Les adversaires de Bouteflika n'apprécient pas d'être qualifiés de candidats "mineurs"


Samedi 28 Mars 2009 - 13:23
magharebia.com/Said Jameh


Les adversaires du Président algérien Abdelaziz Bouteflika pour les élections du 9 avril ont exprimé leur ressentiment pour avoir été qualifiés de "rivaux mineurs". Ils ont également reproché aux partis d'opposition et à la presse de les avoir qualifiés de "lièvres".


Les adversaires de Bouteflika n'apprécient pas d'être qualifiés de candidats "mineurs"
Les candidats Moussa Touati, Louisa Hanoune, Mohamed Ali Faouzi Rebaine, Mohamed Said et Mohamed Djahid Younsi ont décidé de mettre fin à leur silence en rejettant ce qualificatif.
Ils estiment qu'ils ont les mêmes chances de l'emporter que le Président sortant, dont le mandat arrive à son terne.
Certains journaux nationaux critiquent fortement ces cinq candidats, affirmant que leurs campagnes ne sont pas fondées sur la popularité nécessaire. "Ils se présentent à l'élection à la présidentielle juste pour le fait d'y être."
Les caricaturistes ont dépeint tous les candidats, à l'exception de Bouteflika, comme des "lièvres", à la télévision ou sur des affiches.
"Les rivaux de Bouteflika ne sont même pas des lièvres, mais des ombres de lièvres", a commenté le secrétaire général du Front des Forces Socialistes (FFS), dans l'opposition, Karim Tabou. "Les cinq candidats se présentent juste pour voir Bouteflika accomplir son troisième mandat présidentiel."
Le FFS boycotte ces élections.
Moussa Touati, le secrétaire général du Front National Algérien, a souligné qu'il est un rival très sérieux pour Bouteflika. Il a un programme à annoncer une fois que les bulletins seront comptés, ce qui sera une surprise, a-t-il ajouté. "Je suis un chasseur, pas un lièvre."
Louisa Hanoune et Mohamed Djahid Younsi se voient également en alternatives très crédibles à l'actuel Président. Ils estiment tous deux pouvoir faire pencher la balance et l'emporter.
Les deux autres candidats, Mohamed Said et Ali Faouzi Rebaine, estiment que la presse a tort de les sous-estimer. Ils soulignent qu'ils sont porteurs d'une nouvelle pensée politique, disposent d'une grande popularité et d'années d'expérience sur le terrain.
Le coordinateur de la Commission politique nationale pour la surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia, a accusé la presse de chercher à ternir l'image de ces cinq candidats. Dans un communiqué de presse publié samedi dernier, le 21 mars, M. Teguia désapprouve certains journaux pour l'attitude "agressive" dont ils font preuve envers ces cinq candidats. Il a précisé que certaines de ces attaques de la presse constituent un délit punissable par la loi et a demandé des mesures légales.
"Ce sont des candidats au plein sens du terme, qui ont été reconnus comme tels par le Conseil constitutionnel."
La commission que préside M. Teguia se compose de vingt-cinq partis politiques reconnus, en plus d'un représentant de chacun des candidats. Elle est chargée de surveiller les élections, de veiller à ce qu'elles se déroulent dans de bonnes conditions, et éventuellement d'intervenir en cas de dénigrement d'un candidat.
Le quotidien francophone Al-Watan a déclaré qu'il avait le droit de présenter une évaluation de chaque candidat et que cette description des candidats comme des lièvres relève de la liberté d'expression.
Dans son éditorial publié mardi 24 mars, Mokrane Ait Ouarabi a déclaré que le fait de caricaturer des candidats n'est pas "une invention algérienne, mais une tradition suivie en Europe et dans de nombreux pays du monde depuis des siècles".


           

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