Le premier fonds souverain au monde a gagné 50 milliards en 2016


Mardi 28 Février 2017 - 10:26
AFP


Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde, a gagné 50 milliards d'euros en 2016 grâce à l'embellie boursière consécutive à l'élection de Donald Trump mais l'avenir s'annonce moins rose, a annoncé mardi la banque centrale norvégienne.


Avec un rendement de 6,9% sur l'année, le fonds a vu sa valeur atteindre 7.510 milliards de couronnes (près de 850 milliards d'euros au cours actuel) fin décembre.

Si sa taille a plus que doublé en l'espace de cinq ans, l'énorme cagnotte pourrait avoir atteint ses limites, a cependant prévenu son patron, Yngve Slyngstad.

"Nous ne nous attendons pas à ce que le fonds grossisse dans les années à venir", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.

Placé en actions (62,5% de son portefeuille fin 2016), en obligations (34,3%) et dans l'immobilier (3,2%) hors de Norvège, le fonds est destiné à financer les futures dépenses de l'État-providence en faisant fructifier les revenus pétroliers du pays.

Depuis que l'État norvégien y a versé ses premiers pétrodollars en 1996, il a accumulé un gain total colossal de 3.123 milliards de couronnes.

L'an dernier, ce sont une nouvelle fois les investissements en actions qui ont le mieux performé, avec un rendement de 8,7%. Sur le seul quatrième trimestre, ils ont gagné 4,91%, tirés notamment par les espoirs de réductions fiscales et de déréglementation nés de la victoire inattendue de Donald Trump à la présidentielle américaine.

"Il est toujours difficile de dire quelle aurait été la situation en cas de résultat différent", a commenté Joachim Bernhardsen, économiste chez Nordea Markets, auprès du site d'informations économiques E24.no. "On aurait peut-être vu une partie (de cette tendance haussière, ndlr), vu la reprise globale de l'économie, mais il y a aussi clairement des traces de trading lié à Trump", a-t-il dit.

Fin 2016, le fonds norvégien contrôlait 1,3% de la capitalisation boursière mondiale avec des participations dans près de 9.000 entreprises.

Comme M. Slyngstad, les économistes s'attendent toutefois dans l'ensemble à un tassement des futures performances financières du fonds, lequel pâtit de surcroît d'une diminution des versements de recettes pétrolières publiques à cause de la baisse des cours.

Pour la première fois en 20 ans d'histoire, la Norvège a en 2016 davantage puisé dans sa cagnotte qu'elle n'y a placé: tandis qu'il y versait jusqu'alors en moyenne 171 milliards de couronnes --net-- chaque année, le gouvernement a procédé l'an dernier à une ponction nette de 101 milliards.

Pour empêcher que son bas de laine ne finisse par rétrécir, Oslo vient de proposer d'augmenter sensiblement les investissements en actions, plus rentables mais plus risqués, pour les porter à 70%, et de réduire la possibilité de se servir dans la manne.

Si l'exécutif peut depuis 2001 puiser chaque année jusqu'à 4% dans le fonds --soit le rendement moyen attendu-- pour équilibrer le budget, le gouvernement de droite a suggéré le 16 février de ramener ce plafond à 3%.

Ces propositions doivent encore être examinées par le Parlement, où le gouvernement est minoritaire.


           

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