"Puisque le président et le gouvernement n'ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d'aujourd'hui", a lancé M. Rajoelina, 34 ans, depuis la place du 13 mai, lieu historique de la contestation malgache situé au coeur d'Antananarivo. "La demande du départ immédiat du président Ravalomanana sera déposée au Parlement pour suivre la procédure légale", a-t-il ajouté, quasi-invisible derrière des gardes du corps. "Nous sommes en train de mettre en place le gouvernement de transition et c'est moi qui vais gérer le gouvernement", a-t-il ajouté, avant de lancer un appel solennel à différents organismes publics. "Je fais appel à la banque centrale pour qu'elle ne délivre plus d'argent au gouvernement. Je demande à tous les ministères de fermer à partir de lundi. J'appelle les forces de l'ordre à nous rejoindre. A présent, je vais donner les ordres", a-t-il lancé sous les acclamations d'une foule disciplinée.
Le présidence n'avait pas, samedi en début d'après-midi, réagi à ces déclarations qui interviennent après plusieurs rassemblements de masse en plein coeur de la capitale et la mort d'au moins 68 personnes, selon la gendarmerie, en début de semaine à la faveur de pillages. L'annonce samedi de M. Rajoelina avait été précédée d'un véritable réquisitoire contre le chef de l'Etat, avec l'énumération des "violations de la Constitution" dont il se serait rendu coupable. Une réponse à peine déguisée du maire à la communauté internationale qui en appelle au respect de l'ordre constitutionnel à Madagascar. "Les bailleurs de fonds, les évêques, tout le monde nous dit: +respectez la Constitution+. Nous sommes d'accord. Nous allons donc proclamer ici les délits du président et du gouvernement au regard de la constitution", a ajouté le maire. Reprenant les principaux griefs du mouvement, une de ses sympathisantes a ainsi, à la tribune, accusé pêle-mêle le président d'atteinte à la sûreté de l'Etat, aux libertés fondamentales, de discrimination religieuse.
A peine connu lorsqu'il s'est lancé à la conquête de la mairie d'Antananarivo il y un peu plus d'un an, celui que l'on appelle "Andry TGV" pour son caractère fonceur s'est imposé depuis son élection le 12 décembre 2007 comme le principal opposant à M. Ravalomanana, au pouvoir depuis 2002. Il a su capitaliser sur son nom les frustrations des Malgaches durement touchés par la hausse mondiale des prix alimentaires et leur ressentiment face à ce qu'ils considèrent comme des privations de la liberté d'expression, autant de sujets sur lesquels les partis d'opposition, en partie décrédibilisés, n'ont pas réussi à se faire entendre. La fermeture à la mi-décembre de la télévision du maire, "Viva", avait servi de déclencheur au mouvement qui a connu plusieurs rassemblements dans la capitale. Le plus important, lundi, a dégénéré en pillages et incendies volontaires de magasins, notamment ceux appartenant à l'empire agro-alimentaire du président. La contestation a, depuis, essaimé en province où plusieurs magasins ont été pillés et incendiés. Samedi, la foule s'est dispersée rapidement et dans le calme. Les forces de l'ordre étaient absentes de la place du 13 mai et de ses environs. Le préfet d'Antananarivo et le chef de la gendarmerie avaient pourtant rappelé vendredi l'interdiction en vigueur depuis plusieurs mois de tout rassemblement.
Le présidence n'avait pas, samedi en début d'après-midi, réagi à ces déclarations qui interviennent après plusieurs rassemblements de masse en plein coeur de la capitale et la mort d'au moins 68 personnes, selon la gendarmerie, en début de semaine à la faveur de pillages. L'annonce samedi de M. Rajoelina avait été précédée d'un véritable réquisitoire contre le chef de l'Etat, avec l'énumération des "violations de la Constitution" dont il se serait rendu coupable. Une réponse à peine déguisée du maire à la communauté internationale qui en appelle au respect de l'ordre constitutionnel à Madagascar. "Les bailleurs de fonds, les évêques, tout le monde nous dit: +respectez la Constitution+. Nous sommes d'accord. Nous allons donc proclamer ici les délits du président et du gouvernement au regard de la constitution", a ajouté le maire. Reprenant les principaux griefs du mouvement, une de ses sympathisantes a ainsi, à la tribune, accusé pêle-mêle le président d'atteinte à la sûreté de l'Etat, aux libertés fondamentales, de discrimination religieuse.
A peine connu lorsqu'il s'est lancé à la conquête de la mairie d'Antananarivo il y un peu plus d'un an, celui que l'on appelle "Andry TGV" pour son caractère fonceur s'est imposé depuis son élection le 12 décembre 2007 comme le principal opposant à M. Ravalomanana, au pouvoir depuis 2002. Il a su capitaliser sur son nom les frustrations des Malgaches durement touchés par la hausse mondiale des prix alimentaires et leur ressentiment face à ce qu'ils considèrent comme des privations de la liberté d'expression, autant de sujets sur lesquels les partis d'opposition, en partie décrédibilisés, n'ont pas réussi à se faire entendre. La fermeture à la mi-décembre de la télévision du maire, "Viva", avait servi de déclencheur au mouvement qui a connu plusieurs rassemblements dans la capitale. Le plus important, lundi, a dégénéré en pillages et incendies volontaires de magasins, notamment ceux appartenant à l'empire agro-alimentaire du président. La contestation a, depuis, essaimé en province où plusieurs magasins ont été pillés et incendiés. Samedi, la foule s'est dispersée rapidement et dans le calme. Les forces de l'ordre étaient absentes de la place du 13 mai et de ses environs. Le préfet d'Antananarivo et le chef de la gendarmerie avaient pourtant rappelé vendredi l'interdiction en vigueur depuis plusieurs mois de tout rassemblement.