Londres, Berlin et les Emirats refusent de ravitailler les avions iraniens


Lundi 5 Juillet 2010 - 17:00
AFP


Téhéran - Les aéroports de Grande-Bretagne, d'Allemagne et des Emirats arabes unis refusent désormais de ravitailler les avions de ligne iraniens, une mesure décidée, selon Téhéran, après les nouvelles sanctions américaines contre l'Iran pour son programme nucléaire.


Londres, Berlin et les Emirats refusent de ravitailler les avions iraniens
"Depuis la semaine dernière, après l'adoption des sanctions unilatérales américaines contre l'Iran, les aéroports de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et des Emirats arabes unis refusent de ravitailler les avions iraniens", a déclaré Mehdi Aliyari, secrétaire de l'Association des compagnies aériennes du pays, cité lundi par l'agence Isna.

Il a ajouté que cette mesure était appliquée depuis jeudi dernier, conformément "à la décision du Congrès américain imposant des sanctions contre la vente des produits combustibles à l'Iran".

"Les compagnies (nationale) Iran Air et (privée) Mahan, qui ont de nombreux vols vers l'Europe, ont rencontré des problèmes", a-t-il poursuivi.

La flotte de l'aviation civile est vieille, l'Iran ne pouvant acheter des avions occidentaux en raison des sanctions américaines. Toutefois, ces dernières années, les compagnies privées, en particulier Mahan, ont réussi à se procurer des Airbus et des Boeing d'occasion utilisés sur les lignes intérieures et internationales.

M. Aliyari a demandé à l'Organisation de l'aviation civile internationale d'intervenir pour déclarer "illégale l'application de telles sanctions".

"Le ministère des Affaires étrangères, l'organisation nationale de l'aviation civile, le ministère des Transports (...) doivent agir contre cette action illégale américaine", a-t-il encore estimé.

Le président américain Barack Obama a promulgué jeudi dernier une nouvelle série de sanctions contre l'Iran votée par le Congrès, les plus dures jamais prises par les Etats-Unis, avertissant Téhéran que la poursuite de son programme nucléaire renforcerait son isolement.

Le texte signé par M. Obama renforce une législation déjà en vigueur pour y ajouter une série de nouvelles sanctions économiques, afin de tenter de persuader l'Iran d'abandonner ce programme nucléaire controversé.

La communauté internationale soupçonne Téhéran, en dépit de ses démentis répétés, de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.

Le texte vise à perturber l'approvisionnement en essence, en kérosène et d'autres produits énergétiques raffinés de la République islamique. Il s'ajoute à la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 9 juin renforçant les sanctions internationales contre l'Iran.

"Le refus de livrer du kérosène aux avions civils est une action inhumaine et contraire aux règles internationales", a déclaré Kazem Jalali, porte-parole de la Commission des Affaires étrangères du Parlement iranien, selon la presse.

Il a ajouté que l'Iran se réservait le droit de "porter plainte auprès des Nations unies et de l'Organisation de l'aviation civile internationale".

Il a avancé que ces "sanctions inhumaines" avaient été "approuvées par le président américain (Barack Obama) conformément à la politique unilatérale et hostile de la Maison Blanche".

"L'Iran peut prendre des mesures de représailles" contre les pays qui ont pris de telles mesures, a déclaré pour sa part le député Parviz Sorouri, soulignant la fragilité des "économies" des Etats ayant pris ces décisions.

Les responsables iraniens ont affirmé ces dernières semaines que les sanctions internationales n'auraient aucun effet.

"Ces sanctions n'auront aucun effet sur la nation iranienne (...) Nous promettons que dans un an, ils (Occidentaux) diront qu'ils se sont trompés", a déclaré lundi le président Mahmoud Ahmadinejad dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.


           

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