Les montres intelligentes à la recherche de leur public


Jeudi 5 Septembre 2013 - 12:25
AFP


Bérlin - James Bond adorerait, les films de science-fiction auraient pu les imaginer, mais les montres intelligentes, présentées au salon IFA de Berlin, doivent encore convaincre le grand public de leur utilité, au-delà des accros à la high-tech.


Les montres intelligentes à la recherche de leur public
"Petit bijou", "plutôt cool", "voici mon cadeau de Noël", "woow !!". Sur Twitter, les commentaires élogieux de passionnés fusaient au lendemain de la présentation officielle par Samsung de sa montre "Galaxy Gear". Les critiques aussi: trop grosse, inutile, design guère élégant...

Reliée au dernier smartphone du coréen par Bluetooth, cette montre de 74 grammes avec un écran de 4 centimètres prévient de l'arrivée d'un mail ou de notifications sur les réseaux sociaux, permet d'écouter de la musique, de faire des photos, de dicter des SMS et de passer des coups de téléphone. Bref, comme un smartphone, mais directement de son poignet, sans sortir son téléphone.

"Il y a quelques années personne n'aurait deviné que les smartphones prendraient une telle part dans notre vie quotidienne. Je pense que les smartwatches peuvent exactement de la même façon devenir une part de notre mode de vie", souligne J.K. Shin, responsable de la division mobile de Samsung Electronics. Il voit les deux appareils coexister et non l'un chasser l'autre.

Plusieurs groupes avaient déjà fait un essai dans les montres connectées il y a plusieurs années. Mais la demande n'était pas là. Aujourd'hui, vu le nombre de fabricants dans les starting-blocks pour s'attaquer à ce marché, le succès pourrait suivre. D'autant plus que les marchés des smartphones et des tablettes commencent à saturer.

Mais les montres connectées peuvent-elles devenir un objet du quotidien comme le sont nos téléphones ? Annette Zimmermann, analyste au cabinet Gartner, en doute.

"Pour l'heure, la demande des consommateurs est très faible en comparaison avec n'importe quel autre appareil mobile. (...) C'est encore un produit de niche et seulement une très petite fraction de consommateurs vont remplacer leur smartphone par une smartwatch dans les cinq prochaines années", explique-t-elle à l'AFP.

Actuellement, aucune des montres présentées ne fonctionne comme un smartphone autonome. Mais "même en complément d'un smartphone, le décollage de la demande sera limitée", ajoute Mme Zimmermann.

Selon l'analyste, le design, sur lequel Apple et son hypothétique "iWatch" est attendu, et le prix auront une importance décisive.

Les tarifs affichés sont relativement abordables, avec probablement 299 euros pour la Samsung, presque 200 euros pour la Smartwatch 2 waterproof de Sony, 180 euros pour la dernière G-Shock de Casio, pionnier du secteur, et 150 dollars pour précommander celle de Pebble, créée grâce au financement des internautes.

La fédération allemande de la high-tech Bitkom se montre beaucoup plus optimiste sur leur avenir. D'après un sondage, 38% des Allemands s'intéressent aux montres intelligentes et 16% sont déjà sûrs de vouloir en porter une, ce qui ferait plus de 11 millions d'acheteurs potentiels dans le pays. Essentiellement des hommes et des moins de 30 ans.

Le cabinet Canalys mise pour sa part sur la vente de plus de 5 millions de ces montres dans le monde en 2014, contre 500.000 en 2013, une fois que des mastodontes comme Microsoft, Google et surtout Apple auront rejoint les Samsung, Sony ou Motorola déjà présents.

"Les montres intelligentes seront la plus importante nouvelle catégorie de produits électroniques depuis que l'iPad a lancé le marché des tablettes", en 2010, estimaient cet été les analystes de Canalys.

Pour séduire, Samsung joue la carte de la mode. La firme veut convaincre "ceux qui n'achètent pas des appareils seulement pour répondre à des besoins pratiques mais aussi pour avoir un style".


           

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