Liège: La permission de sortie de prison du tueur pose question


Mercredi 30 Mai 2018 - 11:35
Reuters


LIEGE, Belgique - La décision des autorités belges d’accorder une permission de sortie à un détenu, qui se serait radicalisé en prison, fait l’objet d’interrogations après la fusillade durant laquelle ce dernier a tué trois personnes à Liège mardi.


L’homme, identifié comme Benjamin Herman, a poignardé mardi matin deux policières belges et a pris leurs armes de service avec lesquelles il les a abattues et a tué un passant dans les rues de Liège.

De source sécuritaire, on précise que Benjamin Herman, un ressortissant belge de 31 ans connu comme trafiquant de drogue, s’était converti à l’islam en prison où il se serait radicalisé.

L’agresseur a crié “Allahou Akbar” (Dieu est grand) lors d’échanges de coups de feu avec la police après une brève prise d’otages dans un lycée voisin, a-t-on appris de source policière.

Le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, a déclaré que les autorités enquêtaient toujours sur les motivations de l’assaillant qui était connu des services de police pour des affaires de droit commun.

“Il y a des signes qui montrent qu’il s’était radicalisé en prison mais est-ce cela qui l’a conduit à commettre ces actes ?”, s’est-il interrogé sur la radio belge.

“Cela pourrait être parce qu’il n’avait rien à perdre car il a également tué quelqu’un la nuit précédente”, a-t-il précisé, ajoutant qu’il était peut-être drogué au moment des faits.

Jan Jambon a confirmé que Benjamin Herman avait sans doute tué un ancien codétenu dont le corps avait été retrouvé la veille dans le sud de Liège.

SON QUATORZIÈME CONGÉS PÉNITENTIAIRES
Contrairement aux précédentes attaques de “loup solitaire” en Europe, le groupe Etat islamique (EI) n’a pas revendiqué la responsabilité de cette fusillade.

L’éventuelle radicalisation de Benjamin Herman en prison n’a pas manqué de soulever des questions sur sa libération lundi sans qu’il fasse l’objet d’une surveillance policière.

Le ministre belge de la Justice, qui contrôle les services pénitentiaires, a dit qu’il se sentait “responsable” de la tuerie de mardi.

“Est-ce que cet homme aurait dû être libéré dans le cadre d’une permission pénitentiaire ? C’est une question qui interpelle et ça mérite un examen de conscience de ma part”, a déclaré Koen Geens à la RTBF.

Il s’agissait de la quatorzième persmission pénitentiaire accordée à Benjamin Herman pour l’aider à préparer une éventuelle réinsertion, a indiqué le ministre.

Le vice-Premier ministre s’est interrogé, quant à lui, sur la raison de l’octroi de cette permission.

“Comment est-il possible que quelqu’un qui était condamné pour des faits quand même graves ait pu quitter sa prison ?”, a déclaré Alexander de Croo.

La Belgique est en état d’alerte depuis les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis en novembre 2015 et depuis la double attaque menée à Bruxelles en mars 2016 qui a coûté la vie à 32 personnes.


           

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