Les "nonistes" montent en première ligne avant les européennes


Vendredi 29 Mai 2009 - 13:27
Reuters


Quatre ans après la victoire du "non" au référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution européenne, les tenants d'une "autre Europe" ont battu le rappel vendredi dans l'espoir de rallier une partie des électeurs tentés par l'abstention.


Philippe de Villiers
Philippe de Villiers
Des souverainistes Philippe de Villiers et Nicolas Dupont-Aignan au NPA d'Olivier Besancenot, en passant par le Front national, les "nonistes" veulent croire que les 54,67% de Français qui ont dit "non" au traité constitutionnel européen s'exprimeront à nouveau dans les urnes le 7 juin, même si le clivage entre pro et antieuropéens s'est estompé en France.

"Beaucoup des 16 millions de Français qui ont voté 'non' en 2005 ont compris que l'UMP, le PS, le MoDem et les Verts (...) ont bafoué le vote du peuple français en ratifiant au Parlement le traité de Lisbonne", estime Nicolas Dupont-Aignan dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.

"Je lance un appel à ceux qui ont voté 'non' pour leur demander de ne pas tomber dans ce piège de l'abstention", ajoute le président de "Debout la République".

Le député de l'Essonne prévoyait vendredi de lire un appel à un "vote d'espoir" dans les trois villes de la région parisienne qui ont le plus voté "non" en 2005 : Saint-Denis, Villeparisis et Vigneux-sur-Seine.

Autre "noniste", Philippe de Villiers, et son allié Frédéric Nihous, chefs de file des listes Libertas au scrutin du 7 juin, ont manifesté vendredi devant l'Assemblée nationale pour demander aux électeurs de "faire respecter" le "non" de 2005.

Le président du Mouvement pour la France (MPF) et le président de Chasse-Pêche-Nature-Tradition (CPNT) ont déployé devant les grilles du Palais-Bourbon une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : "Référendum 2005 : 54,6%. Le 7 juin faites respecter votre non. Votez de Villiers-Nihous".

"Faisons du 7 juin le match retour de ce référendum", a déclaré Frédéric Nihous à des journalistes.

Marine Le Pen, vice-présidente du FN, a invité sur Europe 1 les électeurs à voter pour la formation d'extrême droite afin de dire "non" à une Union européenne qui est "en train de détruire nos emplois", qui est "une machine à créer du chômage".

AUBRY VEUT UNIR LES VOIX DE GAUCHE

Selon le baromètre OpinionWay Fiducial pour Le Figaro, TF1, LCI et RTL, les listes du Nouveau parti anticapitaliste, qui connaîtra le 7 juin son baptême du feu électoral, plafonnent à 6% dans les intentions de vote.

Il est talonné par le Front de gauche (5%) qui tente lui aussi sa première expérience électorale et paraît en mesure de le dépasser grâce à l'alliance des soutiens de l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon et de la secrétaire nationale du Parti communiste, Marie-George Buffet.

Le Front national est crédité de 7%, les listes Libertas de 6%, "Debout la République" de 0,5%.

"Les deux grands partis (UMP et PS, NDLR) ont été traumatisés par le référendum de 2005, et ne veulent en aucun cas débattre du fond des choses, parce qu'ils se sentent très mal à l'aise vis-à-vis de leur base électorale", déclarait récemment Jean-Luc Mélenchon.

L'effritement de la cote de l'UMP (26%) et du PS (20% voire 19%) profite à ces petites formations, selon les sondages.

La situation est inquiétante pour les socialistes qui voient leur électorat se disperser vers le Mouvement Démocrate de François Bayrou (13%), les listes Europe Ecologie de Daniel Cohn-Bendit (10%), le Front de gauche et le NPA.

Martine Aubry, premier secrétaire du PS, a exhorté vendredi "les plus de 70% des Français qui aujourd'hui disent 'nous ne voulons pas de la politique libérale'" à voter socialiste.

"Je continue jusqu'au bout à dire 'il faut voter efficace'", a-t-elle dit sur LCI, refusant de jouer "le match à l'avance".

Elle a réaffirmé l'inefficacité d'un vote pour les petites listes qui risquent de n'avoir aucun représentant.

Olivier Besancenot a rejeté cet appel à l'alliance des voix de gauche, affirmant sur France Info qu'"en politique, et au niveau électoral, il n'y a rien d'arithmétique".

Le Premier ministre, François Fillon, a estimé sur Europe 1 que les socialistes souffraient d'une "crédibilité de moins en moins forte". "Ils sont dans une opposition systématique qui les ridiculise".


           

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