"Dans tous les pays du monde, les esprits s'enflamment lors d'un match, mais les stades sportifs sont devenus au Liban un exutoire pour la crise politique" qui a éclaté en 2006 entre deux camps rivaux, explique Zayd Khiami, directeur général du ministère de la Jeunesse et des Sports.
Le bras de fer opposant la majorité parlementaire soutenue par Washington à la minorité menée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et Téhéran a poussé les responsables sportifs à l'action.
"Comme mesure préventive, nous avons interdit au public d'assister aux matchs du championnat libanais de foot par crainte de débordements dans la rue", explique Rahif Alémé, secrétaire général de la Fédération de football.
Certains stades se situent dans des régions mixtes sunnites et chiites de Beyrouth, là même où des affrontements intercommunautaires sanglants avaient eu lieu en mai 2008.
"A chaque fois que je participe à un match local, j'ai le coeur serré. Le public, c'est l'âme du football", assure Abbas Atoui, capitaine de l'équipe de Nejmeh, qui a le plus grand nombre de supporteurs au Liban.
Pour lui et ses coéquipiers, un match se résume désormais à un "simple entraînement".
"C'est comme si on était à des funérailles", déplore M. Alémé.
"Les gradins sont devenus une plate-forme pour soutenir les politiciens. C'est dégoûtant", lâche Abbas Ayoub, 23 ans, en suivant à la cité sportive de Beyrouth un match de basket entre l'équipe la Sagesse, dont le public est à majorité chrétienne, et celle de Tebnine, soutenue par des fans musulmans chiites.
Au cours du match organisé récemment sous haute surveillance de l'armée, les supporteurs de Tebnine ont commencé à scander "Allah! Nasrallah!", en référence au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, pour provoquer les fans d'en face.
Une semaine plus tard, à l'occasion d'un autre match, la presse publiait les images de bagarres entre supporteurs des deux équipes.
Les échauffourées sont déclenchées par des supporteurs protestant contre une décision arbitrale --un hors-jeu, un pénalty, l'annulation d'un but...-, mais prennent rapidement une dimension politique ou religieuse, les clubs sportifs étant répartis selon les confessions ou les tendances politiques.
Les fans, eux, se contentent de regarder les matchs retransmis à la télévision.
"C'est injuste. Ils devraient au moins permettre aux supporteurs d'assister aux matchs sur invitation", s'indigne Roger Chaaya.
Privés de public et donc de sponsors, les clubs de football ne survivent plus que grâce à l'apport de partis politiques ou de contributions personnelles.
"Grâce à Dieu, on continue de recevoir nos salaires de M. Hariri", précise M. Atoui, en allusion au député Saad Hariri, un pilier de la majorité, dont le parti contrôle deux clubs, le Nejmeh et le Ansar, et soutient le Sporting (basket).
Mais, inéluctablement, la performance des joueurs régresse. "Nous sommes devenus une nation presque morte au niveau sportif", regrette M. Khiami.
En 2002, le Liban était parvenu à se qualifier pour les Championnats du monde de basket-ball à Indianapolis (Etats-Unis), un exploit pour cette petite nation.
"Avec l'Egypte, nous étions dans le passé les deux grandes nations sportives du monde arabe, aujourd'hui, nous en sommes au 16e rang sur 22", dit le responsable.
"Si cette situation continue, le foot libanais va connaître une fin tragique", admet M. Alémé.
Le bras de fer opposant la majorité parlementaire soutenue par Washington à la minorité menée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et Téhéran a poussé les responsables sportifs à l'action.
"Comme mesure préventive, nous avons interdit au public d'assister aux matchs du championnat libanais de foot par crainte de débordements dans la rue", explique Rahif Alémé, secrétaire général de la Fédération de football.
Certains stades se situent dans des régions mixtes sunnites et chiites de Beyrouth, là même où des affrontements intercommunautaires sanglants avaient eu lieu en mai 2008.
"A chaque fois que je participe à un match local, j'ai le coeur serré. Le public, c'est l'âme du football", assure Abbas Atoui, capitaine de l'équipe de Nejmeh, qui a le plus grand nombre de supporteurs au Liban.
Pour lui et ses coéquipiers, un match se résume désormais à un "simple entraînement".
"C'est comme si on était à des funérailles", déplore M. Alémé.
"Les gradins sont devenus une plate-forme pour soutenir les politiciens. C'est dégoûtant", lâche Abbas Ayoub, 23 ans, en suivant à la cité sportive de Beyrouth un match de basket entre l'équipe la Sagesse, dont le public est à majorité chrétienne, et celle de Tebnine, soutenue par des fans musulmans chiites.
Au cours du match organisé récemment sous haute surveillance de l'armée, les supporteurs de Tebnine ont commencé à scander "Allah! Nasrallah!", en référence au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, pour provoquer les fans d'en face.
Une semaine plus tard, à l'occasion d'un autre match, la presse publiait les images de bagarres entre supporteurs des deux équipes.
Les échauffourées sont déclenchées par des supporteurs protestant contre une décision arbitrale --un hors-jeu, un pénalty, l'annulation d'un but...-, mais prennent rapidement une dimension politique ou religieuse, les clubs sportifs étant répartis selon les confessions ou les tendances politiques.
Les fans, eux, se contentent de regarder les matchs retransmis à la télévision.
"C'est injuste. Ils devraient au moins permettre aux supporteurs d'assister aux matchs sur invitation", s'indigne Roger Chaaya.
Privés de public et donc de sponsors, les clubs de football ne survivent plus que grâce à l'apport de partis politiques ou de contributions personnelles.
"Grâce à Dieu, on continue de recevoir nos salaires de M. Hariri", précise M. Atoui, en allusion au député Saad Hariri, un pilier de la majorité, dont le parti contrôle deux clubs, le Nejmeh et le Ansar, et soutient le Sporting (basket).
Mais, inéluctablement, la performance des joueurs régresse. "Nous sommes devenus une nation presque morte au niveau sportif", regrette M. Khiami.
En 2002, le Liban était parvenu à se qualifier pour les Championnats du monde de basket-ball à Indianapolis (Etats-Unis), un exploit pour cette petite nation.
"Avec l'Egypte, nous étions dans le passé les deux grandes nations sportives du monde arabe, aujourd'hui, nous en sommes au 16e rang sur 22", dit le responsable.
"Si cette situation continue, le foot libanais va connaître une fin tragique", admet M. Alémé.