Les Etats-Unis rejettent les accusations d'espionnage en Europe


Mercredi 30 Octobre 2013 - 15:01
AFP


Berlin - L'Allemagne a démenti mercredi les affirmations américaines selon lesquelles elle espionnerait les États-Unis chez eux, alors que Washington a catégoriquement rejeté les accusations sur l'interception de communications en Europe.


Keith Alexander
Keith Alexander

Le responsable du service de renseignement extérieur allemand (BND), Gerhard Schindler, a assuré dans l'hebdomadaire Die Zeit qu'il n'y avait "pas d'opérations de surveillance de télécommunications menées depuis l'ambassade allemande à Washington".

Le directeur national du renseignement (DNI) américain James Clapper et le directeur de la NSA, le général Keith Alexander avaient indiqué la veille devant le Congrès que des pays "alliés" des États-Unis conduisaient ou ont mené des activités d'espionnage contre les USA.

Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert a implicitement démenti lui aussi, en renvoyant à une déclaration récente de M. Schindler. Dans le quotidien Bild, il avait affirmé le 25 octobre: "Une opération de renseignement sur les Etats-Unis d'Amérique n'a pas lieu. D'éventuels enregistrements réalisés par hasard par nos systèmes techniques sont effacés".

Par ailleurs, deux hauts fonctionnaires de la chancellerie se trouvaient à Washington ce mercredi "pour des entretiens", a indiqué M. Seibert.

En outre, "comme annoncé, le président du BND et le président de l'Office de protection de la Constitution (les renseignements intérieurs, ndlr) seront également dans les prochains jours à Washington pour des entretiens", a-t-il ajouté, après les révélations sur l'espionnage de communications téléphoniques de la chancelière Angela Merkel.

Il a assuré que l'Allemagne était "dans un processus de contacts intensifs avec les partenaires américains aussi bien au niveau des experts du renseignement qu'au niveau politique".

Les États-Unis ont catégoriquement rejeté mardi de récentes accusations sur l'interception de communications en Europe par leurs services d'espionnage, affirmant que ces données leur avaient été fournies par des agences de renseignement européennes.

Négociations transatlantiques en question

Les révélations des quotidiens français Le Monde, espagnol El Mundo et italien L'Espresso sur l'interception de communications des citoyens européens par la NSA sont "complètement fausses", a assuré le général Alexander sous serment, devant le Congrès.

"Pour être parfaitement clair, nous n'avons pas recueilli ces informations sur les citoyens européens", a-t-il affirmé, précisant qu'il s'agissait de "données fournies à la NSA" par des partenaires européens, lors d'une audition devant la commission du Renseignement de la chambre des Représentants.

L'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, à l'origine des révélations fracassantes sur les programme d'espionnage américains, avait déjà assuré dans une interview publiée en juillet par le magazine allemand Der Spiegel que les agents de l'Agence nationale de Sécurité (NSA) "travaillent main dans la main avec les Allemands et la plupart des autres Etats occidentaux".

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a par ailleurs annoncé mercredi matin que le chef des services secrets du pays serait entendu devant une commission parlementaire sur cette affaire d'espionnage présumé.

Le dirigeant de droite a réaffirmé que les écoutes téléphoniques américaines en Espagne, si elles étaient confirmées, constitueraient des agissements "inappropriés et inacceptables entre alliés et amis".

Selon le quotidien espagnol El Mundo, l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a récemment espionné plus de 60 millions d'appels téléphoniques en un mois en Espagne, qui s'ajouterait ainsi à la longue liste des pays européens espionnés, tels que la France et l'Allemagne.

Plus tôt mardi, dans un volet distinct de cette affaire, et après l'onde de choc provoquée par des révélations sur la surveillance des communications de la chancelière allemande Angela Merkel, la Maison Blanche avait affirmé qu'elle révisait ses pratiques en matière d'espionnage de dirigeants étrangers, restant toutefois vague dans ses promesses.

Un haut responsable de l'exécutif a expliqué à l'AFP que l'administration de Barack Obama réfléchissait à l'opportunité de déclarer illégales les écoutes des conversations de dirigeants amis, comme révélé plus tôt par le New York Times, mais souligné qu'une telle décision n'avait pas été prise.

Ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a en revanche qualifié d'inexactes des déclarations la veille de la dirigeante de la puissante commission du Renseignement du Sénat, Dianne Feinstein. Elle avait affirmé avoir reçu de l'exécutif l'assurance que "la collecte (de données) chez nos alliés ne continuerait pas".



           

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