Les scientifiques désormais mieux préparés pour évaluer le panache du volcan


Jeudi 13 Mai 2010 - 11:24
AFP


Paris - Satellites, avions ou stations au sol utilisant des lasers pour sonder l'atmosphère, modélisation: les scientifiques se disent désormais mieux préparés pour suivre l'évolution du panache craché par le volcan islandais Eyjafjöll dont l'éruption peut se poursuivre plusieurs mois.


Les scientifiques désormais mieux préparés pour évaluer le panache du volcan
Si l'on sait combien de cendres s'échappent du volcan, on peut modéliser leur dispersion en fonction des vents, explique Pierre Flamant du Laboratoire de météorologie dynamique de Palaiseau (France).

Or, cette information indispensable aurait été erronée lors des émissions de cendres qui ont paralysé les transports aériens en Europe à la mi-avril.

"Il y a eu une erreur de calcul des émissions à la source", selon Gian Paolo Gobbi, de l'Institut des sciences atmosphériques et du climat (Isac).

"Les Islandais n'étaient pas tellement préparés à définir la quantité de cendres émises dans l'atmosphère", alors que "de cette estimation dépendent toutes les prévisions sur l'évolution du nuage", a récemment déclaré ce scientifique à la presse italienne.

Des mesures dans le nuage de cendres effectuées début mai tout près du volcan par une équipe allemande, à bord d'un avion Falcon, permettent d'avoir une meilleure connaissance de ses émissions.

Le panache s'éloignant du volcan, sept heures après en avoir été éjecté, accumule au moins trois tonnes de cendres à la seconde, a indiqué à l'AFP le professeur Ulrich Schumann du Centre allemand de l'aviation et de l'aérospatiale (DLR).

Sept heures après avoir été crachées par le volcan, une grosse partie des particules, les plus lourdes, sont retombées. Ce qui a été mesuré dans le panache correspond aux particules fines qui peuvent être transportées vers l'Europe, souligne ce directeur de l'Institut de physique de l'atmosphère du DLR.

Ces données devraient permettre d'affiner les modèles. "Seule l'utilisation de modèles informatiques combinée à des observations terrestres, aériennes et satellitaires peut donner une image correcte de la situation", avait souligné le Pr Schumann en marge d'un congrès le 5 mai à Vienne, estimant que les scientifiques étaient maintenant "bien mieux préparés" qu'en avril.

Les lasers jouent un rô le de premier plan pour sonder l'atmosphère depuis le sol, des avions ou satellites.

Les Lidar (LIght Detection and Ranging) fonctionnent sur le principe du radar en utilisant des très courtes impulsions lasers pour détecter des particules en suspension depuis le sol jusqu'à 15 km d'altitude.

Le réseau européen Earlinet est constitué de 21 stations Lidar au sol en Europe, dont trois en France (Sirta à Palaiseau, Observatoire de Haute-Provence, Puy-de-Dô me). Un réseau Aeronet de photomètres automatiques renseigne aussi sur les aérosols (particules en suspension) présents dans l'atmosphère.

Les "Lidar sont particulièrement bien adaptés pour donner la concentration d'aérosols ou de cendres dans l'atmosphère", relève Emmanuel Rosencher (Onera - Centre français de recherche aérospatiale).

Des avions équipés en hâte d'un Lidar portable ont pu sonder les résidus du panache de cendres dans le ciel européen, vers le 20 avril, peu avant la reprise des transports aériens, complètant les informations du satellite franco-américain Calipso qui dispose d'un Lidar et d'un imageur infrarouge.

Le Lidar donne la structure verticale de l'atmosphère, révélant l'altitude des couches d'aérosols, précise M. Flamant.

D'autres capteurs complétent l'information. Des avions équipés de sondes ont pu, grâce à des faisceaux lasers, compter les particules en suspension dans l'air et donner leur taille, permettant de mieux connaître leur densité.


           

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