Les accusations de faux de Sarkozy contre Mediapart rejetées


Jeudi 31 Janvier 2019 - 13:44
Reuters


Paris - La Cour de cassation a définitivement rejeté mercredi les accusations de faux et usage de faux portées par Nicolas Sarkozy contre Mediapart pour avoir publié un document appuyant la thèse d’un financement libyen de sa campagne présidentielle de 2017.


L’ancien chef de l’Etat avait porté plainte contre le site d’information en juillet 2013 mais cette plainte s’était soldée par un non-lieu, les juges d’instruction estimant qu’il n’y avait pas de charges suffisantes.

Ce non-lieu avait été confirmé par la Cour d’appel de Paris et le pourvoi en cassation était le dernier recours de Nicolas Sarkozy et de son ancien bras droit Brice Hortefeux, également mis en cause par le document publié par Mediapart.

Ce document, publié en avril 2012, est une note de 2006 présentée par le site comme émanant du chef du service de sécurité extérieure libyen de l’époque, Moussa Koussa, et faisait état d’un accord sur un “soutien” à la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros.

Cet accord, selon cette note, aurait été scellé lors d’une réunion le 6 octobre 2006, à laquelle auraient participé le directeur des services de renseignements militaires libyens de l’époque, Abdallah Senoussi, et le président de l’agence libyenne pour les investissements africains, Bechir Saleh, Brice Hortefeux et l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine.

Défait en mai 2012 par François Hollande, Nicolas Sarkozy a toujours nié avoir bénéficié pour sa campagne victorieuse de 2007 d’argent du régime libyen de Mouammar Kadhafi, qu’il contribuera à renverser quatre ans plus tard.

Il a aussi poursuivi en diffamation Ziad Takieddine, qui soutient avoir apporté des valises d’argent libyen en 2006-2007 à celui qui n’était encore que ministre de l’Intérieur et à son directeur de cabinet, Claude Guéant.

Ziad Takieddine a cependant dit ultérieurement que cet argent n’avait rien à voir avec le financement de la campagne présidentielle, qui aurait été selon lui financée par d’autres fonds libyens n’ayant pas transité par lui.

La justice française dispose aussi de déclarations d’anciens dignitaires du régime Kadhafi évoquant le versement d’argent à Nicolas Sarkozy, comme Abdallah Senoussi ou Bechir Saleh, et d’un carnet de l’ancien ministre libyen du pétrole Choukri Ghanem, retrouvé mort dans le Danube le 29 avril 2012, à Vienne.


           

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