Les activistes au Maghreb : nouveau contrat de mariage plus protecteur des femmes


Jeudi 16 Avril 2009 - 07:59
magharebia.com/Jamel Arfaoui


Dans le cadre d'un plan ambitieux visant à éduquer les femmes du Maghreb sur le mariage, des activites algériens, marocains et tunisiens ont fait l'esquisse d'un contrat de mariage qui, s'il est certifié, offrira une meilleure protection des Droits des femmes.


Les activistes au Maghreb : nouveau contrat de mariage plus protecteur des femmes
Cette idée a été présentée le samedi 11 avril à Tunis, lors d'une réunion organisée par l'organisation Global Rights Maghreb et à laquelle assistaient des activistes des droits de l'homme, des membres issus des associations féministes et des experts juridiques.
"De nombreuses femmes au Maghreb ignorent habituellement leur droit à intégrer certaines conditions qui les protègeront à la signature du contrat de mariage", dit Stéphanie Willman Bordat, directrice régionale de l'ONG anglaise Global Rights. Son groupe opère dans les pays africains, américains et asiatiques pour aider les associations non-gouvernementales à accéder aux outils juridiques nécessaires pour traiter les problèmes relatifs aux droits de l'Homme, dont l'égalité des sexes.
Ce projet de contrat résulte d'une étude longue d'une année, à laquelle ont participé 1400 femmes d'horizons divers. Plus de 70 associations et de 177 juristes ont contribué à son élaboration.
Les conclusions découlant de cette enquête étaient alarmantes.
"Les femmes souffrent d'une ignorance complète de leurs droits concernant la signature du contrat de mariage", dit l'experte juridique marocaine Saida Kouzzi.
Bien que la loi accorde aux femmes le droit d'ajouter certaines demandes dans le contrat de mariage, "les femmes considèrent encore qu'il est inapproprié, voire déshonorant, d'imposer certaines conditions à leurs maris", affirme-t-elle.
"La culture et les raisons sociales contrôlent encore nos habitudes, nos coutumes. Les femmes croient encore qu'oser prendre une telle initiative réduirait leurs opportunités au mariage ".
Qui plus est, l'étude a révélé que certainbes femmes "considéraient le contrat de mariage comme un moyen d'avoir des relations sexuelles dans un cadre légal, ou, en d'autres mots, de protéger le droit aux soins et à l'héritage de leurs enfants, ainsi qu'en cas de divorce", dit la tunisienne Amel Ellafi, qui a supervisé un atelier de discussion pour les femmes.
Le projet de contrat de mariage comprend 18 articles, dont des garanties contre la polygamie, le droit de la femme à travailler et à continuer son éucation, des garanties contre les violences conjugales et la liberté de mouvement et de voyage.
Et, afin de sensibiliser les femmes à leurs droits et pour présenter le nouveau projet de contrat à la société maghrébine, les participants à la réunion ont procédé au lancement d'une campagne complète d'éducation. Ces efforts coordonnés aideront à accentuer la pression sur les autrorités législatives et judiciaires, pour qu'elles acceptent le contrat, et permettront les organisations de la société civile comme les autorités à mieux le défendre.
"Cette initiative a pour objectif d'aider ceux qui vont se marier à endosser leurs responsabilités, à leur permettre de connaître et de préserver leurs droits et leurs devoirs, et à se comporter de manière rationnelle et réalistes pour éviter les conséquences causées par un amour passionné sur les détails du quotidien", dit la juriste tunisienne Saida Guarrach, qui a contribué à l'esquisse du contrat.
"Cela permettra aux femmes de connaître la législation existante dans leur pays, et comment bénéficier en conséquence de ses lois positives, en les imposant comme conditions inclues dans le contrat de mariage", ajoute Bordat, de l'organisation britannique Global Rights.


           

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