Premier point noir, les dépassements de devis des installations sportives. La facture du stade olympique a augmenté de 10 % au cours des dix-huit derniers mois, en raison du renforcement de la toiture. Des problèmes de fondations ont fait flamber le prix de revient de la piste du vélodrome. Pour couvrir ces surcoûts, l'Olympic Delivery Authority (ODA), l'autorité organisatrice, a dû puiser dans le fonds de réserve déjà mis à mal à mi-chemin du projet.
Ensuite, la crise du crédit a touché de plein fouet les promoteurs immobiliers, qui s'étaient engagés à financer le village olympique et le centre des médias. En retour, ils doivent se rembourser sur la vente des 2 700 logements du village hébergeant athlètes et officiels après les Jeux. Le groupe australien Land Lease n'est toujours pas parvenu à lever les fonds nécessaires auprès des banques.
Vu les difficultés à réduire davantage la taille du village olympique, les pouvoirs publics devront compenser le manque à gagner. Le Comité olympique international a prévenu Londres qu'il est hors de question de sabrer davantage dans les exigences du cahier des charges.
"Bon vieux pragmatisme"
Troisième problème et non des moindres, le ministère de l'intérieur n'est toujours pas parvenu à déterminer l'enveloppe octroyée à la sécurité, au plus grand dam des organisateurs et de la police.
Enfin, la marge de manoeuvre du gouvernement est réduite par la fixation définitive, en mars 2007, du budget des Jeux olympiques à 9,3 milliards de livres (10,52 milliards d'euros), soit trois fois plus que le projet initial présenté dans le dossier de candidature, en 2005.
Alors que la facture des Jeux de Pékin est deux fois plus élevée que leur coût prévisionnel, le gouffre du déficit des finances publiques britanniques empêche tout dépassement. Par ailleurs, la recherche d'économies est pénalisée par l'engagement de Londres de mener à bien la rénovation de la Lea Valley et de la zone déshéritée de Stratford, à l'est de la capitale. L'argument urbanistique avait pesé lourd dans la victoire de Londres sur Paris et Madrid.
Enfin, les différents pouvoirs impliqués dans cette vaste entreprise n'arrêtent pas de se chamailler. Jaloux de leur autonomie, notamment en matière de planning, les quatre bourgs concernés, équivalents des arrondissements, ne cessent de tailler des croupières à l'Etat, faible dans la capitale. En charge des transports, la mairie tenue par les conservateurs, entend faire entendre sa voix face au Trésor et au ministre responsable des JO, eux-mêmes souvent en désaccord. Le torchon brûle entre le comité organisateur, l'ODA et le Government Olympic Executive.
Réticent à l'acte de candidature quand il était ministre des finances de Tony Blair, Gordon Brown considère aujourd'hui les JO comme "créateurs d'emplois et générateurs de croissance" dans un contexte de grave ressac économique. Pour persuader un public plus que jamais hostile, le premier ministre met en avant les 30 000 à 50 000 emplois créés d'ici 2012 dans la construction, un secteur ravagé par la crise.
Professeur à la London School of Economics, Tony Travers rappelle que l'Angleterre a le génie du défi dès que le malheur l'oblige de mouvoir : "Chez nous, tout est toujours compliqué, mais au bout du compte notre bon vieux pragmatisme permet de tout mener à bien et dans les temps."
Ensuite, la crise du crédit a touché de plein fouet les promoteurs immobiliers, qui s'étaient engagés à financer le village olympique et le centre des médias. En retour, ils doivent se rembourser sur la vente des 2 700 logements du village hébergeant athlètes et officiels après les Jeux. Le groupe australien Land Lease n'est toujours pas parvenu à lever les fonds nécessaires auprès des banques.
Vu les difficultés à réduire davantage la taille du village olympique, les pouvoirs publics devront compenser le manque à gagner. Le Comité olympique international a prévenu Londres qu'il est hors de question de sabrer davantage dans les exigences du cahier des charges.
"Bon vieux pragmatisme"
Troisième problème et non des moindres, le ministère de l'intérieur n'est toujours pas parvenu à déterminer l'enveloppe octroyée à la sécurité, au plus grand dam des organisateurs et de la police.
Enfin, la marge de manoeuvre du gouvernement est réduite par la fixation définitive, en mars 2007, du budget des Jeux olympiques à 9,3 milliards de livres (10,52 milliards d'euros), soit trois fois plus que le projet initial présenté dans le dossier de candidature, en 2005.
Alors que la facture des Jeux de Pékin est deux fois plus élevée que leur coût prévisionnel, le gouffre du déficit des finances publiques britanniques empêche tout dépassement. Par ailleurs, la recherche d'économies est pénalisée par l'engagement de Londres de mener à bien la rénovation de la Lea Valley et de la zone déshéritée de Stratford, à l'est de la capitale. L'argument urbanistique avait pesé lourd dans la victoire de Londres sur Paris et Madrid.
Enfin, les différents pouvoirs impliqués dans cette vaste entreprise n'arrêtent pas de se chamailler. Jaloux de leur autonomie, notamment en matière de planning, les quatre bourgs concernés, équivalents des arrondissements, ne cessent de tailler des croupières à l'Etat, faible dans la capitale. En charge des transports, la mairie tenue par les conservateurs, entend faire entendre sa voix face au Trésor et au ministre responsable des JO, eux-mêmes souvent en désaccord. Le torchon brûle entre le comité organisateur, l'ODA et le Government Olympic Executive.
Réticent à l'acte de candidature quand il était ministre des finances de Tony Blair, Gordon Brown considère aujourd'hui les JO comme "créateurs d'emplois et générateurs de croissance" dans un contexte de grave ressac économique. Pour persuader un public plus que jamais hostile, le premier ministre met en avant les 30 000 à 50 000 emplois créés d'ici 2012 dans la construction, un secteur ravagé par la crise.
Professeur à la London School of Economics, Tony Travers rappelle que l'Angleterre a le génie du défi dès que le malheur l'oblige de mouvoir : "Chez nous, tout est toujours compliqué, mais au bout du compte notre bon vieux pragmatisme permet de tout mener à bien et dans les temps."