Le rapport de la révolution numérique à la promotion du vivre-ensemble examiné à la Maison du Maroc à Paris


Mercredi 27 Janvier 2016 - 19:37
MAP


La Maison du Maroc a accueilli, mardi soir, une conférence-débat sur le rapport de la révolution numérique à la promotion du vivre-ensemble et les moyens de faire des nouvelles technologies de l'information et de la communication des vecteurs de compréhension et de dialogue avec l'autre.


Cette rencontre, tenue en présence de l'ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa et de plusieurs intellectuels, experts et étudiants marocains et français, fait partie d'un cycle de conférence initié par l'ambassade du Maroc à Paris et axé sur le thème du vivre-ensemble.

Il s'agit de croiser les regards de spécialistes, décideurs et intellectuels du Maroc et de la France et promouvoir la construction d'un avenir commun entre les peuples des deux rives de la Méditerranée.

Dominique Wolton, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en sciences de la communication, a estimé que les technologies de communication, même si elles ont atteint un niveau de performance inédit avec la révolution numérique et permettent aux habitants des quatre coins du monde de communiquer entre eux, ne sont pas pour autant un gage d'une meilleure connaissance de l'Autre, encore moins une garantie pour la promotion de la paix et de la tolérance.

Le chercheur a fait remarquer que ces technologies, en particulier Internet et les réseaux sociaux, qui ont permis une démocratisation de l'accès à l'information et à la communication, peuvent aussi être dévoyées de leur dessein pour servir à la propagande et disséminer des idées de haine et de rejet de l'Autre, notant que le rôle du discours et de l'action politiques restent primordial pour la promotion de la tolérance et du respect de l'Autre.

"C'est la volonté politique qui permet de faire avancer la paix et le vivre-ensemble", a insisté M. Wolton, signalant que le domaine où l'essor de l'information a entrainé le plus de compréhension mutuelle est celui de l'économie et des finances, mais pour des raisons qui tiennent plus aux intérêts partagés.

Croire que la révolution numérique est porteuse, en elle-même, de rapprochement et de paix entre les peuples est une utopie politique, comme toutes les utopies qui ont accompagné l'histoire de l'humanité, a-t-il dit, mettant l'accent sur l'importance de la volonté et de l'action politique des acteurs de cette révolution pour faire de cette utopie une réalité.

Mohamed Horani, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a, quant à lui, relevé que la révolution numérique a permis l'émergence d'une forme de démocratie participative et inclusive qui ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur nos sociétés, et qui peut influencer positivement les décideurs en faveur du vivre-ensemble.

Le numérique est une chance pour les sociétés humaines et pour l'économie, a-t-il assuré, ajoutant que les technologies ne sont pas neutres mais impactent directement les comportements humains et donc la décision politique, et qu'il est possible de surfer sur cette révolution pour promouvoir la paix dans le monde.

Par ailleurs, M. Horani a mis en exergue les opportunités qu'offre le numérique pour les pays en développement, notamment pour le Maroc qui dispose de nombreux atouts en vue de faire du numérique une locomotive de développement économique et de développement humain.


           

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