Les actions délaissées, le dollar fort pèse sur les émergents


Mercredi 5 Septembre 2018 - 11:57
Reuters


Paris - Les principales Bourses européennes sont nettement dans le rouge mercredi à mi-séance et Wall Street devrait les y rejoindre dans un climat d’aversion au risque sur fond de tensions commerciales, avec des marchés émergents qui continuent de souffrir face à la vigueur du dollar.


À Paris, le CAC 40 cède 0,91% à 5.294,36 vers 10h45 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,57% et à Londres, le FTSE abandonne 0,43%.

L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,61%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,67% et le Stoxx 600 de 0,63%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse d’environ 0,3%.

Les discussions entre négociateurs américains et canadiens doivent reprendre ce mercredi à Washington et pourraient s’avérer compliquées. Donald Trump a publié samedi un message sur Twitter disant qu’il n’y avait pas de “nécessité politique” à ce que le Canada fasse partie du nouvel accord sur l’Alena.

De son côté, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a laissé entendre mardi que le Canada n’entendait pas se plier à certaines demandes.

A cela s’ajoute la menace d’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis: la période de consultations publiques sur le projet américain de taxation de 200 milliards de dollars (171 milliards d’euros) de produits chinois importés aux Etats-Unis prend fin jeudi. Donald Trump pourrait alors décider de l’entrée en vigueur de ces nouveaux droits de douane, au risque de représailles chinoises.

“Jusqu’au mois dernier, les gens se concentraient sur les profits des entreprises américaines mais maintenant, ils regardent la situation sur les marchés émergents, la guerre commerciale et le fait que les Etats-Unis devraient lancer un nouvelle vague de tarifs douaniers contre la Chine”, commente Christophe Barraud, économiste pour le courtier Market Securities.

“Si vous regardez la croissance globale, il y a de plus en plus de signes indiquant un ralentissement dans les prochains mois”, ajoute-t-il.

En Bourse en Europe, pratiquement tous les secteurs sont dans le rouge avec un recul particulièrement net pour les valeurs technologiques, dont l’indice Stoxx cède 1,54%. Le suisse Temenos recule notamment de plus de 5% après le conseil à “sous-performance” de Jefferies.

Les banques (+0,92%) font de la résistance grâce aux établissements italiens, dont l’indice sectoriel prend 3,97%. Cela permet à la Bourse de Milan (+1,1%) de s’afficher comme l’unique marché actions en hausse en Europe.

Signe de la nervosité sur les marchés d’actions, l’indice mesurant la volatilité implicite de l’EuroStoxx 50 et son homologue rattaché au S&P-500 prennent chacun plus de 5%.

Contre la tendance, deux valeurs françaises se distinguent en tête du Stoxx 600: BioMérieux grimpe de 7,94% après le relèvement de ses objectifs financiers pour 2018 tandis que JCDecaux (+6,42%) profite d’un relèvement à “achat” du conseil de Bank of America-Merrill Lynch.

LES PMI RASSURENT EN ZONE EURO, PAS EN CHINE
Les craintes sur le front du commerce ont pesé mardi à Wall Street puis mercredi en Asie.

En Chine, les marchés d’actions ont souffert de l’annonce d’un nouveau ralentissement de la croissance du secteur des services, l’indice PMI Caixin-Markit étant revenu à un creux de dix mois.

La Bourse de Shanghai a perdu 1,68%, celle de Hong Kong a reculé de 2,61% et l’indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a lâché 1,95%.

En zone euro, l’indice PMI des services a été confirmé à 54,4 en août et l’indice PMI composite pour le même mois a été revu en légère hausse à 54,5 contre 54,4 en estimation flash.

L’euro a effacé ses pertes après ces indicateurs mais il reste pénalisé par le renchérissement global du dollar.

Le billet vert est toujours soutenu par les tensions commerciales qui alimentent un retour vers les actifs refuges. Il a aussi profité mardi de la publication d’un chiffre nettement supérieur aux attentes pour l’indice ISM d’activité manufacturière aux Etats-Unis.

L’”indice dollar”, qui mesure l’évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, reste proche d’un plus haut de deux semaines touché la veille.

FORTE DÉTENTE SUR LES TAUX ITALIENS
La vigueur de la devise américaine accroît encore la pression sur les marchés émergents, déjà confrontés aux difficultés de certains pays comme l’Argentine, la Turquie ou l’Afrique du Sud.

Le rand sud-africain est tombé mercredi à un plus bas de plus de deux ans, la Bourse indonésienne a connu sa pire séance en près de cinq ans et l’indice MSCI des marchés émergents (-1,5%) recule pour la sixième séance consécutive.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d’Etat italiens amplifient leur recul après les déclarations jugées rassurantes des membres du gouvernement sur le respect des règles budgétaires de l’Union européenne. Le taux des BTP à dix ans est revenu sous la barre des 3% pour la première fois depuis le 22 août.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut repartent à la baisse alors que les craintes sur l’offre liées au passage de la tempête tropicale Gordon sur le golfe du Mexique s’apaisent. Le Brent revient vers 77 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) repasse sous 69 dollars, plus de deux dollars en dessous de son plus haut de mardi.


           

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