Le sport : un langage universel


Samedi 15 Août 2009 - 01:34
CGNEWS


Sarah Hillyer et Ashleigh Huffman : Le 3 juin dernier, dix joueuses de basket (âgées de 14 à 16 ans) et trois entraîneurs d'Irak posaient les pieds aux Etats-Unis pour la pemière fois. Pour nous, Américaines, toutes deux convaincues que le sport peut rapprocher des personnes de cultures différentes, leur arrivée a exaucé l'un de nos vieux rêves, celui de mettre des Irakiens et des Américains en contact.


Le sport : un langage universel
Pendant l'été 2008, Sport 4 Peace (une organisation à but non lucratif qui s'emploie à améliorer la qualité et l'ouverture des débouchés sportifs pour les filles et les femmes partout dans le monde) a organisé le tout premier camp d'entraînement sportif pour jeunes filles en Irak. Nous avons entraîné 60 jeunes filles originaires de cinq villes différentes d'Irak avec l'aide de Pat Summit, l'entraîneur en chef de l'équipe féminine de basket de l'Université du Tennessee, qui avait envoyé des vidéos relatives aux entraînements et du matériel.

Nous avons demandé aux joueuses quel était leur plus grand rêve et elles nous ont répondu: ''visiter les Etats-Unis, voir un match avec la Women's National Basketball Association (WNBA) ou avec la National Basketball Association (NBA) et remercier l'entraîneur, Pat Summitt, pour tout le matériel et les vidéos relatives aux entraînements qu'elles nous a envoyés.''

D'emblée, nous avons su quel allait être notre prochain objectif : faire en sorte que leurs rêves deviennent réalité.

De retour à Knoxville, dans le Tennessee, nous avons demandé à l'entraîneur, Pat Summit, et à son équipe d'inviter l'équipe féminine irakienne à participer au camp de basket durant l'été 2009. L'entraîneur Holly Warlick, adjointe de l'entraîneur en chef de l'Université du Tennessee, a pris l'initiative d'accepter d'accueillir la jeune équipe grâce au financement du Département d'Etat et de Sports United, une entreprise internationale placée sous la direction du Bureau des affaires éducatives et culturelles (ECA) du Département d'Etat américain.

L'équipe a passé une semaine à Washington où les joueuses ont vaincu des obstacles lors d'un parcours de cordes, assisté à un match de la WNBA entre Washington Mystics et Atlanta Dream, joué au foot avec de jeunes handicapés physiques et mentaux, acclamé les coureurs de la Global Race for the Cure et ont été initiées aux bocce, un sport de précision qui s'apparente au jeu de boules. A Knoxville, des centaines de joueurs et entraîneurs qui participaient au camp d'été de basket ont réservé un accueil chaleureux à l'équipe.

Certains des moments les plus gratifiants pour nous, en tant qu'Américaines, se sont révélés être quand nos entraîneurs se sont activement ouverts aux Irakiennes, apprenant des expressions en arabe et en kurde, apprenant à compter et à danser et trouvant des méthodes créatives pour communiquer avec chacune d'elles pendant les matchs. Les entraîneurs américains ont été reconnaissants d'avoir eu la chance de travailler avec les Irakiennes.

Un entraîneur nous a confié: ''Ce fut un honneur d'être avec ces jeunes irakiennes. Elles nous ont tant appris sur leur culture. Nous ne pouvions imaginer à quel point elles étaient douées au basket et nous devions braver les clichés concernant les Irakiens. Ces jeunes femmes brillantes ont assez de courage pour aller jusqu'au bout de leurs rêves. Nous n'oublierons jamais cette rencontre et nous sommes impatients d'aller leur rendre visite chez elles et d'en savoir plus sur leur vie, leurs familles, et leur culture.'' Ces entraîneurs américains prévoient maintenant d'aller en Irak l'été prochain pour participer au 3ème camp d'entraînement annuel.

L'occasion qui a été offerte à ces joueuses et entraîneurs américains et irakiens de se rencontrer après que leurs pays aient été séparés par la guerre pendant des années, leur a été profitable à tous. L'entraîneur Rizgar Raouf, originaire du nord de l'Irak, a fait remarquer qu'il connaissait l'entraîneur Pat Summit depuis quelque temps. Un jour, au camp, il lui a avoué: ''Pat, je vous ai respectée dès l'instant où, l'été dernier, j'ai appris qui vous étiez. Cependant, je dois vous avouer qu'il y a une chose que personne ne peut découvrir à votre sujet sur internet: c'est votre gentillesse et votre exceptionnel talent à rassembler les gens pour quelque chose qui va bien au-delà du basket.''

Dix jours après le retour de l'équipe dans son pays, Sport 4 Peace, est retourné en Irak pour organiser le deuxième camp d'entraînement de basket. Il nous importait d'y retourner car seul 13 personnes sur les 60 joueuses et entraîneurs ont pu aller aux Etats-Unis du fait d'un financement limité et de contraintes logistiques. Nous voulions nous assurer que toutes les joueuses en Irak se sentent prises en considération et que leurs familles soient impliquées.

La mère d'une joueuse irakienne nous a révélé : ''Avant qu'elle ne parte en Amérique, nous avions des opinions divergentes concernant votre pays. Chaque jour, elle nous raconte combien les gens à Washington et au Tennessee ont été gentils avec elle et combien cette expérience a changé sa vie. Ses histoires nous ont également changé son père et moi. Nous pensons que ces programmes sont importants, non seulement parce qu'ils améliorent le niveau des basketteuses mais aussi et surtout parce qu'ils améliorent les relations entre nos deux pays.''

Les propos tenus par les entraîneurs américains et irakiens et par cette mère irakienne incarnent ce que nous estimons être le potentiel du sport: permettre le rapprochement et initier un dialogue constructif entre des personnes de cultures différentes.


           

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