Libye: HRW accuse le gouvernement reconnu d'avoir recours à la torture


Mercredi 17 Juin 2015 - 20:03
AFP


L'organisation Human Rights Watch a accusé mercredi le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale d'avoir recours à la torture dans ses centres de détention dans l'est du pays.


Libye: HRW accuse le gouvernement reconnu d'avoir recours à la torture
Dans un communiqué, l'ONG basée à New York affirme que "le gouvernement (...) et ses forces alliées sont responsables de détentions arbitraires généralisées, d'actes de torture et d'autres mauvais traitements dans les lieux de détention qu'ils contrôlent dans l’est du pays".

En proie au chaos et aux violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye compte deux gouvernements et Parlements qui se disputent le pouvoir, l'un dans la capitale Tripoli sous la coupe des milices de la coalition Fajr Libya, et l'autre à Tobrouk (est) reconnu par la communauté internationale.

HRW a indiqué avoir pu visiter en janvier et avril des centres de détention à al-Baïda et Benghazi (est) contrôlés par l'armée libyenne et par les ministères de la Justice et de l'Intérieur, et y a mené des entretiens individuels avec 73 détenus en dehors de la présence de gardiens.

De nombreux détenus ont déclaré que les personnes chargées des interrogatoires les avaient forcés à "avouer" des crimes graves sous la torture.

"Les ministres du gouvernement libyen, les commandants militaires et les directeurs de prison devraient immédiatement annoncer une politique de tolérance zéro à l’égard de la torture", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice du département Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG.

Tous les détenus interrogés ont déclaré ne pas avoir eu accès à des avocats, ni comparu devant un juge, ni avoir été accusés formellement en dépit de nombreux mois de détention, selon le communiqué.

Les détenus ont également affirmé qu'il y avait eu au moins deux morts en détention après des tortures.

Parmi les détenus interrogés figuraient des personnes "soupçonnées de terrorisme ou d'appartenance à des groupes extrémistes comme l’État islamique (EI) et Ansar Al-Charia", note encore l'ONG.

Les groupes jihadistes ont profité du chaos dans le pays pour monter en puissance ces derniers mois, l'EI ayant notamment annoncé le 9 juin avoir pris la grande ville de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli.

Le vice-ministre de la Justice du gouvernement internationalement reconnu, Sahar Banoon, a déclaré en avril à HRW que "le système de justice pénale dans l'Est s’était effondré, sans tribunaux pénaux opérationnels et que le procureur général de Benghazi avait ordonné la nomination d'un comité de procureurs afin d'examiner les cas des personnes détenues".


           

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