Les Touareg, Autrefois 'maîtres du désert', en quête de reconnaissance


Samedi 20 Décembre 2008 - 16:24
AFP


Lagos - Autrefois "maîtres du désert", les Touareg, nomades sahariens d'origine berbère, sont aujourd'hui paupérisés par des sécheresses meurtrières et en quête perpétuelle de reconnaissance.


Les Touareg, Autrefois 'maîtres du désert', en quête de reconnaissance
La disparition de l'envoyé spécial de l'ONU Robert Fowler dimanche au Niger est venue rappeler que, même s'ils affirment ne pas être responsables de l'enlèvement de ce diplomate canadien, les mouvement touareg demeurent une constante dans le paysage de ce pays sahélien riche en uranium.

Selon des sources non officielles, Robert Fowler suivait ce "dossier touareg" de près.

Estimés par les experts de un à un million et demi, les Touareg vivent sur un territoire de près de 2 millions de km2, réparti entre le Niger, le Mali, l'Algérie, la Libye et le Burkina Faso.

Les "Kel tamacheq", ceux qui parlent la langue touareg (tamacheq) comme ils se désignent eux-mêmes - Touareg étant un nom d'origine arabe - sont les plus nombreux au Niger (environ 700.000) et au Mali (près de 300.000).

Seul peuple africain avec les Ethiopiens à avoir sa propre écriture, les Touareg sont caractérisés par le port d'un voile teinté d'indigo qui déteint sur la peau, d'où leur surnom "d'hommes bleus".

A la tête du commerce caravanier et d'immenses troupeaux dans la première partie du XXe siècle, hostiles à la pénétration coloniale, ils sont peu à peu devenus les plus déshérités de la région du Sahel et du Sahara.

Ils ont également refusé la scolarisation pendant la colonisation, ce qui a affaibli leur position au moment des indépendances.

Les famines de 1973-74 et de 1984-85 voient la disparition de leurs troupeaux et des milliers de jeunes Touareg ont alors migré vers les villes, l'Algérie ou la Libye, où le leader libyen Mouammar Kadhafi en incorpora plusieurs milliers dans sa Légion islamique.

Une décennie plus tard, face à la dégradation de l'économie libyenne et la chute des cours du pétrole, les jeunes exilés ont été contraints au retour parfois forcé dans leurs pays avant de grossir rapidement les rangs des mouvements réclamant autonomie et développement contre les pouvoirs centraux malien et nigérien.

Les Touareg, qui ont alors remplacé leurs sabres, poignards et vieux fusils par des Kalachnikov et leurs dromadaires par des 4X4, entrent en rébellion le 7 mai 1990 au Niger et un mois plus tard au Mali.

Cette "guérilla des sables" va durer au moins cinq ans dans les deux pays, faisant officiellement plusieurs centaines de victimes et entraînant le déplacement de milliers de personnes vers la Mauritanie, le Burkina Faso et l'Algérie.

Dans les deux cas, les accords de paix ont abouti à une décentralisation des régions touareg, assortie d'une large autonomie de gestion.

Ils ont également permis au Niger et au Mali le désarmement des combattants touareg et leur intégration au sein de l'armée, les corps para-militaires et la fonction publique.

Faute d'application de ces accords à la lettre, plusieurs ex-leaders de l'armée malienne ont mené ces dernières années des actions de désertion et des attaques armées.

Au Niger, naît officiellement en février 2007 le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), qui a revendiqué depuis de nombreuses attaques contre des cibles militaires.

Le Front des forces de redressement (FFR), autre groupe rebelle touareg au Niger, a annoncé en janvier dernier le lancement d'une "bataille de l'uranium", minerai dont le Niger est le troisième producteur mondial. Les Touareg réclament que cette manne bénéficie davantage aux populations locales.

Au Mali voisin, le 11 mai 2007 à Tinzaouatène, près des frontières algérienne et nigérienne, une attaque des rebelles touareg maliens contre un poste avancé de l'armée malienne fait 10 morts et marqué le début de nouvelles violences dans le Nord.


           

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