Le sommet européen s'ouvre sur une avancée majeure face à la crise


Jeudi 19 Décembre 2013 - 15:21
AFP


Bruxelles - Les dirigeants de l'UE se retrouvent jeudi en sommet dans la foulée d'une avancée majeure face à la crise et de l'investiture de la chancelière Angela Merkel, qui apparaît plus que jamais comme la patronne de l'Europe.


Après des mois de blocage, dus en grande partie aux élections allemandes, l'Union européenne semble prête à repartir de l'avant.

Mais pour de nombreux citoyens européens qui continuent de subir les conséquences de la crise financière, la confiance n'est toujours pas au rendez-vous. Quelques milliers de manifestants bloquaient jeudi matin les accès au quartier européen pour protester contre les politiques d'austérité.

L'union bancaire, principal dossier en souffrance, a franchi mercredi soir un pas décisif, et même "historique" selon certains, quand les ministres des Finances sont parvenus à s'entendre sur le mécanisme destiné à régler le sort des banques en faillite de la zone euro.

Mais ils ont maintenu le suspense jusqu'au dernier moment, bouclant leurs négociations quelques heures seulement avant l'arrivée des chefs d'Etat et de gouvernement à Bruxelles. Selon un scénario bien rodé, l'Allemagne a obtenu satisfaction sur les grandes lignes du dispositif, tout en acceptant de faire des concessions, notamment vis-à-vis de la France.

Les Européens semblent progresser également sur le dossier de l'approfondissement de l'union économique et monétaire, c'est-à-dire sur le renforcement du contrôle des politiques économiques des Etats membres. Les Allemands insistent pour sanctuariser la discipline budgétaire au travers de "contrats" entre Etats et institutions européennes, alors que les Français plaident pour plus de "solidarité" financière entre Européens.

Mais les positions se rapprochent et, un an et demi après le lancement de ce chantier, les chefs d'Etat et de gouvernement devraient se fixer l'objectif d'atteindre un "accord global" en juin 2014. Il faudra toutefois des années, et peut-être un changement des traités européens, pour avoir une chance d'aboutir à des résultats concrets.

"Faire avancer l'Europe"

A peine réélue, Angela Merkel a d'ailleurs relancé mercredi une idée mise en sommeil ces derniers mois en plaidant pour une évolution des traités européens afin d'aller plus loin dans l'intégration européenne.

Ce volontarisme affiché n'est pas forcément exempt de calculs, tant les velléités de toucher aux traités suscitent la réserve, voire l'hostilité de la majorité des Européens. La France, échaudée par l'échec du référendum constitutionnel de 2005, y est pour le moment opposée.

Malgré des relations compliquées depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, Paris et Berlin affichent leur volonté de relancer le moteur franco-allemand, sans lequel l'Europe cale.

Au soir de son investiture pour un troisième mandat à la tête de la première puissance européenne, la chancelière allemande était à Paris mercredi soir pour affirmer que les deux pays devaient "amorcer une nouvelle étape" dans leur relation pour "faire avancer l'Europe".

L'Ukraine aurait pu constituer une démonstration de cette ambition, après le refus fin novembre du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'UE. Mais les Européens n'ont pas trouvé les arguments pour convaincre l’ancienne république soviétique de choisir la voie européenne.

Kiev a conclu mardi avec Moscou un accord qui lui apporte 15 milliards de dollars, sans compter une baisse massive des prix du gaz et la levée des obstacles au commerce imposés par la Russie ces derniers mois.

Les dirigeants européens devraient se contenter d'adresser un message de soutien au peuple ukrainien, et répéter qu'ils sont toujours prêts à signer l'accord.

Autre signe de la difficulté de l'Europe à exister: la défense, thème retenu pour ce sommet. Elle passe au minimum par une mutualisation des moyens et par le renforcement des capacités industrielles communes. Mais le sujet est sensible pour nombre de capitales qui défendent leurs champions nationaux, comme l'illustre la compétition remportée mercredi au Brésil par le Gripen suédois aux dépens du Rafale français.

Les dirigeants de l'UE devraient décider de coopérer dans les drones, le ravitaillement en vol ou la surveillance maritime.


           

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