. Le flirt avec la mort et le sens du tragique, avec l'exploration de la violence, du mal, de l'inhumain", relève François Guérif.
Selon Vincent Colonna, auteur de "L'art des séries télé" (Payot), le polar rend le proche exotique et le lointain familier. Et sa réhabilitation de l'individu, enquêteur ou criminel, en un temps où il semble plus impuissant que jamais, est une des raisons de son attrait.
Selon l'enquête du ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français, effectuée tous les dix ans, "le policier est devenu le genre de livres lu le plus souvent". Un livre sur quatre acheté par les Français est un polar. Les "serial lecteurs", qui sont à 70% des lectrices, se recrutent dans toutes les couches sociales et le polar transcende les générations.
Le roman noir est devenu un genre majeur de la littérature et le "noir" déteint sur le "blanc", c'est désormais officiel: Georges Simenon est entré dans la prestigieuse Pléiade, Dashiell Hammett, Chester Himes, Jean-Patrick Manchette sont publiés en Quarto chez Gallimard où ils côtoient sans complexe Marcel Proust, Hannah Arendt ou Emil Cioran.
Le magazine Lire consacre au polar un numéro spécial passionnant. Le roman noir est devenu un partenaire privilégié de la BD, les séries policières font un carton à la télévision et les films salles pleines. Sans compter les dictionnaires et revues spécialisées comme "Temps Noir" et une cinquantaine de festivals qui lui sont consacrés. Le festival America, en septembre, accueillera pour la première fois plusieurs auteurs de polars.
Rares sont aujourd'hui les titres achetés au hasard dans une gare. Le lecteur est devenu un expert qui choisit un écrivain et le suit. Il y a les fans de Michael Connelly, qui ne rateront aucun de ses ouvrages, tout comme ceux de Dan Brown, Patricia Cornwell, Camilla Läckberg ou Maxime Chattam.
Le petit polar vendu au mètre, c'est fini, il est remplacé par certaines séries télé, commente François Guérif.
Pour Françoise Triffaux, directrice de Belfond étranger, qui publie dans la collection Belfond Noir des stars comme Harlan Coben, Douglas Kennedy ou Tom Rob Smith, "qu'on parle de littérature blanche ou noire, ce qui guide nos choix c'est avant tout une bonne histoire, bien construite, une écriture qui séduit, des personnages qui se mettent à vivre et nous emportent".
Qu'elle soit plus ou moins psychologique, violente, fantastique, exotique ou sociale, la littérature policière "constitue une grille de lecture qui convient à l'époque dans laquelle nous vivons", renchérit Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel, autre maison à polars de qualité.
Le roman policier a pris la place des Balzac ou Zola, ces romans épiques du XIXe siècle qui tenaient le lecteur en haleine mais lui parlaient aussi de la société contemporaine, de la bourgeoisie aux classes populaires.
"Le roman policier, c'est toujours la transgression. Le flirt avec la mort et le sens du tragique, avec l'exploration de la violence, du mal, de l'inhumain", relève François Guérif.
Selon Vincent Colonna, auteur de "L'art des séries télé" (Payot), le polar rend le proche exotique et le lointain familier. Et sa réhabilitation de l'individu, enquêteur ou criminel, en un temps où il semble plus impuissant que jamais, est une des raisons de son attrait.