Loi/génocide : piratage du site de Valérie Boyer, qui va déposer plainte


Lundi 26 Décembre 2011 - 10:11
AFP


Paris - Le site de Valérie Boyer, la députée UMP auteur de la proposition de loi réprimant la négation des génocides dont celui des Arméniens, a été piraté dimanche par des militants pro-Turquie.


Valérie Boyer
Valérie Boyer
L'élue, se disant aussi victime de menaces et d'insultes, a annoncé son intention de porter plainte.

Dans un entretien téléphonique diffusé par BFMTV, la députée des Bouches-du-Rhône affirme avoir reçu des "menaces de mort, de viol, de destruction et des injures et des insultes". "Je trouve ça très choquant", ajoute-t-elle, précisant que ses parents et ses enfants ont aussi été visés.

"Il n'est pas possible de se laisser insulter en tant que personne mais aussi par rapport à ses fonctions (de parlementaire, ndlr), donc je me dois de déposer plaine, ce que je ferai", a ajouté Mme Boyer.

Par ailleurs, sur internet, l'adresse www.valerie-boyer.fr renvoyait automatiquement à un écran noir affichant le drapeau de la Turquie et un message non signé en deux langues, en turc et en anglais, s'en prenant au gouvernement français et à la communauté arménienne de France. La page était toujours visible dans la soirée.

"Vous, la diaspora arménienne, êtes de tels lâches que vous n'avez pas le cran d'ouvrir les archives arméniennes et de faire face à la vérité", écrivent les auteurs du message, pour qui "la vérité" est qu'on ne peut pas parler de "génocide arménien".

"Vous, les Français, êtes tellement pitoyables et pathétiques que vous méprisez les vérités pour (obtenir) des voix", ajoutent-ils, en allusion aux élections présidentielle et législatives du printemps prochain en France.

L'Assemblée nationale a adopté jeudi la proposition de loi pénalisant la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915, provoquant la colère de la Turquie, le gel de sa coopération militaire avec la France et le rappel de son ambassadeur à Paris.

La proposition de loi de Valérie Boyer, députée UMP de Marseille où vit une forte communauté arménienne, avait reçu le soutien du gouvernement qui a permis son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée. Le texte doit désormais être inscrit à l'ordre du jour du Sénat. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a jugé peu probable que le texte soit adopté définitivement par le Parlement d'ici la fin de la législature en 2012.


           

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